|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
La corporation des boulangers menace de déclencher une grève nationale ouverte si la situation de blocage actuelle à laquelle ils font face persiste et en l'absence aussi de réponse aux revendications que leur syndicat a déposées, au début de l'année 2013, sur le bureau de la tutelle, en l'occurrence le ministère du Commerce. D'autre part, les artisans boulangers croient que l'avenir de la profession est menacé par le projet de création de boulangeries industrielles, encouragé, actuellement, par les pouvoirs publics. Réunis en conclave, jeudi matin, à Constantine, plus d'une dizaine de représentants des boulangers de wilayas de l'Est, affiliés à la Fédération nationale des boulangers, ont émis de nombreux griefs à l'encontre du ministère du Commerce, notamment le silence observé par celui-ci, devant l'appel de détresse qu'ils ont lancé, conjointement, avec leurs collègues des régions centre et ouest, le 4 novembre dernier, en soulevant les problèmes du prix de la baguette de pain, de la réglementation, des crédits et de la formation. «Nous constatons avec dépit, a commenté M. Bouda, représentant du bureau exécutif de la wilaya de Constantine, que les protestations que nous avons engagées, au début de cette année, n'ont servi à rien. Le ministère ne nous écoute pas. C'est pour cette raison que nous nous sommes réunis, aujourd'hui, pour relancer la tutelle par un second appel de détresse, tout en lui rappelant ses responsabilités et les mesures urgentes qu'elle doit prendre, pour faire face à une situation qui se détériore, chaque jour». Et d'expliquer qu'en cette fin d'année, les boulangers doivent soumissionner aux appels d'offres lancés par les institutions étatiques, telles que les universités, les écoles, l'armée, les hôpitaux, etc., pour la fourniture du pain. «Mais, a poursuivi notre interlocuteur, nous nous sommes heurtés au problème du prix. En effet, on sait que le prix officiel est toujours fixé à 7,50 DA la baguette, alors que les boulangers ont été autorisés, d'une manière tacite, par le ministère à la vendre à 10 DA, pour couvrir les frais de fabrication, qu'une récente étude a déterminé à 11, 72 DA». Ce qui pose le problème suivant : les représentants des institutions ne peuvent pas payer le prix actuel, car il n'est pas reconnu officiellement. Et de leur côté, les boulangers ne peuvent plus céder la baguette au prix fixé par l'Etat, sous peine de vendre à perte. D'où le blocage. Et ce boulanger de révéler : «il y a eu des propositions faites part les acquéreurs de compenser la différence, en jouant sur le nombre de pains livrés, mais les boulangers ont refusé, préférant travailler dans la transparence et dans un cadre légal». Ce disant, M. Bouda a rendu, au passage, un hommage appuyé aux boulangers de Béjaïa qui, dit-il, n'ont pas voulu marcher dans cette combine, en dépit du fait que la situation concernant la livraison du pain aux institutions étatiques, dans cette wilaya, est totalement bloquée». Les boulangers demandent au gouvernement «d'instituer et communiquer, dans les meilleurs délais, le nouveau prix officiel du pain», ont conclu, à ce propos, les participants à la rencontre. Quant au problème de la création des boulangeries industrielles, dont 2 projets sont prévus à Constantine, dans la zone industrielle de Benbadis et à Corso, dans la wilaya de Boumerdès, les artisans boulangers se sont élevés, vigoureusement, contre cette idée, en se demandant à quoi rime-t-elle « puisque, aujourd'hui, la production du pain est plus que suffisante», estiment les boulangers. |