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A six mois du
début de la phase finale de la Coupe du monde, devant avoir lieu l'été prochain
au Brésil, le rêve reste encore permis.
Mieux encore, le tirage au sort à mi-chemin entre le meilleur et le pire, effectué dernièrement, est jugé plutôt comme assez clément. Très convenable ou peu contraignant, du reste. Nous n'en voulons pour preuve que le cas des autres formations africaines, appelées à croiser le fer avec des sélections footballistiques de niveau bien supérieur que celui dont l'Algérie a eu ce plaisir d'en hériter. Avoir à affronter la Belgique, la Corée du Sud ou la Russie n'est tout de même pas chose aussi aisée que cela paraisse, à première vue, pour quelques jeunots, pris dans cette spirale de l'euphorie de notre deuxième qualification successive et la quatrième du genre au sein de la même compétition. Néanmoins, comparées à des sélections de la trempe ou de l'envergure de l'Allemagne, le Brésil, l'Uruguay, l'Italie, l'Argentine, l'Espagne, les Pays-Bas et autres encore, ces mêmes formations restent encore de second calibre, tant leur palmarès n'en est pas aussi bien fourni en titres de grand mérite et leur réputation jugée un cran au dessous des premières citées. Chanceuse lors du dernier match des barrages contre le Burkina Faso, l'Algérie l'aura également été au cours de ce tirage au sort, considéré par beaucoup de techniciens comme à la mesure des diables rouges et vraiment bien clément pour les verts d'Algérie. Equilibré, jouable, profitable, convenable, pas trop compliqué, nullement étriqué, un tout petit peu favorable, pas vraiment très difficile, tels sont les qualificatifs de ce tirage au sort qui sourit quelque peu ou grimace à la face de l'Algérie, tenant compte de ceux relatifs aux phases finales des années 1982, 1986 et 2010. A plus forte raison lorsque l'on sait que la Belgique est loin d'être de l'étoffe de l'Allemagne (RFA) de 1982, du calibre du Brésil de 1986 ou de stature de l'Angleterre de 2010. Mieux encore, la main heureuse de Zinedine Zidane nous aura mis dans une poule où pas moins de deux équipes européennes jouent, à quelque chose près, à ce même football que nos internationaux nous parvenant du vieux continent pratiquent en fait, plus particulièrement ceux issus du championnat français. Le plus beau encore est que la quatrième formation n'est, elle aussi, pas un autre pensionnaire de ce football très technique de l'Amérique du Sud. Elle nous vient de ce continent asiatique connu pour son football très vif, incisif, instantané, fait de déviations et de mouvements d'ensemble déroutants dans leur conception et très grande mobilité des ses acteurs qui ont le souffle long et le vent en poupe. Une première observation s'impose donc de soi : devant tout ce beau monde-là, nous sommes condamnés à jouer notre propre jeu : celui académique, très technique, fait de passes très courtes, de ?'une-deux'' répétées, de variations dans un jeu truffé de gestes de haut de gamme, de dribbles percutants, de centres en cordeau dans le dos des défenseurs adverses si possible ; sinon nous tomberons dans ces longues balles hautes qui ne profiteront qu'aux grands gabarits de nos adversaires du jour. Durant les phases finales de la coupe du monde de la fin du siècle dernier (1982 ? 1986) notre jeu était ainsi fait : très plaisant, conquérant, fin, très subtil, utile, fluide, emballant et très spectaculaire. D'ailleurs la façon dont avait été amené le but de notre victoire contre l'ogre allemand, et son timing surtout, était un cas d'espèce ou d'école à enseigner dans les plus prestigieuses universités du sport de l'ensemble de la planète. Tant les joueurs étaient très appliqués à peaufiner leurs prouesses techniques, conscients de la nette différence qui existait entre ce football-gala ou foot-spectacle qu'ils savaient pratiquer à merveille avec, en face, cet autre jeu très rigoureux, un peu trop stéréotypé, que produisait leur adversaire, qui devait perdre le match et la face contre ces coriaces joueurs algériens qui se battaient comme des lions sur toutes les balles. Et n'était ce net déclin face à cet autre cousin germain de l'équipe de la Germanie, accusé sous le coup de cette euphorie mal contenue suite au premier résultat acquis sur le terrain, et la combine de famille réalisée dans le dos du sport et au dépens de l'Algérie, entre vieux cousins et frères de sang de la même contrée, les Vets auraient pu passer haut la main à ce deuxième tour, et faire probablement bien plus parler d'eux. Et même si elle reste à l'origine de cette nouvelle réglementation de la Fédération Internationale de Football (FIFA) qui impose désormais à toutes les équipes de la même poule de jouer à la même heure leur dernier match qualificatif à l'intérieur de cette même poule, elle demeure, à présent, l'une des bien rares sélections à avoir quitté le mondial dès son premier palier en y ayant pourtant réalisé deux victoires. C'est dire qu'à cette époque-là notre football se portait bien, produisait de très grands talents, du jeu d'une excellente facture, du spectacle à profusion, grâce à cette constellation d'étoiles qui grouillaient sur le terrain, y réalisant toutes ces grandes merveilles de cet art qui trace toutes ces belles trajectoires à un ballon de foot. Nous savions développer tout ce football plein les yeux qui faisait chaque fin de semaine venir encore plus nombreux les spectateurs sur les gradins, et surtout faire bien vibrer tous les cœurs des socio, rassasiés d'avoir à tout le temps comptabiliser sans compter toutes ces talonnades de prestige du virtuose Boualem Amirouche, ces échappées rebelles du fuyard Omar Betrouni, l'homme des toutes dernières minutes, ces doubles crochets ?'extérieur-intérieur'' (la louche) du remarquable Salah Assad, ces chevauchées de rage du fougueux Merzekane, ce travail de fourni du très besogneux capitaine Ali Fergani, cette touche magique de Maitre Lakhdar Belloumi, ce démarrage en trombe de l'autre grand Seigneur Rabah Madjer, ce jeu mais aussi cette frappe terrible du gauche de l'autre Zidane, et surtout ce jeu très subtil, en déviation et en crochets successifs du Grand Moumousse (Mustapha Dahleb) qui faisait à lui seul tout son monde des gradin du parc des princes à Paris? Toute la qualité de notre jeu, sa différence, ses grandes performances, sa consistance et autres nombreux atouts étaient puisé dans ce talent que l'on formait alors à la maison sur ces stades tapissés malheureusement en tuf où le geste technique osé ou de trop valait pour le joueur cette blessure handicapante à vie, sinon ce retrait prématuré qui lui fera quitter à jamais l'arène du foot et son très beau spectacle. Et pourtant nous disposions de cette équipe très séduisante, jouant à ce foot de rêve, pratiquant ce beau football, exportable à souhait et à l'envi, sur la rive opposée de la Méditerranée dont les meilleurs clubs français venaient souvent y dénicher cet oiseau rare qu'ils partaient souvent à sa recherche sous tous les cieux et en tout lieu. Toute l'Algérie jouait à ce beau football, assaisonné à ses gestes techniques de grande classe et valeur spectaculaire, qui donnaient ce plaisir immense à les voir chaque dimanche (c'était le week-end) se répéter et se confirmer, sur ces stades vétustes et usés mais qui enchantaient leur monde à l'image de toutes les vieilles marmites du patelin qui savaient toutes leur préparer leur savoureuse popote du jour. On en avait du talent à revendre. Celui-là même qui faisait beaucoup défaut à de nombreux clubs européens, lorgnant toujours des yeux vers notre championnat de l'époque. Oui?. ! Ce championnat algérien, lui qui était d'un niveau très appréciable, à telle enseigne que le Docteur Hassani de l'USM Bel Abbes eut cette idée géniale d'hériter de toute cette filière tunisienne composée des Kerrit, Hénia et compagnie durant la fin des années soixante du siècle dernier. Notre foot se portait bien. La preuve : ce même club (USMBA) avait un peu plus tôt engagé dans ses rangs cette perle noire nommée Larbi Benbarek dont le Roi Pelé n'eut aucun complexe à saluer bien haut son grand art, lui qui avait des années auparavant mené cette équipe de l'Afrique du nord (Maghrébine) à battre l'équipe nationale du colon français à Colombe même (France) par trois buts à deux. Cette correction fut déjà une première insurrection. Ce fut comme un prélude à l'indépendance de l'Algérie. Le reste, tout le reste, c'est plutôt l'Histoire de la nation qui détient son grand secret. Faut-il rajouter encore ces autres prestations de grand prestige réalisées alors par ces équipes musulmanes de l'USM Bel Abbes et de l'ES Guelma dans cette autrefois très relevée coupe de l'Afrique du Nord qui les confrontaient avec des clubs du même territoire géographique, formés essentiellement de colons et de pieds-noirs ? Cette histoire de gloire du football algérien que beaucoup de jeunes joueurs algériens malheureusement ignorent ou feignent de l'oublier est celle-là même qui devait produire quelque temps plus tard ce grand talent bien comparable de mon point de vue (sur certains aspects techniques) à celui que produit le foot brésilien. Mais tout cela, Wahid Hallilodzitch, cet entraineur franco-bosniaque, le mieux payé de l'histoire de l'Algérie, semble malheureusement ne pas vraiment en tenir compte dans son raisonnement et autres analyses, fustigeant, à la fois, notre histoire footballistique, ses grandes idoles et ses merveilleuses performances internationales, allant jusqu'à oser cette maladroite comparaison avec son prédécesseur. Lorsque ce dernier déclare à la presse étrangère que la qualification d'Oum Dermane est le fait d'un coup de chance, il ne fait qu'occulter cette ?'grinta'' des joueurs algériens, bravement démontrée sur ce terrain de foot que tous les spectateurs du monde ont vue et appréciée à son juste titre. De plus, lorsqu'il s'entête à se comparer par tous les moyens à celui qui avait brillamment qualifié l'Algérie en Mondial de 2010 après une traversée du désert qui aura duré plus d'un quart de siècle de misère et de grande galère, il ne fait que raviver cette querelle byzantine de leadership dont la balle ronde algérienne pouvait bien s'en passer dans les temps présents pour se consacrer déjà comme il se doit au Mondial Brésilien de l'été prochain. Techniquement, et sans le moindre chauvinisme, la balance des résultats accompagnés de leurs chiffres éloquents, penche plutôt du côté de Rabah Saâdane, tout comme d'ailleurs la qualité du jeu produit par ses poulains, même si sa composante humaine était plutôt bien faible individuellement, notamment dans le compartiment offensif. Ce que les observateurs reprochent encore au coach actuel de l'équipe nationale algérienne de football est son penchant plutôt vers les grands gabarits et, par conséquent, son éloignement définitif de ces tout petits prodiges de pépites et génies de la balle ronde algérienne, à l'image de Ziani, Abdelmoumène Djabou, Riadh Boudebbouze, Abderrahmane Hachoud et autres encore? privant ainsi la sélection nationale de revenir à son jeu habituel très technique que lui reconnait l'histoire footballistique mondiale. Aussi, dans le but de bien négocier ses prochaines confrontations contre ces formations des inamovibles ?'rouges'' de Russes, de ces Belges de ?'diables rouges'' et cette autre ?'race Jaune aux yeux cernés'' des Coréens du Sud, il y a lieu de recentrer dès à présent et sans trop tarder la sélection nationale sur son propre jeu, grâce notamment à l'incorporation au sein du groupe d'un animateur de jeu de la trempe du maitre à jouer Abdelmoumène Djabou, de la réintégration sur le flanc défensif droit de Abderrahmane Hachoud ainsi que du repositionnement de Guedioura dans l'axe de l'entre-jeu afin de libérer Saphir Taider dans le rôle-moteur de véritable porteur d'eau à une attaque, capable de ramener le surnombre en attaque. Contre de pareilles formations jouant à ce foot très discipliné, rigoureux, appliqué, sérieux, notre sélection nationale est dans le besoin de catalyser son jeu pour justement se focaliser sur ses aspects techniques afin de faire la différence sur le terrain des opérations, en plus de ces relais importants à actionner par les ailes, grâce à Hachoud et Ghoulam sur les flancs droit et gauche, d'autant plus qu'ils sont de super canonniers en puissance sur des balles arrêtées et des centreurs de très grande qualité, suite à ces débordements sur les côtés dont ils usent à bon escient. Sur ces mêmes balles arrêtées à dorénavant bien négocier, d'autant plus qu'on dispose de ces deux bons tireurs auxquels il faut également Guedioura, l'Algérie aura un bon coup à jouer, d'autant plus que tous ces joueurs ont fait leurs preuves et peuvent être d'une très grande utilité au groupe, eu égard à leur grande habilité dans l'exploitation de ces occasions très nettes de scorer. Aujourd'hui, plus que jamais, la meilleure composante de l'équipe nationale algérienne commence par se dessiner, notamment dans l'entre-jeu où des joueurs de la trempe de Guedioura, Taider, Brahimi et Djabou sont favoris, les meilleurs à leurs postes, auxquels il faut leur rajouter par moment Feghouli, appelé surtout à animer le flanc offensif droit. Ces quelques observations émanent des techniciens algériens qui restent très attentifs au jeu présentement fourni par l'équipe algérienne sous l'ère du coach Wahid Hallilodzich, dans la perspective de lui assurer son fond de jeu et ses nombreux automatismes, dans la perspective d'imposer son jeu à ses nombreux adversaires. Ce formidable quatuor est très technique, en plus du fait qu'il dispose de cette qualité indéniable qu'il a de garder le ballon (le protéger) au centre du terrain, à l'effet d'orienter à son avantage le jeu ou de faire barrière à la progression de celui de son adversaire. Tout comme il est très complémentaire et très flexible pour rapidement prêter main forte à sa charnière défensive, en cas de contre-attaque adverse. En 2010, l'Algérie avait pour rappel crânement ou héroïquement tenu tête à la Grande Bretagne pour ne s'incliner finalement que par la plus petite des marges contre la Slovénie et les Etats-Unis d'Amérique (USA), n'encaissant seulement que deux petits buts, après une longue absence de la scène footballistique internationale ayant duré vingt-quatre années. Les plus sceptiques parmi ses nombreux supporters lui reprochaient sa tendance plutôt très défensive, tandis que ceux plus raisonnables craignaient franchement cette grande humiliation ou sévère correction à laquelle le groupe à Rabah Saâdane avait bel et bien échappé, tenant compte de sa longue éclipse. Durant l'ère de Rabah Saâdane, la sélection nationale de football marquait effectivement peu de buts et n'en encaissait que très peu aussi. Durant celle de Wahid Hallilodzich, cette même sélection marque enfin plus de buts et en reçoit presque autant. Cependant, l'équipe perd peu à peu son fond de jeu, réalisant parfois ces victoires qui sont loin d'être très convaincantes ou méritées ; chose qui fait souvent douter les spécialistes en la matière. Raison pour laquelle, il est évident que le groupe se rende compte désormais qu'il est forcément appelé à recouvrer au plus vite ses anciens automatismes, ses lettres de noblesses, sa légendaire gloire et sa formidable prestation qui tenait au respect ses adversaires et plaisait beaucoup à ses nombreux spectateurs. |