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Lyon est une grande métropole. Située au sud-est de la France, la ville des lumières, comme l’appellent les Lyonnais, rayonne de couleurs et offre au visiteur mille et une images, mille et une senteurs…La métropole accueille chaque mois de décembre près de trois millions de touristes pour y célébrer la « fête des lumières ». Durant quatre jours (du 4 au 8 décembre), ils viennent de presque toute la planète pour se rencontrer, festoyer à l’occasion d’un événement célébré depuis plusieurs siècles. Cette année, la fête des lumières n’a pas eu lieu à cause des attentats de Paris et de l’état d’urgence décrété par le président français, François Hollande. Officiellement, la fête a été reportée mais officieusement l’événement est annulé. « Nous ne pouvons pas prendre des risques après les attentats de Paris. La vie de milliers de personnes est en jeu », nous confiera l’adjoint du maire de Lyon, Georges Kepenekian. Rencontré à l’occasion d’un dîner offert dans un célèbre restaurant lyonnais à quelques journalistes venus des Etats-Unis, du Canada, de Russie et d’Algérie, l’adjoint au maire, qui occupe également la fonction de conseiller membre de la commission permanente de la métropole de Lyon, affirme que toute la ville brillera cependant de mille feux. Des bougies, des jeux de lumière et des lumignons vont éclairer chaque soir la métropole à l’occasion de cet événement annuel. Il faut souligner que la fête des lumières met en valeur le patrimoine d’exception de Lyon, ses monuments, ses parcs et ses fleuves dans des scénographies qui utilisent la lumière aussi bien que la vidéo, les créations sonores et les arts vivants. Du fait de son origine religieuse, la fête des lumières est généreuse et chaque année, une association caritative est invitée pour l’opération « Lumignons du Cœur» : acheter un lumignon et participer à la fresque lumineuse. Les fonds recueillis après la vente de 90.000 lumignons sont intégralement reversés à l’association « Rêves » qui porte assistance aux enfants gravement malades. Georges Kepenekian est par ailleurs catégorique. Les relations entre la grande métropole lyonnaise et l’Algérie sont de plus en plus importantes. «Il y a beaucoup de choses qui se préparent entre nous », dira-t-il, non sans rappeler que plusieurs partenariats ont déjà été conclus entre des entreprises lyonnaises et algériennes. Nous apprendrons par ailleurs de l’adjoint au maire que l’Emir Abdelkader a séjourné dans cette ville et un monument lui a été dédié pour avoir sauvé des chrétiens en Syrie. Pour l’histoire, l’Emir Abdelkader, établi dans la future capitale syrienne, alors sous domination ottomane, jouera un rôle de premier plan lors des émeutes de 1860. Vraisemblablement instrumentalisées dans le contexte de la lutte d’influence entre l’empire Ottoman et des puissances coloniales rivales très actives au Proche-Orient (la France et l’Angleterre), ces événements verront des émeutiers, majoritairement druzes et sunnites, prendre pour cible les populations chrétiennes. Au nom de la foi et de la religion musulmane, l’émir prit la défense des chrétiens qu’il hébergea dans son propre palais et alla jusqu’à menacer les émeutiers de dresser contre eux sa garde personnelle composée d’Algériens pour garantir la sécurité de ses hôtes. Plusieurs centaines de chrétiens damascènes auront été sauvés par l’intervention de l’émir. Sa conduite lui vaudra de nombreux témoignages de reconnaissance et des décorations comme l’ordre de Saint Pie X, l’insigne de Grand Croix de la Légion d’honneur ou l’ordre de l’Aigle Blanc décerné par le tsar russe. ALGERIE-LYON, UN PARTENARIAT D’EXCEPTION ? Il y a aujourd’hui deux villes à Lyon. Le « vieux Lyon » qui garde à ce jour ses vestiges et ses anciens monuments qui rappellent la « noblesse » des lieux et il y a le nouveau Lyon, celui des grands buildings et grattes ciels à l’image de la « Tour oxygène » érigée au cœur de la ville. De par la manière particulière dont elle s’est développée dans l’espace, Lyon illustre de manière exceptionnelle les progrès et l’évolution de la conception architecturale et de l’urbanisme au fil des siècles. Fondée par les Romains en tant que capitale des Trois Gaules au Ier siècle av. J.-C., Lyon n’a cessé de jouer un rôle majeur dans le développement politique, culturel et économique de l’Europe depuis cette époque. La ville est illustrée de manière extrêmement vivante par son tissu urbain et par de nombreux bâtiments historiques de toutes les époques. Depuis quelques mois (1er janvier 2015), Lyon est devenue la « métropole lyonnaise ». Pour la première fois en France, des élus de la gauche notamment ont mis en place une « innovation institutionnelle » afin que l’action publique soit plus efficace, plus rapide et plus cohérente dans la vie des citoyens. La Métropole de Lyon est une collectivité territoriale unique en France créée par la fusion de la Communauté urbaine de Lyon et du Conseil général du Rhône sur les 59 communes qui composent le territoire du Grand Lyon. Le maire de Lyon et non moins président de la Métropole Lyonnaise s’appelle Gérard Collomb. L’homme politique, issu de la gauche (PS), est très apprécié par ses concitoyens. Le maire s’est rendu en Algérie en octobre dernier à la tête d’une importante délégation d’hommes d’affaires. En effet, avec la chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Lyon, la Métropole compte ainsi mettre en avant les savoir-faire des entreprises lyonnaises, que ce soit dans les domaines de l’ingénierie que du bâtiment ou de la mécanique. Une relation privilégiée est en train de se nouer entre l’Algérie et la Métropole Lyonnaise. Cela n’est pas le fait du hasard. Il y a à Lyon une forte communauté algérienne (près de 100.000, selon des statistiques). Des centaines d’hommes d’affaires et de chefs d’entreprises d’origine algérienne et établis à Lyon veulent investir et s’investir dans notre pays. La nostalgie du pays est telle que certains d’entre eux se sont déjà lancés en dépit de toutes les tracasseries administratives qu’ils ont rencontrées en Algérie. C’est le cas de Karim Abdelaoui, président directeur général du groupe APRC (immobilier d’entreprise) et qui a mis en place à Bordj Bou-Arréridj la plus grande plate-forme logistique d’Afrique pour le compte de Cevital. L’homme est plein d’entrain. Rencontré dans son bureau au 63 quai Charles De Gaulle, à Lyon, M Abelaoui est catégorique : « Le potentiel de l’Algérie est tel que le pays peut devenir un leader dans tout le Maghreb et le pourtour méditerranéen ». Karim Abdelaoui affirme qu’il ne faut pas être trop dur avec notre pays. Il soulignera qu’avec l’apparition de la mondialisation et l’ouverture et le développement de tous les secteurs dans les années 1990, l’Algérie était, quant à elle, en proie au terrorisme aveugle. Grâce à la contribution de la direction de l’attractivité et des relations internationales (ONLY LYON), nous avons à cet effet rencontré plusieurs compatriotes et chefs d’entreprises algériens établis dans la Métropole Lyonnaise. Nous avons même visité, durant notre court séjour et sur notre demande, certaines entreprises françaises qui disposent de projets en Algérie pour constater de visu leur « consistance ». « On n’est plus au stade des intentions. Nous sommes en train de réaliser du concret avec l’Algérie », nous dira pour sa part Jihade Belamri, le patron d’un bureau d’étude européen. Rencontré à l’occasion d’un déjeuner offert par la CCI de Lyon, l’homme semble connaître parfaitement les rouages du système algérien. Il affirme que l’état des relations entre la Métropole de Lyon et l’Algérie dépasse aujourd’hui le stade de partenariat pour atteindre carrément une sorte d’association où tous les belligérants sont gagnants. UNE METROPOLE QUI ALLIE MODERNITE ET ANCIENNETE Nous quittons le monde des affaires pour nous « réfugier » dans le vieux Lyon. Il constitue depuis les Rhodiens et les Phéniciens un axe majeur de circulation des populations et des marchandises. Élément structurant dans l’organisation des territoires, le Rhône conduit aussi les hommes à se surpasser pour le dompter et surtout le traverser. On trouve ainsi des traces d’occupation dès la préhistoire. Dès l’Antiquité, l’étain, le cuivre ou les peaux du Nord sont échangées contre des productions de l’Orient et de la Méditerranée (ivoire, épices, étoffes, etc.). La Saône prend sa source à Vioménil au pied de la falaise des monts faucilles (département des Vosges) à 392 m d’altitude et se jette dans le Rhône à Lyon, à l’altitude de 158 mètres. La Saône est d’ailleurs la première rivière de France par la taille de son bassin versant avec 30.000 km² à Lyon (soit 1/18e du territoire métropolitain). Enfin, d’aucuns considèrent le Beaujolais comme le troisième fleuve qui coule à Lyon. Des ponts et des passerelles permettent de circuler que ce soit en voiture ou à pied des deux côtés des fleuves. D’un côté, la ville moderne caractérisée par les deux bâtiments en verre d’au moins une centaine d’étages chacun et de l’autre l’ancienne ville caractérisée quant à elle par ses vestiges, ses anciens quartiers et ses églises parfaitement entretenus. Nous quittons tous cela avec un pincement au cœur. Beaucoup d’endroits méritent d’être visités mais le temps et les moyens manquent. Nous garderons de la ville de Lyon le souvenir de gens accueillants, tolérants et qui chérissent tendrement leur grande métropole. |