Tirant les
conclusions de la manœuvre-test déclenchée jeudi et simulant une catastrophe
aérienne se produisant sur le tarmac de l'aéroport international Mohamed
Boudiaf de Constantine, des intervenants dans les opérations de secours ont
soulevé un seul inconvénient, et de taille, à savoir l'encombrement des voies
de circulation automobile situées entre l'aéroport et les centres de santé pour
l'évacuation des blessés graves. A part cela, ont affirmé les organisateurs, la
manoeuvre s'est déroulée selon le scénario prévu et a enregistré des résultats
satisfaisants en matière de promptitude, d'efficacité et, surtout, de rapidité
des actions de sauvetage lancées immédiatement après la survenue de la
catastrophe.
Jeudi donc, en
début d'après-midi, la piste de l'aéroport international Mohamed Boudiaf de
Constantine a servi de scène pour le déroulement d'un scénario-catastrophe,
simulant le crash d'un avion peu après le décollage. Cela a donné lieu, selon
le scénario mis en place et exécuté par différents intervenants, au déploiement
des moyens humains et matériels d'intervention et de secours. Le
scénario-catastrophe a été mis au point par l'Entreprise nationale de la
navigation aérienne (ENNA) avec la collaboration des services de la sécurité
aéroportuaire et en suivant les recommandations de l'Organisation
internationale de l'aviation civile, dans le but d'évaluer les équipements de
secours, la coordination entre les différents intervenants et le chronométrage
des actions à lancer immédiatement en cas de véritable crash. Les acteurs qui
entrent en scène sont, bien entendu, les services de la sécurité, la police
scientifique, les sapeurs-pompiers, le Croissant-Rouge algérien, le SAMU, les
services de la direction de la santé, des secouristes bénévoles et enfin des
éléments des Scouts musulmans algériens qui ont été chargés de simuler les
morts et les blessés. L'appareil supposé avoir crashé est un ATR 72-500 de la
compagnie nationale Air Algérie, avec à son bord une cinquantaine de passagers
dont 4 membres d'équipage. L'accident s'est produit, expliquent les
organisateurs, cinq minutes après que l'appareil eut quitté le parking tarmac
de l'aéroport, roulé sur la piste et pris son vol. Un des moteurs de l'avion a
pris feu brusquement et l'appareil est tombé, en explosant, en bout de piste.
Résultat : 12 morts, une dizaine de blessés dans un état très grave qui ont été
évacués d'urgence vers les structures sanitaires de la wilaya, et 28 autres
blessés à des degrés divers qui ont été acheminés vers les grands centres de
soins les plus proches. «Cette manœuvre, a expliqué à la fin de l'exercice le
directeur de l'Entreprise de gestion des services aéroportuaires, (EGSA), M.
Khecha Tarek, a pour objectif la coordination des efforts et des moyens
matériels locaux de l'aéroport ainsi que les moyens situés hors wilaya, pour
faire face aux situations de crise, soit par suite de crash d'avion, comme cela
a été montré par la manœuvre exécutée aujourd'hui, soit à la suite d'autres
interventions dans le cadre de la sécurité de l'aviation civile. «Comme on l'a
vu tout à l'heure, ajoute ce responsable, «dès que le crash a eu lieu, les
premiers secours et les équipes anti-incendie de l'aéroport ont été déployés.
Ils ont été suivis tout de suite par la réactivation du centre de direction des
crises d'urgence au niveau de l'aéroport, tandis que les services extérieurs,
tels que la Protection civile et les institutions sanitaires, ont été appelés
en renfort».