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L'année qui
s'achève promet un nouveau départ pour les entreprises algériennes synonyme
d'un changement prometteur. En effet, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal,
qui vient de diffuser une circulaire adressée aux PDG des banques publiques en
date du 10 décembre 2012 a, en fait, instruit ces derniers de toutes les
consignes nécessaires à respecter pour mettre en place des facilitations
d'accès aux crédits bancaires aux entreprises.
Dans cette nouvelle étape, la question que l'on se pose surtout : ce nouveau départ, est-ce le bon cette fois-ci ? Sachant en effet, d'un coté : nos réformes économiques ont peu évolué dans le contexte des lois de l'économie de marché mondial dont notamment, l'Algérie reste aujourd'hui un pays avec une législation économique et financière instable, une monnaie fortement dévaluée, la bourse des valeurs reste à l'état statique? De l'autre, le management de nos banques reste peu développé notamment : la faible bancarisation, un réseau bancaire encore diminué, primaire et peu performant à savoir : nos banques sont moins implantées, moins impliquées sur le marché financier, peu efficaces, peu moderne et plus dépendantes d'un système financier rentier, alors que nous sommes dans une économie de marché. Ce qui a d'ailleurs développé la notion de houkouma (Etat) que plutôt de développer une économie basée sur le marché dont notamment, la banque est l'un des aspects le plus important qu'il est indispensable d'engager une approche managériale. Cela dénote, une fois de plus, l'absence d'une culture bancaire fondée sur la micro-économique porteuse d'un projet économique national devant concourir à la constitution d'entreprises, d'un marché intérieur dynamique et solidement organisé, si l'on sait que l'Algérie est une nation de richesses. Ainsi, la question bancaire en Algérie mérite d'être posée, après cinquante ans de politique économique et financière pourquoi ? Parce que la banque devrait impérativement trouver son rôle dans l'économie des entreprises et d'intermédiaire financier. Ces instructions du premier ministre sont considérées essentielles pour un début de solution d'une réorientation économique qui prône l'économie d'entreprise qui permet de mettre en oeuvre sur le terrain la réactivation du rôle de la banque dans l'économie et la relance des activités des entreprises pour espérer construire une économie moins dépendante de la rente pétrolière. Un nouvel enjeu pour rétablir et renforcer la confiance entre les banques et les entreprises, c'est-à-dire se donner la main pour créer une véritable dynamique économique pour le devenir du pays. Car on ne peut avoir une économie forte sans entreprises en puissance et en bonne constitution technologique. Pour cela, nos entreprises possèdent d'importantes capacités installées notamment un bon potentiel industriel qu'ainsi beaucoup d'atouts technico-économiques à faire valoir, et la banque peut apporter son appui au financement, son savoir-faire en ingénierie financière dans une vision économique et financière commune pour relever le grand défi actuel est de l'après-pétrole où émergeront les projets d'entreprises d'intérêts communs. Mais il faudra bien engager et développer une nouvelle politique de crédit en tant qu'instrument de développement de l'économie des entreprises tant les enjeux de création d'emplois et de richesses sont de premier ordre pour notre pays.. Rappelant que l'expérience des cinq dernières décennies mon tre que la structure financière de l'économie nationale se caractérise par la prédominance du trésor public, le secteur bancaire reste fortement à capitaux publics dont 90% de crédits relèvent des banques publiques .Et si l'Etat a été le principal pourvoyeur de crédits aux entreprises via les banques publiques, son action avec toute sa volonté de politique économique et de sa solvabilité financière au plan de la création d'une économie de production et technologique qui est loin d'avoir aboutie en puissance et sur laquelle nos entreprises sont bien loin également d'être performantes. Le bilan est bien maigre, en effet, notre pays reste exclusivement dépendant des hydrocarbures et des marchés extérieurs, voire la structure de l'économie algérienne reste fort dominée par les personnes physiques qui représentent 95% (commerces et services). Par ailleurs les procédures, les délais et les coûts liés à la création d'entreprises restent relativement longs et très élevés notamment ,l'objectif de création de100.000 entreprises /AN, n'a pu être réalisée que la moitié .Ce qui peut inquiéter l'équilibre socio-économique présent et futur du pays .Dans cette situation, il est évidemment nécessaire que l'investissement productif, les compétences et l'efficacité financière prendront une position prioritaire pour permettre à nos entreprises de s'insérer dans la division du travail à l'échelle internationale, aussi et surtout en perspective de l'accord d'association avec l'UE et de notre adhésion à l'OMC. Bien évidemment, la grande question qui est posée : l'usine ou la patate ? Un des premiers problèmes-clés de l'économie algérienne entravant son développement et son ouverture. C'est là, une étape particulière d'une importance d'un besoin impératif et stratégique pour la réactivation des fonctions bancaires et par conséquent donne la garantie d'un meilleur rôle des banques pour une plus grande et une meilleure mobilisation des crédits bancaires pour le développement des entreprises. Sachant que la structure de notre système financier actuelle de l'économie nationale se caractérise par la prédominance du trésor et que le secteur bancaire algérien connaît aujourd'hui un énorme retard en matière de distribution des crédits au secteur des entreprises privées qui sont le fondement de l'économie de marché. A titre de comparaison des pays du Maghreb l'Algérie avec15% du PIB, pour le Maroc 70% et la Tunisie 80%. En effet, ces dernières années les entreprises de production ont fonctionné au ralenti et dont l'évolution reste très lente en raison justement de fortes contraintes entre autres :l'allongement des délais dans l'octroi des crédits, lenteurs bureaucratiques entre autres : la qualité du service, l'exécution des opérations bancaires, Credoc comme seul et unique mode de paiement sur le commerce extérieur, les lourdeurs des procédures bancaires détournent les clients particuliers des banques, découragent les investisseurs et pénalisent les entreprises en manque à gagner en matière de croissance ,d' emploi et de développement, voire parfois se trouvaient bloquées au regard des capacités installées en production à savoir le taux d'utilisation des capacités installées ne dépasse guère 55% et 5% du PIB en terme de production dont notamment nos banques préfèrent financer le commerce qu'à l'investissement productif. C'est au autour de ces deux grands problèmes de croissance potentielle que cette instruction sera érigée. Pour tout cela a fait qu'aujourd'hui 73% de nos entreprises ne sollicitent plus de crédits bancaires et par conséquent se financent sur fonds propres dont le mode de paiement privilégié est le cash (chkara) dont près 40% de la monnaie en circulation dans l'économie informelle et des surliquidités accumulées au niveau de nos banques qui s'évaluent à près de 40milliards de dollars dont une grande partie provenant de leur recapitalisation par l'Etat et des dépôts de SONATRACH. Cela, donne une idée des possibilités de financement en termes de crédits non fructifiés dont le manque à gagner en termes de valeurs ajoutées est important. Tout cela appelle évidemment d'appliquer les règles et les usages de la commercialité afin de développer et promouvoir un système bancaire performant et transparent notamment le crédit bancaire et son utilisation dans les circuits de l'économie des entreprises pour développer des affaires et concrétiser des idées porteuses de projets économiques. Mais en réalité comme c'est souvent le cas, la volonté n'a pas suffit là où l'imagination et le sens des responsabilités devraient prendre le relais. Car, en effet, le problème de mobilisation des crédits peut être canalisé sur le plan technique, mais ne peut trouver une solution efficace sur le terrain. La problématique aujourd'hui du crédit bancaire en Algérie comme on peut le constater a fait du réseau bancaire, un réseau de bureaucratie pesante dans l'exercice des règles et mécanismes de l'économie de marché. Cette action émanant du gouvernement s'avère ainsi de bons sens pour construire une relation économique et financière. Mais ne signifie tout de même pas qu'il n'y aura pas moins de conditions et moins de contrôle. Cela veut tout simplement dire que le crédit obéit à des règles prudentielles arrêtées par la banque d'Algérie et c'est la pérennité, la compétitivité et la performance qui feront la distinction. Il ne faut pas dire aussi qu'à travers cette instruction tout va se régler. Mais toutefois, il en découle qu'à l'avenir la relation banque -entreprise devient plus importante pour impulser l'économie nationale, mettant en avant le rôle désormais accru des banques et des entreprises. En effet, aujourd'hui l'Algérie, n'est pas dans une crise financière, elle ne vit pas non plus de problèmes inhérents aux moyens matériels ou de démographie, mais elle souffre de problèmes d'ordres de gouvernance publique et économique, aussi de management qui rendent quasi-impossible son développement économique à l'instar des pays émergents. Effectivement, c'est un problème bloquant dans la mesure où la réussite ne reposait pas nécessairement sur l'importance de l'argent sans l'apport des compétences à valeur grand " H " qui sont la clé et l'expression de tout processus de progrès et de développement. En effet, l'économie ne se décrète pas, ça se fait et se développe avec l'action le propre de l'homme de la vision, de la forte personnalité et du terrain. Aujourd'hui un cadre dirigeant de valeur est celui qui accomplie ses devoirs envers la société, exerce ses responsabilités en professionnalisme et possédant les capacités d'innover, de redresser, d'améliorer, et enfin, de rendre son entreprise citoyenne. II convient par conséquent d'adapter l'organisation à travers la standardisation des règles de fonctionnement et de gestion. C'est à cette préoccupation que nos banques sont ainsi appelées à mieux appréhender les enjeux de la mise en œuvre de cette mesure gouvernementale afin de s'en remettre aux règles et mécanismes de la financiarisation de l'économie notamment, le crédit bancaire étant un instrument efficace et si stratégique dans la vie économique des entreprises dans le cadre de la lutte contre la récession, voire pour servir une politique anti-inflationniste. Dans un objectif bien compris, le rôle du gouvernement est nécessairement engagé à jouer un rôle central dans le bon fonctionnement des rouages de l'économie dont notamment le climat des affaires et l'environnement dans lesquels les banques et les entreprises doivent évoluer en tant qu'acteurs actifs d'intermédiation financière en puissance, voire pourquoi pas nos banques s'ouvrir à l'épargne ou prendre des participations en capital dans les entreprises. Cela incite à plus de compétences et d'engagements pour tous ceux ou celles qui ont l'immense responsabilité de diriger pour permettre à notre économie hors hydrocarbures de se développer comme étant une option d'urgence afin de répondre à ces préoccupations. C'est donc bien là, que la question de crédit aux entreprises ne doit pas être comprise au sens traditionnel du terme, mais bien à un rôle productif et l'un des facteurs important de succès de l'activité économique et de l'investissement. Et tout acte par lequel une banque commerciale met pour une durée déterminée (court, moyen et long terme) des fonds rémunérés au moyen d'un intérêt et de commissions, à la disposition d'une entreprise morale ou d'une personne physique pour son développement économique futur. L'octroi d'un crédit ne doit se faire à n'importe quel coût ou à n'importe quelles conditions, mais à la juste valeur économique des projets. Il apparaît ici, la nécessaire de se constituer une capacité d'étude-technico-économique et d'analyse des dossiers de demandes de crédits notamment : d'intelligence économique, de techniques de négociation et d'ingénierie financière. Cependant, si le crédit bancaire n'a rien de contraire à la logique de l'économie, mais néanmoins dans la pratique, la banque doit disposer d'un dossier technico-économique et juridique de l'entreprise (client) pour une meilleure approche de la valeur de l'entreprise en termes statique, dynamique et de risques et aussi surtout de son usage et de son contrôle dès lors qu'on pénalise la prise de risque. C'est dire toute l'importance qu'il faudra accorder à la nécessaire analyse-radioscopie bilancielle dans cette approche avec notamment la production par l'entreprise de ses bilans financiers et comptes de résultats des trois derniers exercices ainsi les bilans et comptes de résultats prévisionnels sur trois années à venir certifiés par le commissaire aux de l'entreprise dument mandaté par l'assemblée générale des actionnaires afin , de garantir la pérennité et la rentabilité économique et financière du crédit à engager et pouvoir faire face à toute éventualité (faillite, remboursement partiel, le niveau des capacités managériales, instabilité, litiges et contentieux antérieurs?) il s'agit ainsi de parvenir à mettre en place un cadre de sûreté pour une bonne gestion des risques et une diversification des crédits sains dans l'économie . Dès lors s'impose l'obligation d'améliorer ses performances en instaurant de véritables paramètres économiques et financiers, mais également la nécessité de pouvoir de décision déconcentrée, afin d'améliorer la prise en charge de l'octroi des crédits pour une dynamique économique efficace au niveau local. En règle générale, l'octroi d' un crédit est soumis à la négociation,le contrat et les garanties.Et peut prendre deux formes selon le cas:crédit exploitation (court terme) ou crédit d' investissement( moyen et long terme) et doit reposer sur des bases bancables notamment la solvabilité,actif net positif et enfin, le niveau du cash-flow en rapport avec le crédit à savoir: justifier d'une structure financière bilancielle équilibrée, un stock de créance confirmé -le crédit soit en rapport avec le niveau d'activité ou l'étude technico-économique lorsque il s'agit d'un projet d'investissement, disposer de garanties physiques'( actes notariés)-plan d'activité ou de production et enfin des capacités managériales,voire la qualité morale des dirigeants,afin de mieux faire jouer l'obligation de résultat, la transparence et la responsabilisation pour aboutir aux meilleures performances possibles des crédits qui, fait que le processus d'action du gouvernement doit se poursuivre. Car, si par vocation, la banque est chargée d'apporter son appuie au financement des entreprises, mais semble cependant poser problème devant la réalité du terrain de la responsabilité juridique du banquier qui demeure liée à la contrainte de la pénalisation de l'acte de gestion et que le risque gestion est toujours lié au crédit que cela soit partiellement ou totalement. Le risque -crédit peut être évalué en deux grands types : les risques de l'entreprise (liquidité, solvabilité, rentabilité?)-les risques liés au crédit (les règles et les normes prudentielles de gestion bancaires, arrêtées par la banque centrale d'Algérie). L'étude de ces deux éléments essentiels permet à la banque de réserver sa réponse positive ou négative. En résumé : l'évolution vers une économie d'endettement interne à travers l'option crédit n'est point une fatalité, puisqu'il s'agit d'une part, le crédit que nous considérons l'âme de l'économie et joue un rôle stratégique dans la croissance et le développement. Et d'autre part, les crédits constituent principalement la contre partie de la masse monétaire se caractérisant aujourd'hui par un niveau élevé comparativement au PIB, voire les surliquidités enregistrées par nos banques suite à leur recapitalisation par l'Etat .Il inconcevable que nos banques restent encore en marge des problèmes du vécu quotidien des entreprises qui créent la richesse et l'emploi au service de l'économie nationale. C'est qu'effectivement, les crédits bancaires n'ont pas connus une accélération particulière avec l'évolution de l'économie du pays. Il devenait plus impérieux que jamais de mettre en œuvre une réforme bancaire ,afin de sortir du cadre classique à idéologie socialiste, choix du passé toujours présent dans le management et qui puisse redéfinir si nécessaire à une nouvelle organisation fondée sur la spécialisation .En effet, selon la forme juridique de groupe(société-mère et ses filiales) en vue de développer et de professionnaliser les activités bancaires pour une meilleure diversification des instruments du marché financier pour passer dans les meilleures conditions aux mécanismes de la financiarisation de l'économie face aux nouvelles évolutions mondiales. C'est désormais à travers l'évolution d'un système bancaire que l'optimal va être atteint en matière de croissance, de création d'emplois et d'attrait des investisseurs directs (IDE) Notons, enfin, la banque créée la monnaie par le biais du crédit et l'entreprise, la structure de base de la vie socio-économique crée la richesse, l'emploi et le progrès sont dans l'économie liées étroitement par le profit, le risque de gestion et le risque de responsabilité juridique. Il nous semble peut avoir des effets contradictoires parce que chacun va interpréter à sa façon et ça va aboutir à des distorsions. Et par voie de conséquence peut mettre en évidence la faible implication des banques. Constitue ainsi, un problème qu'il faut évoquer et par lequel il y a une vision qui touche à l'ensemble du système financier et du droit des sociétés dont il faut notamment faire des propositions en harmonie avec les impératifs et les évolutions du monde économique d'aujourd'hui. * Directeur financier et auteur de deux ouvrages :«Comptabilité des sociétés et gouvernance des entreprises». |