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Il ne s'agit pas de l'expert technologue en bâtiment ou en rond à béton à
07% au lieu de 17% de TVA , ni même de l'électronicien ou électrotechnicien
fructifiant son savoir-faire dans les équipements électroménagers à grand
public.
Il n'en est pas un. Il ne s'agit pas non plus de l'industriel dans l'agroalimentaire ou dans les corps gras. Il n'en est pas un, même s'il excelle dans la promotion des grandes surfaces pluri commerciales. Il ne s'agit pas de l'ingénieur de quelque spécialité que ce soit et qui marque le développement de l'industrie mécanique (de l'automobile) en Algérie. Il n'en est pas un. Il ne s'agit pas de l'un de ces universitaires, docteur es spécialité, ingénieur, architecte, médecin, professeur, enseignant,? qui ont fait le choix de servir directement l'intérêt général à un moment où l'Algérie se trouvait seule face à son destin et qui finissent aujourd'hui chez eux, vieux chefs de famille ne mangeant pas à sa fin et dans l'incapacité de se soigner. Il n'en est pas un. Il ne s'agit pas de l'aide comptable d'un vieux et symbolique quartier de l'est d'Alger des années soixante. Il ne s'agit pas de l'un de cette grande majorité d'industriels privés et entrepreneurs algériens qui jouissent d'un itinéraire qui forge l'admiration de tous. Il s'agit tout simplement du symbole d'une nouvelle caste qui nait en Algérie. Il s'agit de cette caste qui fait et défait l'évènement économique depuis plus d'une vingtaine d'années ; qui trône et détrône des rois sortis des gouffres de l'inaptitude professionnelle et de l'anonymat sociale. Dans la vision de cette nouvelle caste, le pouvoir économique est à acquérir et à détenir définitivement. Dans sa conviction régner en Algérie d'aujourd'hui c'est dicter le pouvoir économique. Elle fait de son rôle, une identité face aux pouvoirs exécutifs (politique) et législatif. La liberté économique à ses yeux devrait se faire sans transition, sans règle ni référence à la composante sociétale, enfin sans démocratie économique. D'une manière latente et progressive, elle se détermine comme un pouvoir monétaire (quoique les capitaux des cinq banques historiques de l'Algérie relèvent de la propriété marchande de l'Etat) au lieu de promouvoir «l'algéro- algérien» en moyen de développement. A tel point qu'elle brille par son absence à la bourse d'Alger d'une part et sur le marché financier d'autre part. C'est l'observation que je fais suite à la lecture dans les média d'Algérie d'une déclaration d'un grand PDG algérien. A ses yeux une entreprise de production existe et active sans les 28 hectares, assiette de terrain, relevant des actifs de la société. Les études préliminaires à la décision de céder (ou d'augmenter) le capital d'une telle société nous laisse t il comprendre, détermineraient la valeur financière (à ne pas confondre avec sa valeur économique) de la société sans intégrer l'assiette du terrain. Précisément, il ne s'agit point d'un «transfert» de l'activité d'une société à un groupe industriel algérien. Il s'agit de l'acquisition (ou achat) d'une part du capital d'une société existante qui est une forme de cession. Au fait il s'agit d'une cession de participations (actions) ou cession partielle et à ce titre une évaluation préliminaire de l'action de l'entreprise est une règle. Se saisir de la position de majoritaire dans la société par l'apport au titre de d'une absorption partielle du capital, n'est pas à confondre avec l'investissement sur un projet nouveau où effectivement on ne parle pas de «droit de préemption» et où la démarche est autre. Monsieur le PDG connait bien cela puisqu'il a usé de la même expérience mais en d'autres temps. Il sait qu'il n'aurait pas à se soucier d'une quelconque préemption dans le «projet d'une nouvelle usine de taille mondiale». C'est un autre débat. Accepter d'enter à 67% du capital de la société par un apport de capitaux (libéré je suppose) n'est pas un engagement léger motivé par l'acquisition d'un outil de production à équipement obsolète, acquisition accompagnée d'un redéploiement du personnel hérité de l'entreprise cédante. Ce qui n'est, ni plus ni moins, qu'un usage très adroit de sa part en vue de l'acquisition des 28 hectares de terrain pour les soustraire à la pérennisation de l'activité industrielle de ce site et à l'emploi existant. Ceci ne peut se faire qu'avec l'accord des propriétaires de la société qui brusquement ne tardent pas à communiquer qu'«Il n'y a ni acheteur ni vendeur». En toute transparence professionnelle, cette cession aurait certainement intéressé d'autres prétendants algériens. C'est courir après le foncier qu'elle qu'en soit la méthode. La situation singulière de l'Algérie et d'Alger en particulier, fait que le terrain à vocation industrielle de l'entreprise soit l'actif physique le plus important parce que précisément il est non reproductible et valorisé par le métier de base exercé par la société pendant plus de cinquante années. L'expérience tellement avérée d'«industriel international» autorise Monsieur le PDG à savoir qu'ailleurs hors d'Algérie, le droit de préemption existe et s'exerce, partout dans le monde. Parfois même par le maire d'une petite commune... Il est donc préférable pour lui de se retourner vers l'acquisition de participations majoritaires dans une usine en Algérie car dans ce pays on peut «soustraire» l'assiette du terrain de l'usine à l'actif de la société absorbée. C'est un nouveau registre dans le concept du bilan d'entreprise d'une part et de la gestion et de l'évaluation de l'entreprise d'autre part. Au nom de ce concept il fait dire qu'«on a trompé le gouvernement» de l'Algérie en lui faisant croire le contraire. En Algérie on peut, selon lui, tromper le gouvernement. C'est un mode antinomique au statut de «patrimoine national» que s'est octroyé le PDG en occultant le mode d'estimation économique et financière réelle de l'entreprise industrielle et donc de ses 67% (1.5 milliard de dinars). La valeur économique d'une société de production industrielle est fondée sur des critères de marché (label international du produit, part du marché, opportunité industrielle, concurrence industrielle sur le marché, ressource humaine qualifiée, aptitude de redéploiement, recherche et développement etc.?.). L'Etat est garant de l'application des lois dans leur interprétation exacte et «rationnelle». Il veille à la régularité et à la légalité des opérations économiques et commerciales sur le territoire de la République. Il préempte quand l'intérêt général (ou des tiers) est menacé dans l'exercice d'une opération économique en général notamment quand il s'agit à l'évidence d'une cession-absorption. Dans ce cadre préempter n'est pas nationaliser ni même exproprier. Il s'agit d'un outil de production lourd et non pas d'un bien à valeur discrète. Depuis 1995 l'Etat a donné suffisamment de preuves de consécration de l'économie de marché. Des actifs ont été privatisés au profit des capitaux privés algériens et étrangers sans pour autant perdre de vue l'intérêt général notamment celui du trésor public. Des actifs importants ont été cédés aux travailleurs et Monsieur le PDG est bien placé pour le savoir. Cette consécration a profité en beaucoup de circonstances au PDG concerné et il le sait ; c'était en d'autres temps. Ambitionner d'être majoritaire dans une entreprise industrielle invite son candidat à nuancer son argumentaire et à s'assumer face à l'ambition des autres partenaires et intervenants concernés et à admettre qu'on ne gère pas par média interposé. Les cadres de l'Etat comprennent bien et ne se trompent que s'ils acceptent de se tromper. Ils sont porteurs avérés de leur métier et de leur savoir faire acquis à la sueur de leur choix au service de l'intérêt général en accordant un respect légal à ce qui est effectivement patrimoine national sans concomitance partisane. Leur métier leur permet d'évaluer le cout d'une industrie d'un label mondial et donc d'évaluer le cout économique et financier de son existence ou de sa pénétration sur le marché. Ils ne confondent pas s'enrichir sans cause et servir l'intérêt général. |
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