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Il
y a quelques jours un scandale vient d'ébranler un géant de la nutrition infantile
en l'occurrence le groupe français «Lactalis»
multinationale présente dans de nombreux pays à travers le monde, de même qu'en
Algérie où ses produits sont connus sous le nom de «Celia» pour les laits
infantiles et «Président» pour le reste des produits laitiers (fromage,
camembert, beurre?) Ces laits produits dans son usine de Craon se sont avérés
être contaminés par une bactérie, potentiellement, dangereuse : la salmonelle,
un germe qui peut avoir de graves répercussions chez les enfants, surtout les
nourrissons de moins de six mois ainsi que ceux dont les défenses immunitaires
sont faibles; le tableau réalisé étant celui d'une gastroentérite : une
infection du tube digestif qui se manifeste par de la diarrhée et des
vomissements qui peuvent entraîner, chez le jeune enfant, rapidement, une
déshydratation ou une dénutrition qui si elles ne sont pas prises en charge,
rapidement, peuvent engager le pronostic vital du bébé.
Quelle que soit, donc, la maîtrise de la technologie de fabrication du lait et les moyens consacrés, aucun laboratoire n'est à l'abri de ce scénario catastrophe, à tel point que partant du principe de précaution, les autorités françaises ont ordonné l'arrêt de la commercialisation et de la fabrication même des produit «Lactalis» jusqu'à en connaître les raisons, à l'origine de cette contamination et la désinfection totale des installations. Ne se contentant pas du retrait des lots potentiellement infectés et dont la liste ne cesse de s'étendre; le ministère français de la Santé ainsi que les sociétés savantes françaises telle la société française de pédiatrie, ont établi des listes de laits alternatifs ainsi que des conseils de prévention et d'hygiène des numéros verts joignables ; certains parents envisagent même de porter plainte pour mise en danger de la santé d'autrui. Chez nous mis à part des communiqués ministériels repris par la presse écrite et certains chaînes de télé, aucun travail d'écoute ou de conseil n'a été entrepris, laissant la population livrée à elle-même, pire encore, certains professionnels, au lieu d'agir en responsables et scientifiques, ont pris à corps et âme la défense du laboratoire en lui adressant des messages de soutien ! Alors qu'ils devaient être à côté de l'enfant et des familles pour les rassurer, les conseiller et pour en substituer les produits incriminés, toujours selon le principe de précaution par d'autres produits équivalents, selon les indications relatives pour chaque bébé, jusqu'à tirer au clair la situation et que le danger soit, totalement, écarté. Beaucoup de pharmacies, de grandes surfaces et de revendeurs continuent, au mépris des règles de prudence, à le commercialiser alors que tous les produits «Lactalis» sont interdits de vente en France ! Ce malheureux épisode pouvait, en fait, constituer une opportunité inouïe, pour mobiliser les autorités ainsi que les professionnels afin de rappeler aux mamans et parents l'intérêt de l'allaitement naturel qui reste l'aliment le plus sûr et idéalement le plus adapté à la nutrition des bébés mais qui chez nous est à un taux très faible, comparativement, aux pays développés et même des voisins, pour de nombreuses raisons et qu'on ne peut citer, totalement, dans le cadre de cet article. L'avantage de l'allaitement maternel n'est plus à démontrer dans la prévention de toute sorte de maladies de la petite enfance et dont les conséquences peuvent se prolonger même à l'âge adulte; ainsi que sur le développement mental et la relation mère-enfant indispensable à l'équilibre familial et donc social, sans omettre les gains que peut engendrer l'économie de devises, liée à l'importation des laits infantiles dont l'Algérie est, totalement dépendante. Malgré ce constat qui fait l'unanimité des chercheurs et professionnels de tous bord; tous ces avantages sont occultés par l'absence d'une stratégie de promotion de l'allaitement maternel; et même le dernier programme lancé par le ministère de la Santé concernant la lutte contre la mortalité maternelle et infantile nous pouvions, hélas, constater qu'il a consacré que quelques lignes au sujet. Le champ est resté, totalement, libre aux laboratoires qui se livrent à une bataille acharnée pour se procurer, de plus en plus, de parts d'un marché prometteur, au point que certains en ont fait une affaire strictement commerciale; laissant de côté les règles de déontologie émises par l'OMS (Organisation mondiale de la santé). Situation aggravée par l'absence de contrôle des services habilités et aidés, en cela, par des réseaux de médecins et paramédicaux affiliés, en quête d'avantages ou pour des besoins de formation qu'ils ne peuvent s'offrir, faute de politique et d'engagement des institutions étatiques, dans la formation continue saine et adaptée aux besoins nationaux, au profit des professionnels qui ne peuvent être à l'abri de tentations. Et rien qu'en analysant les réactions de la profession, à travers les réseaux sociaux, entre lamentations et désolations, on pourrait entrevoir l'existence de liens complices, au détriment de la santé publique. Concevoir des laits infantiles, les fabriquer est une industrie très compliquée et ce ne sera pas de sitôt qu'on accédera à l'autosuffisance. La seule manière d'y faire face est de promouvoir l'allaitement maternel, en établissant une stratégie claire, bien ordonnée qui impliquera plusieurs intervenants , professionnels (médecins, sage-femmes, puéricultrices) médias, ministères de la Santé, des Affaires religieuses et surtout la formation, en établissant des programmes pour tous les niveaux des cursus des médecins et paramédicaux sans omettre la formation médicale continue dont les autorités, en charge de la question, devront s'engager activement avec les sociétés savantes pour que la formation puisse bénéficier d'abord aux enfants; future génération et mettre les prescripteurs à l'abri de toute pression mercantile, aux conséquences désastreuses pour toute la société. *Pédiatre |
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