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L'Internet mobile
3G a écrasé l'Adsl au Maroc et dans une moindre mesure en Tunisie, où
l'expérience est plus récente. Si l'avantage de la mobilité a été décisif au
lancement de la 3G, l'apparition de nouveaux terminaux mobiles (smartphones et
tablettes) a fini par approfondir l'écart en défaveur de l'Adsl. Aussi, dans
les deux cas, un bouleversement a eu lieu en termes de parts de marché des
opérateurs.
Le service Internet 3G a été lancé sur le marché marocain en avril 2007. En mars 2008, l'Internet mobile, 3G, ne représentait que 15% des abonnements Internet au Maroc, contre près de 84% pour l'Adsl. En septembre 2009, la 3G a dépassé l'Adsl avec plus de 54% de part de marché. En juin 2013, soit six ans après le lancement de la 3G, le marché de l'Internet est totalement inversé. Selon les plus récentes données de l'Agence nationale de réglementation des télécommunications (ANRT ? Maroc), la 3G compte pour 84,58% (4.144.488 abonnements) de l'ensemble du parc Internet du pays, alors que l'Adsl n'en détient que 15,38% (753.446 abonnements). Malgré des offres de débits allant jusqu'à 20 Mbit/s, l'Internet fixe enregistre un recul spectaculaire. Si l'avantage de la mobilité a été décisif au début de l'expérience de la 3G au Maroc, l'apparition de nouveaux terminaux mobiles, les smartphones et les tablettes, a donné le coup de grâce à l'Adsl. L'inversement de la situation ne concerne pas seulement la nature de la connexion. Les opérateurs aussi ont été bousculés. Si au 31 décembre 2008, Wana Corporate détenait 69,11% du parc Internet 3G, suivi de Medi Télécom avec 20,56% et de Itissalat Al-Maghrib (IAM ? Maroc Telecom) avec 10,33%. Quelques années plus tard, la tendance a été inversée en faveur de l'opérateur historique (IAM), privatisée à partir de 2001, pour devenir une filiale du groupe français Vivendi (qui négocie actuellement la vente de ses 53% de parts au géant émirati des télécommunications Etisalat). En effet, à partir de septembre 2009, la part de marché de Wana Corporate baisse à 59,08% du parc de la 3G. Cette baisse a été favorable à IAM qui a vu sa part de marché doubler pour passer à 20,54%, surclassant Medi Telecom qui rétrograde à la 3e place avec 20,38%. A fin 2009, Wana Corporate confirme sa baisse à 54,56%, alors qu'IAM et Medi Telecom détiennent respectivement 23,71% et 21,72% du parc d'abonnements à la 3 G. Un an plus tard, à fin décembre 2010, Wana Corporate et IAM sont à une quasi-égalité avec respectivement 40,68% et 40,18% de parts de marché de la 3G. En décembre 2011, un changement radical intervient. Non seulement IAM prend la tête du peloton avec 42,53%, mais cette fois l'opérateur historique est suivi de Medi Telecom qui passe à 34,99%. Wana Corporate, qui perd les deux tiers de sa part de marché détenue trois ans plus tôt, passe à 22,48%. Et selon les derniers chiffres de l'ANRT, à fin juin 2013, Medi Telecom, toujours à la 2e place du marché de la 3G, est au coude à coude avec IAM, avec respectivement 42,22% (contre 34,68% à fin décembre 2012) et 43,96% (contre 47,22 à fin décembre 2012). Tarifs à la baisse Les offres au Maroc se déclinent en contrat post-payé, «qui n'est ni résilié, ni provisoirement suspendu pour une durée supérieure ou égale à trois (3) mois» ou sous la forme d'une «souscription de type prépayé au service Internet ayant effectué au moins une recharge (Internet) durant les trois (3) derniers mois ou dont la recharge est valide». La 3G au Maroc est déclinée sous le type «Data Only», ou bien « une offre voix combinée à une offre Internet, «Voix+Data». A fin juin 2013, sur un total de 4.144.488 abonnements 3G, le nombre de puces «Voix+Data» représente plus de 60%. Cette concurrence entre les trois opérateurs marocains a eu pour effet de faire considérablement baisser les prix des abonnements à la 3G dont la facture, exprimée en DH HT/mois/client, est passée de 55 à 37 entre décembre 2010 et décembre 2011, selon l'ANRT. Cette baisse s'est accentuée pour atteindre les 27 DH HT/mois/client au 1er semestre 2013 soit -27% par rapport à la même période de 2012. Pour l'ADSL, cette facture est passée de 139 DH HT/mois/client à fin décembre 2010 à 116 DH HT/mois/client à fin décembre 2011, puis à 111 DH HT/mois/client à fin juin 2013. Recul considérable de l'Adsl en Tunisie Lancée en juin 2010, le rythme de développement de la technologie mobile de 3e génération (3G) en Tunisie a été tout aussi rapide qu'au Maroc. Le nombre d'abonnements est passé à 147.123 en juin 2011, avant de tripler en juin 2012 pour atteindre les 427.077 souscriptions. Et dès décembre 2012, le nombre d'abonnements 3G a dépassé celui des souscriptions à l'Adsl soit respectivement 557.148 contre 512.385, selon les chiffres de l'Instance nationale des télécommunications (INT). A fin juin 2013, le nombre d'abonnements à la 3G en Tunisie a atteint 715.708. Depuis le lancement de la 3G, le rythme de croissance de l'Internet Adsl en Tunisie a sérieusement ralenti avant de marquer un léger recul. Le nombre d'abonnements Adsl est passé de 478.457 en décembre 2010, à 541.635 un an plus tard, avant de baisser à 512.385 en décembre 2012. En juin 2011, sur un parc global d'abonnements Internet d'environ 688.000, la part de la 3G était de l'ordre de 21% (contre 79% pour l'Adsl). Deux ans plus tard, la 3G représente plus de 58% des 1.229.287 abonnements, contre près de 42% pour le parc Adsl. En terme de parts de marché, jusqu'à juin 2012, le parc d'abonnement à la 3G était dominé à 73,8% par Orange Tunisie, ne laissant que 26,2% à Tunisie Télécom, l'opérateur historique. Au second semestre 2012, l'entrée d'un troisième opérateur, Tunisiana, sur la scène de la 3G, a quelque peu modifié la donne. A fin septembre de cette même année, Orange Tunisie baisse à 70,2%, celle de Tunisie Télécom augmente à 28,1%, et Tunisiana démarre à 1,7% de part de marché de la 3G. Au 30 juin 2013, Orange Tunisie confirme sa baisse à 54,7%, alors que Tunisie Télécom et Tunisiana, respectivement à 34,5% et 10,7%, font mine d'en vouloir davantage. |
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