Dix ans, après le séisme du 21 mai 2003, la ville de Thénia garde toujours les mêmes séquelles. Le centre-ville n'a connu aucun aménagement depuis cette fatidique soirée.

Deux assemblées se sont succédé et une, nouvellement élue, sans que cela n'améliore le quotidien du citoyen. Thénia propose toujours cette image hideuse d'un grand terrain vague de part et d'autre de la RN5, passage obligé vers l'est du pays. Aucune infrastructure nouvelle n'a vu le jour depuis des décennies. L'argument premier chez les élus reste le manque d'assiette susceptible de recevoir les différents programmes de développement mais pour contredire les officiels, 4 promoteurs ont déjà lancé leurs chantiers alors qu'un autre a déjà remis les clés à ses bénéficiaires. Cette situation a poussé le premier magistrat de la wilaya à intervenir et proposer un nouveau plan d'aménagement et d'urbanisme censé redonner, à cette localité sa place du fait de son statut de chef-lieu de daïra. Conscient du retard accumulé, M. Kamel Abbas a pris la décision d'octroyer 2 programmes de 720 logements à Haï El Louz et de 500 logements à Sghirate, dans un premier temps. Il dira, à ce sujet : «nous reconnaissons que cette ville n'a pas joui des nombreux programmes et ce, durant des décennies. On doit corriger ces retards et permettre à la population de se stabiliser». Il faut reconnaître que plus de la moitié de la population «a été délocalisée» vers d'autres communes, au lendemain du séisme, notamment vers Ouled Moussa, Khemis El Khechna et Si Mustapha et cela est dû, essentiellement, aux retards constatés dans le lancement du programme des 252 logements pour les sinistrés avec comme argument l'absence de sites pouvant recevoir ces logements et les infrastructures publiques. Certains élus de l'APW ont porté le débat sur la non nécessité d'extraire des terres agricoles pour ces projets, avançant que des entreprises, à l'instar de l'EPLF qui a accaparé plusieurs hectares, au début des années 2000, pour des projets de logements mais qui n'ont jamais étaient lancés, alors que d'autres étaient favorables à ce nouveau PDAU, afin de ne plus pénaliser la population de Thénia qui, selon son maire, M. Bendou, n'a bénéficié que de 250 logements sociaux depuis un demi- siècle. Il faut noter que les exploitants agricoles occupent une superficie d'environ 55 ha et que seulement 10 ha sont, régulièrement, travaillés par les EAC et EAI, le reste se trouvant à l'état d'abandon, selon des sources des services de l'Agriculture et c'est cette situation qui a permis au wali de trancher et d'avoir le vote des élus à la majorité.