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Avec le succès de
l'Internet mobile, le besoin en adresses IP (Internet Protocol) ne cesse de
croître. En vigueur depuis 1981, le stock d'adresses IPv4 disponibles sera
bientôt épuisé. Les 4% qui restent pourraient permettre de tenir jusqu'à
l'année 2020. La solution ? Passer à l'IPv6. Mais la transition n'est pas si
facile...
Malgré l'épuisement très proche du stock des adresses IPv4, le déploiement de l'IPv6, lancé en juin 2012, reste très lent. Comment peut-on définir cette nouvelle version du protocole IP ? C'est le protocole d'Internet qui constitue la base de la toile permettant d'utiliser les quatre milliards d'adresses différentes pour connecter les ordinateurs, les smartphones et les autres noeuds reliés au réseau. La demande croissante d'adresses Internet oblige progressivement de passer du protocole actuel IPv4 à l'IPv6. En fait l'adresse IPv4 compte 32 bits, contre 128 bits pour l'IPv6, ce qui donne des possibilités illimitées. Des observateurs affirment que plus de 667 millions de milliards d'adresses IP seront disponibles par mm2 de la surface de notre planète. Ainsi, les terminaux Internet se multiplient alors que le nombre d'adresses disponibles fond à vue d'œil. Au second trimestre de cette année, plus de 51 millions de tablettes ont été livrées par les constructeurs, selon le cabinet Strategy Analytics. Une situation inquiétante pour les professionnels des réseaux. La NRO, ou Number Resource Organization est l'organisme qui est chargé de la distribution des adresses IP aux providers des services d'Internet et aux autres opérateurs. Cette entité qui chapeaute les cinq structures (Regional Internet Registries) chargées de gérer localement la distribution des adresses IP aux opérateurs, vient de tirer la sonnette d'alarme en annonçant que les besoins d'adresses IP, les plus pressants, sont en Asie. La NRO donne des recommandations aux entreprises pour supporter IPv6 sur leurs infrastructures ; aux structures gouvernementales pour en faire autant et surtout encourager le déploiement du nouveau protocole et l'achat d'équipements et logiciels compatibles. Quand aux éditeurs et constructeurs, ils doivent évidemment implémenter l'IPv6 dans leurs produits. Cependant, ce protocole tarde à se mettre en place alors que les entreprises sont tenues de s'équiper dans les plus brefs délais. Le déploiement et l'achat d'équipements et de logiciels compatibles ne sont pour le moment pas faits par les différents acteurs. De plus, les éditeurs n'intègrent pas encore le protocole dans leurs produits, ce qui n'incite pas les fournisseurs des services Internet et les autres entreprises à mettre en oeuvre l'IPv6. Le retard de déploiement s'explique non seulement par les coûts mais aussi par l'hésitation des providers à adopter l'IPv6. Deux raisons à cela : l'étape de migration entre l'IPv4 et le nouveau protocole et surtout les problématiques de sécurité associés. En effet, les providers déplorent les fonctionnalités de sécurité de l'IPv6 dans les «firewall», les routeurs et les autres équipements d'interconnexion de réseaux. De plus, peu de tests ont été réalisés sur le déploiement, ce qui induit un risque important de failles de sécurité. C'est pourquoi, un abonné avec une adresse IPv6 ne pourrait pas accéder à certaines pages web, puisque les serveurs contenant les données recherchées doivent être stockés en IPv6. Ce qui est loin d'être le cas aujourd'hui. L'internaute sera aussi incapable d'utiliser l'application Skype, puisque, Microsoft, le nouveau propriétaire, dispose encore de grosses réserves d'IPv4. L'éditeur de Windows ne sera donc pressé pour basculer vers l'IPv6. Moins de 1% des adresses IP Cette situation place les providers d'Internet dans une situation de statu quo. Ils ne fourniront que des adresses IPv4. Mais les stocks s'épuisent et les revendeurs des adresses sévissent pour spéculer. Aujourd'hui, les comptes IPv6 représentent moins de 1% du trafic Internet global soit une toute petite partie, bien qu'il soit en constante progression. Un petit coup de pouce des opérateurs pourrait accélérer l'adoption du nouveau protocole. Sur le plan recherche, la firme Cisco et l'association GRENA (Georgian Research and Educational Networking Association) ont ouvert le premier laboratoire de formation et de recherche sur l'IPv6 à Tbilissi (Géorgie). L'objectif de ce laboratoire est de fournir un environnement ouvert pour valider des solutions, des installations réseaux et des applications basées sur la prochaine génération de Protocole Internet. De son coté, D-Link, fournisseur de solutions réseau, a fait savoir que ses commutateurs DGS-3400, DES-3200, DES-3528/52 et les châssis DES-7200 de la série xStack ont reçu la certification IPv6 Ready Core Logo Phase-2, décernée par le Forum IPv6. Cette certification montre la volonté de D-Link à offrir un niveau d'interopérabilité et de sécurité maximum auprès des entreprises et du grand public. Infoblox, une autre société spécialisée dans la gestion des services d'adressage IP, propose sa solution «IPAM Infoblox», gestionnaire d'adressage IP. Cette interface fournit des services performants de résolution de nom de domaine (DNS), d'attribution et de gestion d'adressage IP (DHCP / IPAM), de configuration (TFTP / HTTP), de gestion de protocole d'heure, de carte de réseau et les possibilités IPv6. Cependant, malgré tous ces efforts, le basculement total vers l'IPv6 n'est prévu que vers l'année 2020 qui serait le moment où le nouveau protocole prendra le dessus. |
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