Une soixantaine de
membres de l'Association nationale des anciens condamnés à mort (1954-1962),
observent, depuis dimanche dernier, une grève de la faim, à leur siège à Alger,
a constaté, mardi, l'APS. «Nous avons choisi la grève de la faim comme moyen
pour revendiquer notre réhabilitation et réclamer un minimum de considération
de la part des autorités», a déclaré, à l'APS, le président de l'Association et
membre du Conseil de la Nation, Mostefa Boudina. Selon le président de
l'association, les revendications fondamentales des anciens condamnés à mort se
résument, notamment, à «la réhabilitation de cette catégorie en lui octroyant
la qualité d'officiers de l'ALN, la qualité de cadre de la Nation, l'accès aux
droits sociaux comme le logement et l'emploi, à eux et à leurs descendants et
le droit de bénéficier des soins à l'étranger». Les membres de l'association
réclament aussi «un devoir de mémoire», afin de faire sortir de «l'oubli « les
217 guillotinés par les forces coloniales et de faire connaître «l'engagement
militant et les sacrifices» des 1.200 anciens condamnés à mort, a-t-il souligné.
M. Boudina estime que les anciens condamnés à mort sont «lésés» et qu'il est
temps de les «rétablir dans leurs droits». «A l'orée de la célébration du 59ème
anniversaire de la Révolution, et 51 ans après l'indépendance, nous souffrons
toujours d'exclusion. D'ailleurs, nous avons même été exclus des festivités de
la célébration du Cinquantenaire, au moment où nous nous attendions à être
honorés», a ajouté le président de l'association. Les membres de l'Association
des anciens condamnés à mort 1954-1962, envisagent, après le 2 novembre,
d'élargir leur mouvement, à toutes les wilayas, dans le cas où leurs
revendications ne sont pas prises en charge par les autorités concernées.