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Amar Saadani, le SG du FLN, a choisi la ville de Sidi Bel-Abbès pour
marquer son retour sur la scène médiatique et politique. En effet, dans la
matinée d'hier, Saadani a regroupé les élus de son parti dans le cadre d'une
rencontre régionale, la seconde spécifie une grande pancarte accrochée à la
maison de la culture qui a abrité l'événement. Disons-le tout de go, plusieurs
de ceux qui ont fait le déplacement à Sidi Bel-Abbès n'ont prêté aucune espèce
d'intérêt au discours, très court, prononcé par le remplaçant d'Abdelaziz
Belkhadem. Remarquons aussi que l'hôte de Sidi Bel-Abbès n'a pas bénéficié d'un
accueil digne d'hommes d'Etat comme cela a été le cas le jour de son passage à
Oran. A peine si une escorte de la police a ouvert la voie à son véhicule lors
de son départ vers la mi-journée.
Quant à son discours, improvisé, alors qu'à Oran il a lu dans le texte, Saadani est revenu sur ses propos qui ont soulevé des commentaires, voire des condamnations. Saadani, avec moins de virulence, est revenu sur sa revendication de «soustraire» les institutions de l'Etat au contrôle du DRS, mais en la formulant autrement. Il a parlé de primauté de la loi, de la séparation des pouvoirs, de la liberté de la presse, de la nécessité du contrôle populaire. Il s'est juste contenté de préciser en ironisant «mes propos n'ont pas été bien accueillis par certains». L'essentiel, c'est que Saadani, dont l'accession à la tête de son parti est toujours caution à remise en cause, s'est transformé, l'espace d'un discours, en véritable chantre de la démocratie et de l'Etat de droit et des institutions. Il a aussi réitéré la revendication de procéder à la réforme constitutionnelle avant la tenue des présidentielles. Il ne s'est pas trop étalé sur le sujet mais il a couru le risque de le remettre encore une fois sur le tapis alors que de plus en plus de partisans de cette option la jugent irréalisable et la passent sous silence. Conscient de ce fait, il s'interrogera «comment se fait-il que ceux qui avançaient cette revendication se sont subitement tus aujourd'hui ?». D'autre part, Saadani a réclamé le pouvoir ou la gestion des affaires. «En tant que parti politique majoritaire, nous estimons que le gouvernement nous revient de droit », tonnera-t-il. Par l'exercice de pouvoir ou la gestion des affaires, Saadani entend probablement le poste de Premier ministre. Cette revendication, réactivée parce qu'elle remonte à une période où Abdelaziz Belkhadem contrôlait les rênes du parti, est interprétée comme une autre attaque contre Sellal, l'actuel «coordonateur» du travail de l'équipe gouvernementale selon les termes d'Ouyahia. «Désormais le FLN, vainqueur des élections, n'accepte plus d'engager des parties amicales», lancera-t-il. Comment interpréter ce propos ? Ce qui est sûr, c'est que le parti et son patron, au centre de marchandages à un niveau ou un autre, pousse Saadani à des surenchères. Il finira son intervention en revendiquant davantage d'immunité pour les élus. Faute de demander la révision des codes de l'APC que les élus FLN, majoritaire, ont adoptée par voie de vote. Une absence n'a échappé à personne : celle d'Ammar Tou, l'ex-ministre des Transports, puisque la rencontre s'est déroulée sur son propre terrain. |