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LES CERTITUDES DU GENERAL

par M. Saadoune

LE GENERAL ABDELFATTAH AL-SISSI N'EST PAS LE PRESIDENT EN TITRE DE L'EGYPTE - ON A TENDANCE A OUBLIER L'EXISTENCE DE CELUI QUI EN A OFFICIELLEMENT LA CHARGE «PROVISOIRE» - MAIS IL PARLE EN PATRON DE L'EGYPTE. DANS UNE DECLARATION A DES JOURNAUX DU GOLFE, IL A ANNONCE QUE LES CHOSES ONT ETE «TRANCHEES» EN EGYPTE ET QUE LES EVENEMENTS ACTUELS SONT DES EFFETS «FACILES ET SIMPLES» QUI NE CHANGERONT RIEN AUX CHOSES. UN OPTIMISME QUE NE PARTAGERONT PAS SANS DOUTE LES ESPRITS LIBRES EN EGYPTE - ILS ONT DE MOINS EN MOINS DE MARGE POUR S'EXPRIMER - QUI OBSERVENT QUE LE PAYS EST PROFONDEMENT DIVISE ET QUE LE TERRORISME S'INSTALLE AU SINAÏ.

IL Y A BIEN EFFECTIVEMENT CERTAINES CHOSES QUI SONT «TRANCHEES». COMME LE SOUTIEN AMERICAIN AU POUVOIR EN PLACE QUI S'ETAIT DEJA MANIFESTE DE FACTO PAR LE REFUS DE QUALIFIER LA DESTITUTION DE MORSI COMME UN «COUP D'ETAT». DEPUIS, LE SECRETAIRE D'ETAT AMERICAIN AUX AFFAIRES ETRANGERES SEMBLE VOIR - CONTRAIREMENT A BEAUCOUP D'EGYPTIENS - DES SIGNES D'UN RETOUR A LA DEMOCRATIE. EN REALITE, LES INTERETS GEOPOLITIQUES AVAIENT DEJA ETE «TRANCHES» ET LES «CONTACTS» DE L'EGYPTE AVEC LA RUSSIE NE CHANGENT PAS LA DONNE. LE GENERALISSIME SISSI L'A SOULIGNE, L'EGYPTE NE VA PAS CHANGER SES ALLIANCES AVEC LES ETATS-UNIS ET L'EUROPE. GAGEONS QUE MOSCOU N'Y CROYAIT PAS NON PLUS. LE GENERAL SISSI EXPRIME BIEN UN RETOUR «PLEIN» DU SYSTEME SANS MOUBARAK. ISRAËL EST TRANQUILLE ET GHAZA PLUS ETRANGLEE QUE JAMAIS.

L'ORDRE GEOPOLITIQUE QUI AVAIT ETE A PEINE TROUBLE APRES LA CHUTE DE MOUBARAK EST DESORMAIS PLEINEMENT RETABLI. ET C'EST MEME EN SON NOM QUE LE GENERAL SISSI PEUT SE PERMETTRE DE DIRE QUE LES CHOSES ONT ETE TRANCHEES. IL NE FAIT PAS DE DOUTE QUE LE REGIME EST ASSURE DES SOUTIENS EXTERIEURS, CEUX DES PAYS DU GOLFE, DES ETATS-UNIS. MEME MOSCOU, PAR ANTI-ISLAMISME, APPUIE LE REGIME SANS S'ILLUSIONNER SUR LA POSSIBILITE D'UNE INFLEXION STRATEGIQUE AU CAIRE. TOUT IRAIT POUR LE MIEUX POUR LE GENERAL - ET FUTUR PRESIDENT - S'IL N'Y AVAIT PAS LES EGYPTIENS. MARDI, PLACE TAHRIR, LORS DE LA COMMEMORATION DU DEUXIEME ANNIVERSAIRE DE LA REPRESSION SANGLANTE (40 MORTS) CONNUE SOUS LE NOM D'EVENEMENT DE LA RUE MOHAMED MAHMOUD, DES AFFRONTEMENTS ONT OPPOSE LES PARTISANS DU GENERAL A DES MOUVEMENTS DE JEUNES. IL Y A EU 16 BLESSES ET LA POLICE A REPRIS, MANU MILITARI, LE CONTROLE DE LA PLACE TAHRIR.

CES AFFRONTEMENTS ONT MONTRE QUE LE CONSENSUS «ANTI-FM» N'EST PAS AUSSI FORT. MAIS ILS ONT AUSSI ETE UN SIGNE QUE LE ROLE DE LA PLACE TAHRIR EST TERMINE, DU MOINS POUR LONGTEMPS. LA REVOLUTION A DEFINITIVEMENT ETE DETOURNEE. AU PROFIT DES MILITAIRES. ON NE BANNIT PAS UNE FORCE POLITIQUE ENRACINEE DANS LE PAYS ET QUI A GAGNE LES DEUX SCRUTINS LIBRES DE L'HISTOIRE DU PAYS POUR FAIRE LA DEMOCRATIE. LES DEMOCRATES QUI Y ONT CRU CONNAISSENT DES REVEILS DOULOUREUX. IL RESTE LES CYNIQUES QUI CONSIDERENT QUE CELA EST BIEN MEILLEUR QU'UNE EXPRESSION LIBRE DES CITOYENS. LA SITUATION A ETE «TRANCHEE», TOUT LE RESTE EST COLLATERAL, DIRAIT LE GENERAL.