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L'année se termine pour nous, mais aussi pour tout le reste du monde ! Pour les uns, l'évaluation se fait en termes de parcours d'un labeur fêté dignement en réalisations prestigieuses, justifiant largement cette joie des bouquets de feux d'artifice, scintillants au cœur du firmament ! Pour tous les autres, assis en position tailleur durant toute l'année, il n'y a guère que cet instant des coups de minuit, pour leur rappeler que la terre a tourné de 365 jours, sans qu'ils aient avancé d'un iota, préoccupés qu'ils étaient à manger, à se nuire et à se haïr mutuellement ! Malgré cela, Ils s'invitent en intrus à la fête planétaire, consomment la bûche par mimétisme, vont dormir et ronfler jusqu'à l'année prochaine, sans certitude que leur condition aura d'ici là changé. Ils se donnent ainsi, l'illusion d'être semblables aux autres. Oui, il est vrai que qui parle trop, travaille peu ! Ou qui se sent riche par défaut, fait travailler les autres à sa place ! Ils s'équipent de la sorte en projets clé en main et finissent par croire, qu'ils sont sur la voie du progrès et de la prospérité. Ce n'est malheureusement qu'un leurre, comparable à cette illusion de bien être, que procurent les stupéfiants à leurs accrocs. LA PARESSE CET ENNEMI À COMBATTRE ! Si nous aussi, nous éprouvons de la peine à sortir définitivement de ce cas de figure, c'est que l'on n'a pas su inculquer chez nos concitoyens et particulièrement chez nos jeunes, cet amour du travail dès le plus jeune âge. Le moins que l'on puisse dire, est que les parents et l'école ont failli. C'est ainsi, que nos usines, nos chantiers et nos champs n'attirent plus que cette main d'œuvre vieillissante, ces cheveux blancs tous sexes confondus qui triment à l'extrême, comme pour compenser la paresse de cette progéniture surtout masculine, de cet inévitable argumentaire fallacieux du : " rani mdigouti ya kho ", qui n'a de pensée que pour la tchatche, le facebook, le flexy, le gel, le fast-food et le foot. Et dire, qu'à longueur de séminaires et de discussions fortement fournis en laïus, l'on n'arrête pas de philosopher sur le pourquoi des fluctuations de la mercuriale des fruits et des légumes et sur les faibles performances de nos secteurs productifs, alors que l'explication est toute simple. Il faut finir par comprendre, que le jour ou il y aura moins de paresseux, c'est à dire plus de jeunes non gominés sur les exploitations agricoles et moins de parasites, autrement dit moins d'intermédiaires, alors les prix seront à la portée des petites bourses et tout un chacun pourra manger à sa faim, pour peu que la pluie soit au rendez-vous ! Cela veut dire que notre plus grand ennemi est en nous et non, à la lisière de nos frontières terrestres ! Il porte pour nom : la paresse. Cette attitude est largement couvée par la compassion de notre société à l'égard des jeunes et par les largesses de l'ANSEJ, cette machine à produire non sans excès de bureaucratie, faut-il l'admettre, des " ados rentiers " de la location d'équipements, sans perspective, parce que ne disposant pour la plupart d'aucune qualification. Ils sont de surcroît peu pressés à rembourser leurs dettes, qu'ils négocieront sans doute et comme d'habitude, par le biais de routes barrées, de pneus brûlés et de simulacre d'immolation, avec cette exigence de la présence du Wali ! S'ils sont devenus si roublards et si fainéants, c'est qu'on leur a très peu parlé de cette génération qui est la notre, comme par peur d'éclipser celle de la mémoire de novembre 54 ! Oui ! On a oublié de leur dire que leurs ainés s'activaient à faire dans la dignité, des petits boulots pendant l'été pour subvenir à leurs propres besoins de rentrée scolaire, soulageant ainsi la misère de leurs familles. C'était aussi, cette génération de l'abnégation, du service national dans la joie et dans le sentiment du devoir bien accompli, du volontariat de la révolution agraire et du barrage vert, cette idée géniale et généreuse, qu'on a laissé tomber. Elle en garde certainement, un agréable souvenir et continue à échanger du Nord au Sud et d'Est à l'Ouest, pour avoir su tisser des relations durables de fraternité et d'amitié, à la faveur de l'exécution de ces grands projets nationaux fédérateurs des volontés et des initiatives. Cela aurait mérité toute une série de documentaires pour mémoriser cette belle époque d'une jeunesse studieuse et joyeuse, qu'on a gommée de la mémoire collective, par les programmes anti-pénuries de la gabegie, longtemps mis en vedette. Cela a induit une transformation profonde de notre société qui a troqué ses valeurs et ses repères pour devenir finalement, boulimique et improductive. Alors ! Que l'on ne s'étonne pas de voir qu'aujourd'hui, l'on n'arrive même pas à cohabiter dans ces cités dortoirs de la mixité, pompeusement appelées " villes nouvelles ", sans faire croiser les sabres, comme au moyen âge de la barbarie ! N'est-ce pas là, la conséquence de cette oisiveté juvénile, que nos autorités locales préoccupées par la bétonisation des terres agricoles et le badigeonnage en rouge et blanc des bordures de trottoirs, tel un effet de mode, n'ont su canaliser et gérer? Oui ! Notre génération à nous, élevée dans le berceau convivial de l'esprit communautaire des médinas des arts et métiers et des terroirs prospères du couscous bien garni et des fantasias, n'a eu aucune difficulté à se réaliser par elle même, en se forgeant une expérience pleine d'enseignements dans ses succès, mais aussi, dans ses échecs ! C'est que l'éducation de nos parents y est pour quelque chose ! Dieu merci ! Elevée dans la culture du minimum vital, de la touisa et du service public d'intérêt général, elle est aujourd'hui en mesure d'indiquer la voie aux plus jeunes, pour peu qu'ils sachent tirer profit de cette expérience, qui leur permettra tout au moins de gagner du temps. C'est de cette manière que s'assure la relève, dans la continuité des efforts que sont amenées à accomplir les différentes générations, dans un même élan de solidarité. C'est surtout cela, qu'on n'a pas su maintenir ! Alors, même animé de bonne volonté, l'on reste pourtant dans l'expectative, dans l'incertitude et dans l'angoisse du lendemain, parce que ne sachant pas comment inscrire les intérêts des générations futures, au cœur d'un authentique projet national de développement! CE QUI PARAÎT URGENT D'ENTREPRENDRE ! Peut-on dire pour autant que la situation serait sans issue, comme exprimé par le chœur habituel de celles et ceux qui se cantonnent à l'observation clinique et du constat très souvent désabusé ? Certainement pas ! Mon propos est de dire tout simplement, mais sans ambiguïté, que même si notre pays a réalisé quelques progrès, il reste néanmoins très en retard au regard de sa ressource humaine, de ses atouts matériels et de ses potentialités non négligeables. Il n'évolue malheureusement, que dans cette catégorie médiocre du " peut mieux faire ", pour avoir laissé l'école se débattre dans les luttes idéologiques malsaines et pour avoir sous-estimé la formation professionnelle ! C'est là, une situation comparable à celle de cette armée, faite d'un état major pléthorique d'officiers supérieurs (plus de deux millions de cadres, d'universitaires et d'étudiants), sans les hommes de troupes, que sont : les ouvriers agricoles, les maçons, les plombiers, les peintres, les menuisiers, les boulangers, les mécaniciens, les frigoristes, les chauffagistes, les réparateurs d'ascenseurs, d'équipement médical et autres techniciens, autrement dit, cette cheville ouvrière sans laquelle, l'on ne peut pas gagner durablement la bataille de l'auto-développement ! Un plan pluriannuel des arts et métiers est alors nécessaire pour remettre les pendules à l'heure, qui nous permettront de fêter à l'avenir, plus dignement les fins d'années, dés lors qu'elles seront plus prospères. Concomitamment à ce plan d'urgence pour la réhabilitation des métiers, un autre plan triennal devrait suffire à mettre à niveau dans la conformité des standards internationaux, nos ingénieurs et nos licenciés au chômage, pour en faire de véritable managers d'entreprises et d'exploitations agricoles de demain, des concepteurs et des bâtisseurs de grands projets, des instituteurs et des professeurs de l'école de la citoyenneté, qui forgera l'esprit d'analyse et de synthèse dans le seul intérêt de la nation, afin qu'elle ne soit plus jamais inféodée à quelque courant que ce soit. Notre diaspora doit aussi être effectivement mise à contribution, pour nous permettre d'améliorer l'encadrement de nos universités et leur production scientifique. VOEUX POUR UN QUINQUENNAT MIEUX INSPIRÉ ! Il sera alors possible de faire de la ville nouvelle de Sidi-Abdellah, une silicon-valley et d'amorcer la réalisation des pôles d'excellence et de compétitivité. Nous pourrons de la sorte, prétendre à de meilleurs classement au niveau international, réunissant ainsi, tous les ingrédients qui nous permettront d'écrire la " partition territoriale " la mieux indiquée à nos ambitions d'un pays pivot à l'échelle continentale et d'animateur principal dans la construction du Maghreb de demain ! Alors, il faudra sortir du bricolage fait de micro- projets à caractère répétitif, en prenant de la hauteur par rapport aux enjeux et défis qui se posent à notre nation et en renonçant à la programmation du développement en secteurs étanches et sans interdépendance, au profit d'une programmation par objectifs ! La barre du développement est donc à placer au niveau de compétition honorable des pays émergents ! Cela veut dire, que ne devraient rester sur le terrain d'actions, que ceux qui arriveront à franchir cet obstacle ! Quant aux autres, ils doivent aller aux " vestiaires " pour se rhabiller, avec cependant cette précision, qu'aucune valeur sûre ne doit rester sur le banc de touche ! Quand il s'agit de l'intérêt suprême du pays, rien ne doit être négligé ! C'est cela la règle, pour la recherche de meilleures performances ! C'est de cette manière, qu'on pourra un jour, gagner nos galons de pays émergent, après avoir capitalisé le savoir-faire nécessaire à la réalisation de nos projets, par nos propres moyens ! Dans cette configuration d'une dynamique nouvelle, qui place au cœur de l'action la maîtrise du savoir-faire dans tous les domaines, il est possible de rêver autrement l'Algérie, que dans le cloisonnement et l'égoïsme sectoriel qui nui à la cohérence d'un développement harmonieux, équilibré et durable, dans l'intérêt des générations futures. C'est ainsi que par exemple, l'on peut anticiper sur la réalisation de l'autoroute des Hauts-Plateaux, en considérant qu'elle aura à traverser des régions et des localités, fortement soumises à la désertification, au sirocco et aux vents de sable! Cela suggère dès l'approbation négociée et définitive du tracé, avec les collectivités locales et leurs partenaires économiques, l'initiation d'un vaste chantier de réalisation de ceintures vertes en vue de sa protection et celle des établissements humains qu'elle traverse ! Cette infrastructure de base, qui fait référence à l'image d'un pays en mouvement, suppose une mise à niveau urbaine de tout un chapelet d'agglomérations traversées, qui doivent aussi trouver matière à la promotion de leurs économies locales, à travers la mise en valeur de leurs espaces agricoles et la création de zones industrielles dotées de toutes les commodités, en vue de la valorisation de leurs potentialités. Ceci pour dire, qu'un projet autoroutier, n'est pas fait que de bitume, de stations Naftal et d'expropriations de riverains, pour cause d'utilité publique ! L'on doit aussi songer à tous les équipements nécessaires au confort des usagers. Ce projet doit être aussi, ce défi à relever par de jeunes cadres auxquels l'on devrait donner la possibilité de faire leur apprentissage aux côtés d'une assistance technique étrangère, sur la base de nouvelles clauses contractuelles, basées sur le principe du gagnant-gagnant ! Les activités générées par ce mégaprojet, doivent aussi réserver une place honorable à l'emploi les jeunes chômeurs, plutôt que d'avoir à subir leur colère cyclique de mal vie, traduite souvent, en caillassage des automobilistes, en route barrée, en agressions et en dégradation du mobilier urbain ! Ce type de projet renvoie donc, à une somme de labeur totalement inscrit dans une démarche collective et à la nécessité d'intégration des jeunes riverains, non sont les avoir formé! C'est de cette manière qu'on évitera de donner cette impression : du " pousses-toi " que j'arrive avec mon projet, si cruelle et si difficile à accepter ! L'autre vœu a trait à cette ville nouvelle de Boughzoul qui tarde à se concrétiser et à cet espace d'Oued-Touil, ce terroir qui lui sert d'ancrage et qui doit être nécessairement mis en valeur, en partant du principe que cette ville ne peut être érigée sur un territoire de misère, fortement soumis à la désertification. Le troisième vœu est dédié à la capitale qui doit tout à la fois améliorer la fluidité de la circulation en milieu urbain par l'intégration du transport maritime, et mettre en valeur sa baie selon les standards de modernité des grandes villes de la méditerranée ! Il en est de même, pour Oran, Constantine et Annaba, qui ne sont pas démunies d'atouts de beauté ! Que dire aussi, de ce littoral qui gagnerait à être équipé en gares maritimes, dans l'intérêt d'une dynamique de tourisme interne, pour le grand bonheur de nos concitoyens, qui réapprendront à connaitre leur pays et à tisser des relations en dehors de leurs lieux de résidence ! A ne pas oublier aussi, ces régions du Sud qui doivent être des espaces de ressourcement pour nos concitoyens, quand Air-Algérie aura compris que les vols charters à prix modiques, sont la meilleure façon de faire voyager nos jeunes pour faire du tourisme et pour connaitre leur pays, mais aussi, les gens de ces régions qui veulent se déplacer vers le Nord ! Des pages entières ne sauraient suffire, pour énumérer toutes les belles choses qu'on peut souhaiter à notre pays ! Alors, faisons en sorte que notre pays puisse évoluer tout au moins, dans cette catégorique des poids moyens qui lui sied mieux, que celle des poids plume ! Soyons donc plus attentifs à la misère de nos concitoyens, au cri de détresse de notre jeunesse, aux intérêts des générations futures et faisons en sorte, que nous soyons plus jamais volés, est surtout, par ceux à qui on a accordé notre confiance... * Professeur |