La prévalence des infections associées aux soins est située entre 15 et
18% en Algérie. Ces infections, dites nosocomiales, qui sont contractées dans
un établissement de santé, alors que le patient ne les avaient pas lors de son
admission, sont à hauteur de 50 à 60%, sont dues au manque d'hygiène,
particulièrement des mains. D'où la pertinence des recommandations des
épidémiologistes qui recommandent l'application des mesures onusiennes de
l'hygiène hospitalière, prévues dans les textes ratifiés par l'Algérie. C'est
dans ce cadre précis que s'est tenue avant-hier au niveau de l'école
paramédicale d'Oran, une formation au profit d'une soixantaine de
professionnels de la santé relevant de l'Etablissement public de santé de
proximité (EPSP) « Front de mer » dédiée au thème de « l'hygiène au cours des
soins ». Selon les spécialistes, l'hygiène en milieu hospitalier repose sur
trois techniques, à commencer par le lavage courant des mains par l'utilisation
de savon liquide, le brossage des ongles et la vraie stérilisation des
matériels lors des interventions chirurgicales. On estime que les gants ne
peuvent en rien suppléer les manquements d'hygiène des mains. Dans ce cadre, il
est recommandé de se couper les ongles, de ne pas porter de vernis à ongles, ni
de bijoux ou de montres. Le respect de cette observance de l'hygiène des mains
en milieu hospitalier ne dépasse pas, selon les mêmes sources, les 20% en
Algérie, alors qu'elle est de 50% en France. Les normes d'hygiène
internationales doivent être appliquées en Algérie, car pas moins de 15% des
hospitalisés contractent chaque année des infections associées aux soins. La
sécurité des patients dépend de la qualité des soins et il est inadmissible que
des actes médicaux banals tels que l'accouchement, les circoncisions ou les
appendicectomies entraînent des infections. Deuxième du genre après celle de
juin dernier, la formation organisée ce jeudi par l'EPSP Front de mer
s'inscrit, selon le directeur de l'établissement, M. Messafer, en application
des instructions de la direction de la Santé et de la Population de la wilaya
d'Oran, et ce dans le cadre du programme de perfectionnement et de formation
continue des personnels de santé. Quelques 60 professionnels de la santé, dont
des médecins généralistes, des dentistes et des paramédicaux, ont pris part à
cette formation animée au niveau l'école paramédicale du centre-ville, avec des
thèmes portant notamment, sur la vaccination, les maladies chroniques, les
maladies transmissibles et non transmissibles et la santé scolaire.