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Comment comprendre le monde aujourd'hui ? Où va le monde? «Notre temps ne ressemble en rien aux temps passés, surtout, il est complexe, incompréhensible, difficile à définir, difficile de savoir où il va ?». Comment se fait-il que le monde s'est transformé lentement au fil des siècles passés ? 1ère partie Et, depuis le XXe siècle, il va tellement vite qu'il faut dire au fil des décennies, des années. Quel sens donner à ce formidable développement du monde ? L' «ESSENCE DU TEMPS» ET LA FORMATION DE L'HISTOIRE La science a fait des bons considérables. Si on regarde, par exemple, le Moyen-âge où l'humanité comptait moins de 400 millions d'êtres humains, la population mondiale, aujourd'hui, compte plus de sept milliards d'êtres humains. Le nombre d'êtres a été multiplié par 17. Pourtant, c'est la même Terre, les mêmes Hommes, la seule variable est le Temps. Si la Terre existait, et le Temps ne serait pas ressenti dans l'«âme e l'Homme», il n'y aurait pas d'existence. Le Temps englobe la Terre, les Hommes et l'Espace sidéral. Sans le Temps, «l'Homme ne peut se savoir». Le Temps est son seul repère dans l'Existence, dans l'Histoire. Si l'Espace lui est donné et il le voit dans son immensité, le Temps, il ne le voit pas, il le sent seulement. L'Homme, peut-il sentir le temps s'écouler ? Non comme le sentir dans le sens qu'il le sent s'égrener, nous emporter, par exemple, nous sommes assis, nous marchons, nous discutons, nous travaillons, nous n'y pensons pas au temps, mais entre temps, le temps s'écoule, mais le temps n'est pas tout cela, il doit être senti aussi dans son «essence». Le temps est, il est notre histoire, il est notre existence. Et par ce qu'il est, et ce qu'il renferme de surprises, de bonnes ou de mauvaises nouvelles, il est non seulement le témoin des infimes instants que l'on a passé, mais aussi le Temps, au «sens» de notre existence. Pouvons-nous comprendre le «sens» de notre existence, et donc du «Temps» ? Ou plus encore, le «Temps du Temps», même le Temps a une «Âme», une «Essence», et de la même façon notre «Histoire a une âme»», et s'il en est ainsi, on peut comprendre «l'Histoire de notre Histoire», dans le sens de dépasser ce que Hegel et nombre de philosophes, dénomment la «philosophie de l'Histoire». Notre temps n'est pas le temps des Anciens, il s'est passé beaucoup d'histoires dans l'Histoire. L'humanité a beaucoup avancé dans le Temps. Aujourd'hui, avec le recul, on peut survoler cet écoulement du temps qui a commencé depuis des millénaires, voire des millions d'années qui ne sont qu'un Instant ou quelques instants que la mémoire aujourd'hui remémore en l'homme par la pensée, en un seul instant. Ceci étant, continuons notre introspection du passé de l'humanité. Le Moyen-âge qui a été particulièrement difficile dans la formation de l'humanité a été non moins nécessaire. Ce temps a été un peu un stade intermédiaire entre le monde antique et le monde d'aujourd'hui. Une époque souvent ravagée par la famine, les maladies, les épidémies à grande échelle, décimant hameaux, villages et villes. La «Mort noire», entre 1300 et 1400, décima un tiers de l'Europe, transformant des territoires entiers en mouroirs. Elle s'étendit aux autres parties du monde. Des historiens occidentaux avancent qu'elle a été ramenée par les Croisés, à l'époque, venant du Proche-Orient ou d'Afrique du Nord. Mais, qui peut, à l'époque, le certifier ? Et même si c'était vrai, «Pourquoi y sont-ils allés les Croisés ?» Pour les Croisades ? Dès lors, cela est difficile à dire, il ne faut pas avoir peur des mots et de leur «sens dialectique». Et si c'est une «rétribution de l'Esprit» ? Voilà ce qu'a coûté à l'Europe plus de huit croisades recensées sur les terres d'Islam. Que les peuples d'Islam n'ont pas demandé à venir. Et si tout se paye sur terre ? Ce qu'on croit le chaos, du moins pour l'humain, n'est en réalité qu'un « ordre de l'Esprit » tant pour les Croisés que pour les peuples musulmans. Et toute sanction n'est que le fait de la Providence ? L'Histoire de l'homme recèle une infinité de cas où la Providence se substitue à l'Homme quand celui-ci ne peut réparer le préjudice fait par l'homme à l'homme. Et là c'est un «principe relevant de l'essentialité de l'existence», qui signifie que les Croisés devaient y aller et que la «maladie noire» entrait comme «nécessité» et «devait éclater pour mettre un arrêt à ces raids chrétiens en terre d'islam». Et surtout c'est chèrement payé quand on pense ce qu'elle a décimé en vies humaines. Le problème n'est pas qu'il y a eu un tribut à payer ou qu'il eut eu des croisades, c'est pourquoi il y a eu les croisades ? Et là, on peut avancer toutes sortes d'explications, comme l'appel d'Urbain II ou autres crises démographique, économique, politique à l'époque, il demeure cependant que le Temps-providence a pour ainsi ordonné ces événements ? donc ces croisades ont été une Nécessité de l'Histoire ?, comme ce qui a prévalu, ensuite en Europe, pour mettre fin aux croisades. Hegel dira qu'il y a un Esprit dans l'Histoire. L'auteur de ces lignes dit encore, complète l'affirmation de Hegel, «il faut déchiffrer, comprendre le message de cet Esprit du Temps de l'Histoire». L'homme n'est pas seulement un «témoin de l'Esprit» dans le Temps de l'Histoire, mais aussi un «acteur de l'Esprit» qui peut comprendre le message de la Providence. Ceci étant, continuons notre introspection sur le Moyen-âge. Les conditions d'existence des peuples, que ce soit en Europe, en Afrique, ou dans les autres contrées du monde, étaient très dures. Les hommes et peuples n'avaient presque pas le statut d'êtres humains, ils étaient confinés dans des Etats-royaumes, pour la plupart, dans la condition de serfs. Un statut proche de l'esclavage. Les domaines des seigneurs étaient vendus avec leurs paysans-serfs qui vivaient dans le dénuement et la soumission complète. Le monde était brut et ignorant, et les centres de lumières rares. L'Eglise faisait tout pour maintenir la régression et évidemment les privilèges des prélats. Le monde médiéval était pratiquement le même partout en Europe et hors d'Europe. Malgré les religions, c'était un stade nécessaire que devait traverser l'humanité. Et ce qu'il y a d'incroyable, c'est que le temps des seigneurs et des rois perdurent aujourd'hui, en plein XXIe siècle, les peuples sont soumis et gardent encore cet esprit moyenâgeux. Ceci prouve que rien n'est acquis pour l'humanité, que le monde est en perpétuelle évolution. D'OU L'EUROPE A TENU SA PUISSANCE ? Vint le temps de la Renaissance, et après le Siècle des Lumières, l'Europe revient de nouveau à ses expéditions d'antan, mais cette fois-ci elle vise des continents entiers. L'Amérique du Sud et du Nord, l'Afrique, l'Australie et l'Asie. La pression démographique et les avancées scientifiques lui donneront les moyens d'imposer sa puissance sur tous les peuples du monde. Une minuscule Europe, mosaïque de nations et de langues, se transforme en «Centre de décision» qui aura à régir les destinées du monde, pendant quatre siècles. Rien dans le monde ne se fera sans l'Europe. Une «destinée», une «histoire», une «nécessité», c'est en fait tout cela pour l'Europe, sans lequel elle ne serait pas allée dominer le monde. Cela a existé pour les empires passés. L'empire romain, l'empire byzantin, l'empire arabe, et d'autres empires dans l'histoire de l'antiquité. Il n'y a rien d'extraordinaire dans ces phénomènes, il arrive toujours à un temps de l'Histoire qu'un peuple, une grande nation, un peuple-continent domine et surplombe les autres peuples. Si on regarde la géographie de l'Europe par rapport aux autres régions du monde, on s'apercevrait qu'une équidistance géographique lie les continents asiatiques, américains et africains à ce centre mondial. Une géographie qui vient renforcer la place de l'Europe dans le monde. Mais tout processus a une fin, d'autant plus que le monde colonisé ne pouvait être assujetti à l'infini. Sinon le sens de l'humain n'aurait pas de sens. Un animal peut être domestiqué mais pas un homme. Il arrive toujours un concours de circonstances qui viendrait délivrer l'homme de ses chaînes. Précisément, deux pays naissent au XIXe siècle, et deviennent deux grandes puissances. Ces deux sont en fait l'Allemagne et le Japon. Arrivées en retard au partage du monde, elles cherchent, en tant que nouvelles puissances qui comptent sur l'échiquier géopolitique mondial, à négocier leurs parts qui leur revient sur les territoires d'Afrique et d'Asie. Et ce qui est incroyable, c'est que ce qui a été construit par l'Europe pendant quatre siècles sera détruit en trois décennies par ces mêmes puissances qui entrent en guerre avec celles qui les ont devancées. Deux guerres mondiales qui ont été, à l'instar de la «Mort noire» au XIIIe et XIVe siècle, un «tribut à payer par les grandes puissances mondiales». Si on veut comprendre l'Histoire de l'humanité, l'Homme ne doit pas se voiler la face. Le problème n'est pas de dénigrer les pays européens, mais de comprendre la dynamique qui a fait avancer l'humanité. Et rien n'est fortuit, tout relève d'un «Plan qui transcende l'homme». Ce n'est même de la Religion, c'est la RELI-GION, l'Homme est «relié à une Essence» dont il ne sait rien. En outre, on peut transposer la situation des Européens de l'époque aux Chinois ou aux Arabes, si ceux-ci s'étaient trouvés en Europe, ils auraient certainement menés les mêmes politiques coloniales. Le problème n'est pas l'Europe ou le tribut qui a été payé par l'Europe et les autres puissances, c'est pourquoi la colonisation et ensuite les guerres mondiales pour mettre fin à la colonisation. Et c'est cela qui est essentiel à comprendre. Sans cela on se perd sur des conjectures terrestres, mais sans appréhender l'«essence de l'Histoire». Il y a donc «des buts assignés à ou pour l'Histoire qui déterminent les conjonctures, dussent-elles être révoltante pour faire avancer l'Histoire». En d'autres termes, l'Homme est agissant, mais il y a «toujours une autre Force plus agissante qui le transcende et change ses actions en d'autres actions». Cette pensée peut être appréhendée par l'intelligence de l'homme, sauf si cet homme refuse cette pensée parce qu'elle lui paraît trop abstraite, peu claire. Et ce qui est dit ici à l'échelle des peuples peut être dit à l'échelle de l'homme, qui est une partie de cette humanité. Tout homme peut, par une introspective, «mesurer son vécu» et voir souvent, dans les grands événements heureux ou malheureux qu'il traverse, et qui ont changé le cours de sa vie, qu'ils lui étaient destinés à lui seul, qu'ils relèvent réellement d'un processus ordonné, intelligent, nécessaire et propre à son vécu. L'homme peut penser ces événements à un hasard, mais un hasard «contingent»propre à son histoire. Ce mode de penser l'Histoire humaine est à prendre ou à laisser. Et s'il est proposé par l'auteur, c'est qu'il permet à l'homme de mieux saisir l'herméneutique de son existence. Trois principes d'explication fondent cette approche de penser l'humanité. Le «principe premier» que l'auteur s'énonce : «L'Homme ne fait pas seul l'Histoire». S'il la faisait seul l'Histoire, comme il peut le penser, et le croire, que l'Homme explique le plus élémentaire de son existant. «D'où il tient, d'où il tire sa pensée ?» Il n'est existant que parce qu'il pense. Si on lui retire sa pensée, l'homme n'existe pas. C'est «par la Pensée qu'il existe, qu'il compte pour l'Histoire». Descartes, dans sa Deuxième Méditation, n'a-t-il pas proclamé : «Je suis, j'existe [?] si je cessais de penser, que le cesserais en même temps d'être ou d'exister. Je n'admets maintenant rien qui ne soit nécessairement vrai : je ne suis donc, précisément parlant, qu'une chose qui pense, c'est-à-dire un esprit, un entendement ou une raison, qui sont des termes dont la signification m'était auparavant inconnue. Or je suis une chose vraie, et vraiment existante ; mais quelle chose ? Je l'ai dit : une chose qui pense. Et quoi davantage ? J'exciterai encore mon imagination, pour chercher si je ne suis point quelque chose de plus. Je ne suis point cet assemblage de membres, que l'on appelle le corps humain ; je ne suis point un air délié et pénétrant, répandu dans tous ces membres ; je ne suis point un vent, un souffle, une vapeur, ni rien de tout ce que je puis feindre et imaginer, puisque j'ai supposé que tout cela n'était rien, et que, sans changer cette supposition, je trouve que je ne laisse pas d'être certain que je suis quelque chose. [?] Mais qu'est-ce donc que je suis ? Une chose qui pense. Qu'est-ce qu'une chose qui pense ? C'est-à-dire une chose qui doute, qui conçoit, qui affirme, qui nie, qui veut, qui ne veut pas, qui imagine aussi, et qui sent.» Ceci est révélateur sur le sens phénoménal de la pensée de l'être humain qu'exprime Descartes, il y a plus de trois siècles. On peut même étendre cette question sur la pensée à ma personne et à toute personne qui pense, c'est-à-dire à tous les humains. Est-ce que c'est moi qui est en train de développer cette analyse ? En suis-je certain ? Suis-je en train de la penser ? Cela est certain que je pense. Et si ce n'est pas qui pense mes idées mais les idées qui pensent en moi ? C'est une possibilité, je n'ai pas l'assurance totale que c'est moi qui pense mes idées. Et si je suis la chose de la pensée, mon cerveau n'étant que l'interface entre la chose humaine que je suis, y compris mon cerveau qui joue le rôle de véhicule pour la pensée, et mon cerveau à travers la pensée qui l'habite dont je ne sais comment, me dit que je suis humain, qui communique à moi et pense en moi. Et cette situation est la situation de tout homme qui pense, «s'il est conscient qu'il pense et peut ainsi penser». De plus, on peut même ajouter sur sa présence terrestre : «En quoi l'homme est-il utile à la Terre ? En quoi l'homme est-il nécessaire à l'Histoire du monde ? A l'Univers ? Le monde, l'univers peut-il exister sans l'homme ? Est-il irremplaçable ?» Si l'«Intelligence suprême» voudrait remplacer toutes les espèces vivant sur la Terre ? Qui l'arrêterait ? Puisque l'Homme ne se sait pas sinon qu'il est constitué des éléments de la Terre et qu'il retourne à la terre. Un cataclysme sur la terre (collusion de la terre avec un astéroïde géant, augmentation de température sup. à 80°C par changement de l'orbite terrestre autour du soleil, épidémie mondiale qui emporterait toute l'humanité, etc.) ferait disparaître certainement l'espèce humaine de la Terre. C'est cette situation phénoménologique de l'humain qui nous interpelle. Le deuxième principe que l'auteur donne, et que nous constatons souvent, parce qu'il nous entoure ou que nous y sommes dedans, «c'est la misère, la régression, mais nécessaire parce qu'elle trace le chemin du progrès continuel de l'humanité qui ne s'arrête jamais». Sans ces constantes au cours des siècles, l'humanité n'aurait jamais pu se constituer, ni même exister. Précisément, ce sont eux qui font que l'humanité est «humanité», et en constant devenir. Car l'humanité n'a pas choisi d'être ou à être, elle fait avec ce «être Qui lui est donné pour être». Aujourd'hui encore, le mal humain est incompréhensible, mais que nous voulions ou non, ce mal humain nous accompagne parce que c'est lui qui fait en grande partie notre histoire. Le Troisième principe sera développé dans le paragraphe suivant. Ainsi, partant de ces principes fondateurs, l'Homme peut tirer «quelque sens de l'Histoire, du temps humain qui s'écoule dans ce Temps éternel». Peut-être comprendra-il mieux ce qu'il en est de lui, ce qu'il sera de son existence ? Les crises économiques, les guerres, le développement, la croissance démographique, la pauvreté, la misère, et on ne peut en douter, ont un sens dans l'Histoire que déroule le Temps. RICHESSE ET PAUVRETE SE SONT SUBSTITUEES A L'ORDRE ANCIEN Deux Guerres mondiales ont été donc nécessaires pour féconder un nouveau Etat du monde. Le Temps de l'Histoire va s'accélérer comme il ne l'a jamais été par le passé. Quelques décennies seulement changeront l'Histoire de l'humanité pour qui les quatre siècles depuis le siècle des Lumières, ou les 3000 ans depuis le commencement du monde antique, ne seront que des vestiges qui n'ont rien à voir avec l'âge atomique. Plus de 100 nations d'Afrique et d'Asie naîtront, à partir de la fin des années 1940. L'Afrique et l'Asie libérées de la domination occidentale. L'essor de la science a fait un bond prodigieux ? jamais autant de découvertes scientifiques, de techniques ne virent le jour que durant cette période de l'Histoire. La «libération de l'Occident de la guerre grâce à la crainte d'une apocalypse nucléaire». L'homme se lance à la conquête spatiale. Ce qui était inimaginable devient possibilité avec les temps nouveaux. Marcher sur la Lune, atteindre la planète Mars changent complètement la vision de l'homme sur l'univers. Quant aux pays décolonisés, toute guerre menée par une grande puissance contre ces pays coûtera très cher financièrement et en homme. Les guerres au Vietnam, en Afghanistan, en Irak? montrent qu'une petite armée de nationalistes engagés mettent en échec les armées les plus puissantes du monde. Les armements et la sophistication des stratégies du faible par rapport au fort créent de nouvelles formes de combat. Le terrorisme et la guerre «asymétrique» demeurent une arme presque imparables, ils rendent inopérants l'usage d'armements lourds par les grandes puissances. A suivre * Auteur et chercheur spécialisé en Economie mondiale,Relations internationales et Prospective. |