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La phase du
déploiement du réseau 3G mobile a déjà commencé pour un début de
commercialisation prévu en décembre prochain dans les wilayas d'Alger, d'Oran,
de Constantine et d'Ouargla. Cette phase devrait être réalisée par les
entreprises algériennes. Mais la réalité est tout autre, selon un professionnel
du secteur.
Les trois opérateurs de téléphonie mobile, Mobilis, Nedjma et Djezzy, ont obtenu des licences 3G provisoires le 14 octobre dernier. Le cahier des charges exigent des opérateurs de couvrir la totalité du territoire national dans un délai de 7 ans après l'attribution définitive des licences 3G qui devrait intervenir en théorie avant le premier décembre prochain. «Avec le réseau 3G, nous sommes plus exigeants et plus regardant en matière de couverture que ce soit dans les wilayas du nord ou du sud, les axes autoroutiers, les ports et les aéroports ainsi qu'au niveau des zones industrielles», indique Salah Mehgoune président de la Commission d'appel à la concurrence de l'Autorité de régulation de la Poste et des télécommunication (ARPT). C'est un vaste chantier qui attend les opérateurs pour le déploiement du réseau 3G. Ils auront gros à investir d'autant que jusqu'à présent la loi régissant le secteur des télécommunications ne prévoit pas de roaming national ou toute autre solution permettant le partage des infrastructures réseau. Certains experts ont évalué à 134 millions de dollars le coût des équipements pour chacun des opérateurs qui devront également débourser pas moins d'une centaine de millions de dollars pour la partie construction. Selon un universitaire, expert en Technologie de l'information et de la communication (TIC), le partage des infrastructures radioélectrique (BTS) va diviser par trois le coût de l'investissement, optimiserait le maillage réseau 3G et accélérait son déploiement. Selon lui, les opérateurs ont tout à gagner en travaillant ensemble et cela va se répercuter positivement sur le consommateur. Mais, la réalité du marché de la téléphonie mobile, le seul en Algérie où la concurrence est à son comble ne favorise pas cette «bonne entente» d'autant qu'aucun texte de loi ne y oblige. Un des opérateurs qui revendique la couverture totale du territoire national en réseau GSM s'y oppose farouchement. Des entreprises nationales pour le déploiement réseau En conséquence, les opérateurs devront ainsi chacun déployer son propre réseau dans toutes les wilayas du pays d'ici 5 ans et assurer une couverture totale en 7 ans, selon le cahier des charges de l'ARPT. Cela n'est pas sans incidences sur la création de l'emploi. Selon M. Mehgoune, les trois opérateurs se sont engagés à créer entre 400 et 600 emplois directs chacun dans le déploiement réseau ainsi que des centaines emplois indirects. L'ARPT exige aussi que les entreprises sous-traitantes dans ce domaine soient «des entreprises de droit algérien ou à capitaux majoritairement algériens», révèle M. Mehgoune. Combien d'entreprises algériennes sont-elles capables de relever ce défi ? Ce marché s'est réduit comme peau de chagrin pour les entreprises nationales avec l'offensive des entreprises étrangères qui se sont accaparées le créneau GSM. Il n'en reste pas gros chose, en dehors de l'entreprise SITEL spécialisée dans le domaine. Pour un chef d'entreprise spécialisée dans l'engineering réseau implantée dans le cyberparc de Sidi Abdellah (Alger), «les exigences de l'ARPT ne sont que de vains mots». Selon lui, les entreprises étrangères sont bien implantées sur le marché national et ont créé des sociétés de droit algérien qui bénéficient du soutien logistique et de la référence d'expertise de la société mère. «Aucune chance pour les nationaux d'obtenir les marchés», a-t-il déploré.Pour notre interlocuteur, les opérateurs ont entamé le déploiement du réseau 3G avant le lancement de l'appel d'offres pour l'octroi des licences. «Ce sont toujours les mêmes entreprises étrangères qui se partagent le marché qui le sous-traitent ensuite pour les nationaux», a-t-il regretté. La phase de déploiement réseau va créer des centaines d'emploi notamment dans les travaux de dégagement des sols, l'engineering, montage des mâts et pylônes ainsi que dans l'installation des équipements. Les opérateurs devront également déployer leur propre réseau de fibre optique loin de toute mutualisation, selon certaines indiscrétions. Un autre investissement à consentir. |
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