Une rencontre
entre les élus locaux, à leur tête le maire, Mohamed Berrezak, et des notables
de la ville de Béni-Saf, a eu lieu, mercredi passé en fin d'après-midi, à
l'hôtel de ville. Anciens maires, ex-cadres dirigeants ou de l'administration,
médecins, hommes de science, de culture, de droit?, ils étaient cependant
nombreux à avoir répondu présent à une invitation, pas comme les autres,
marquée surtout par des retrouvailles. Cette rencontre a permis aux uns et aux
autres d'exprimer tous leurs égards et leur disponibilité à une ville qui ne
demanderait pas plus. L'occasion pour le maire de chercher, auprès de ces
sages, audience et consultation sur des questions relatives au développement
durable de la ville et, par extension, l'amélioration du cadre de vie des
Bénisafiens. Ouvrant le débat, le maire n'était pas allé par quatre chemins
pour affirmer clairement à ses invités ses réelles desseins : «La ville de
Béni-Saf a besoin de vous et de votre expérience. Nous vous invitons à
contribuer à la modernisation de la ville, de notre ville à tous». Berrezak
fera ensuite, pêle-mêle, part à l'assistance d'une bonne douzaine de chantiers
qui attendent la ville. Des projets inscrits dans le programme d'embellissement
et de modernisation de la ville, dont certains ont été déjà lancés, dira-t-il.
Il évoquera aussi certains problèmes rencontrés, notamment celui du foncier, auxquels
la commune de Béni-Saf est rudement confrontée. La commune a pu trouver,
poursuivra-t-il, où pouvoir ériger une nouvelle ville de 1.000 logements AADL,
à l'ouest de Haï Ennahda (ex-Sagla), un nouveau programme de 600 logements, au
sud de Béni-Khaled, 03 équipements publics, un lycée et 02 instituts de la mer,
à l'entrée ouest de la ville. Par contre, elle se trouve aujourd'hui face à un
déficit crucial en terrains ou d'assiettes pour réaliser d'autres projets.
Berrezak parlera aussi d'un contournement de la ville de Béni-Saf, une
opération inscrite pour désengorger le transit, et d'un autre axe routier
constituant une voie express, qui prendrait son départ à partir du port,
longeant la plage de Sidi-Boucif pour se terminer sur une bretelle reliant l'autoroute
Est-Ouest, non loin de SBA. Evoquant aussi le programme d'embellissement et de
modernisation de la ville, le maire a indiqué que plusieurs points noirs, entre
autres les nids-de-poule, ont été déjà éliminés et que d'autres opérations
suivront telle la rénovation des trottoirs. Plusieurs enveloppes financières
sont engagées pour la réhabilitation de l'éclairage public et l'AEP. Des
efforts sont fournis pour renforcer le service du ramassage des ordures par
l'acquisition de matériel roulant, jusqu'ici très rare sur le marché national.
La commune semble aussi confrontée à un manque de personnel. Le nombre est
passé, en 10 ans, de 500 à 132 agents, tous agents confondus. Le maire laissera
ensuite la parole à l'assistance, un débat qui fut fécond et intéressant. Tous
les intervenants ont été unanimes : Béni-Saf est une ville touristique, elle
doit nécessairement être propre et rayonnante. Tous ont axé leurs interventions
sur la requalification urbaine des différents quartiers de la ville,
l'éradication des décharges sauvages, l'amélioration des conditions
sécuritaires des voies de circulation (plan de circulation) et l'amélioration
du paysage urbain. Tous ont parlé de ces problèmes socioéconomiques et
environnementaux de la ville avant de proposer des idées. Certains ont même été
obligés de faire un bref diagnostic. Comme celui qui a préconisé davantage de
réalisations d'infrastructures nécessaires, comme les aires de jeu, les espaces
verts, les écoles et autres structures de jeunesse, de culture et des sports.
Sur la question du foncier, les présents ont insisté auprès du maire et ses
collaborateurs de «taper» très fort sur la table pour récupérer les biens de la
commune. L'expropriation pour cause d'utilité publique, malgré ses nouvelles
modalités d'application, a été au centre des conversations au même titre que la
possession de terrains par achat auprès des particuliers. Un intervenant a même
rappelé aux élus qu'il faudrait aussi penser à créer de l'emploi pour les
jeunes. Par exemple, encourager des entreprises industrielles à s'installer
dans la région pour pouvoir donner du travail aux générations montantes,
diplômées ou pas. Un autre de conclure que l'important est d'impliquer la
société civile dans le processus de prise de décision. Par exemple, un comité
de la ville est un espace de concertation et d'exercice de la démocratie
directe qui est souvent porteur de solutions et de corrections utiles pour le
développement local. La rencontre se termina un peu avant la prière d'el îchâ.
Jeudi, les élus locaux étaient encore face au mouvement associatif de la ville.