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Quand on évoque le sujet de la flambée des prix en Algérie, on pense
généralement, entre autres, à l'augmentation des salaires, comme seul remède
possible, mais on ne pense que très rarement à la congélation des salaires
supérieurs, un sujet qui ne s'aborde presque jamais, surtout dans les rues.
Le fait d'omettre la congélation des salaires supérieurs dans notre pays traduit un je ne sais quoi qui affiche une inintelligence monumentale et/ou une injustice énorme dans notre manière de voir et d'analyser les choses: sommes-nous victimes de l'école ou de la mosquée? L'homme a toujours utilisé l'homme et continue de l'utiliser, tout simplement dans les époques modernes actuelles, tout est occulté et chamarré d'images. Les salaires en Algérie en est un exemple. Pour dire les choses vraies, ce qui nuit aux Algériens, à la classe « confisquée» principalement, c`est l'étonnant écart qu'il y a entre les niveaux de vie. Dans un pays où un salaire d`un haut fonctionnaire est parfois cinquante fois supérieur à un salaire d`un « ruiné», il est impensable d`obvier aux divers problèmes. Si le vendeur hausse les prix car il sait qu'il y a toujours des personnes capables de tout acheter et à tout prix; et si le pauvre n'a pas le même pouvoir d'achat car son argent est dans le compte du riche. A quoi ça sert donc l'augmentation des salaires sans congeler ceux des supérieurs? Partout en Algérie, on croit fermement qu'il est normal qu'un haut fonctionnaire jouit d'un salaire beaucoup plus important que celui d'un simple ouvrier parce qu'il a étudié. Mais nous avons «tous» étudié nous les «universitaires? Et quelle erreur a commit le fils de l'ouvrier, qui (et c`est honteux?) n'a même pas un stylo dans son cartable, ou mal vêtu ou sous-alimenté ? Mais combien d'élèves n`ont pas pu étudier en Algérie parce que fils d`impécunieux? Quand est-ce qu'on saura que tout enfant algérien est notre enfant à nous, indépendamment du niveau de vie ou de culture de ses parents? Quand est-ce qu'en Algérie, deuxième pays exportateur de Gaz entre autres, un fils de pauvre peut prendre le même petit déjeuner que celui d`un ministre? Mais quel rôle peut jouer l'école lorsque l'élève entre à la classe affamé, mai vêtu, chétif et déprimé? L'alimentation et les vêtements d'un écolier sont un droit élémentaire que toute société civilisée doit prendre en charge. C'est indiscutable. En Occident, il y a aussi l'écart entre les salaires, mais il n'y a pas l'écart exagéré entre les niveaux de vie. Un ouvrier ne gagne pas autant qu'un médecin, mais les enfants des deux vivent de la même manière car l'état intervient avec d'autres manières pour parvenir à un certain équilibre social. Par contre, dans le Tiers-Monde, l'école au lieu de former l'élève, elle lui injecte un complexe qui durera peut être toute sa vie. Quand je lis ou j'écoute qu'on va augmenter les salaires, cela me fait parfois rire, car cela augmente exagérément l'écart qu'il y a entre les classe sociales, puisque tous les salaires augmentent, c'est à dire ceux « des ruinés « et de « ceux qui ruinent «. En d'autres mots, l'augmentation des salaires dans notre pays, telle qu'elle est dans l'actualité, signifie l'augmentation de la misère, l'augmentation des maladies, des mariés SDF, et l'augmentation des délits et « des élèves qui vont à l'école sans petit déjeuner». En Algérie, où, en général, les riches s'échappent au contrôle financier de l'état, puisque, entre autres, la déclaration de la rente n'existe pas encore ( pour des raisons que j'ignore) l'augmentation des salaires est un éternel recommencement qui relègue aux calendes grecques le projet d'un pays moderne et civilisé, où les chances de réussite sont égales, à l'instar des pays occidentaux qui ,eux aussi, patinent dans des problèmes sociaux mais d'où tout occidental peut s'en libérer s'il a des rêves et de la volonté. Nous devons savoir que l'écart entre les classes sociales est un phénomène mondial et historique des plus inévitables, mais que l'on peut minimiser si le gouvernement manifeste des intentions lisibles et visibles pour l'émergence d'une nation juste. Nous devons savoir aussi qu'il n'est pas nécessaire d'avoir une économie galopante pour être un pays juste: tout près de nous, nous avons des modèles qui progressent et qu'on peut imiter ... |