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Marché à bestiaux d'Oran : La baisse des prix n'a pas eu lieu

par Houari Barti

Après une ouverture plus ou moins timide, le nouveau marché à bestiaux d'El Kerma, à Oran, commence à drainer de plus en plus de monde. A trois jours du jour du sacrifice, l'affluence était à son comble, hier, avec des centaines de visiteurs venus, parfois en compagnie de leurs enfants, pour choisir en famille le mouton de l'Aïd. Grand bémol, toutefois, l'anarchie constatée aux abords du marché, au niveau de ses accès et même à l'intérieur de l'enceinte. Fait inhabituel, des bouchons de plusieurs centaines de mètres sont formés sur la nouvelle voie rapide menant au marché. Les véhicules avancent très lentement derrière les trois files qui se sont formées. Arrivant à l'entrée proprement dite du marché, tout semble s'expliquer. Un gros camion à bétail est stationné au niveau même de l'entrée, laissant un passage étroit que se partagent les véhicules et les personnes pour accéder au marché. On demande à un commerçant pourquoi toute cette anarchie et où étaient passés les responsable chargés de l'organisation au niveau du marché. Le commerçant, assis à même le sol, semble amusé par notre interrogation. Les responsables chargés de l'organisation dites- vous ? Où est-ce que vous voyez l'organisation ? Moi, j'attends ici depuis deux heures sous le soleil pour sortir et je n'y arrive toujours pas. Et si vous voulez voir les responsables, il fallait venir le matin, au moment où ils viennent pour percevoir cinquante dinars pour chaque bête qui entre et 100 dinars pour le véhicule. Si moi j'attends un peu ce n'est trop grave. Moi je suis d'Oued Tlélat. Mais je peux vous dire que pour les éleveurs qui sont venus du Sahara, ça ne doit pas être drôle de poireauter pendant des heures, juste pour sortir du marché. On accède enfin à l'intérieur de l'enceinte du marché. Et là, surprise, on trouve des marchands de friperie, mêlés avec des marchands proposant des couteaux et autres ustensiles de boucherie et des points de restauration rapide. Ce n'est que quelques mètres plus loin qu'on trouve enfin les moutons qu'on était venus voir. Point positif cependant dans toute cette anarchie, le choix est varié. On trouve du petit agneau à 21.000 dinars au bélier dont le prix dépasse les 61.000 dinars, une large fourchette. Des moutons, donc, à tous les prix. Les affaires semblent bien marcher, bien que la baisse des prix attendue n'a pas eu lieu. Certains maquignons ayant réussi à écouler leurs marchandises proposent à d'autres de racheter l'ensemble de leur bétail, histoire de profiter encore de ces trois jours qui restent avant la fête pour augmenter leurs bénéfices. Fait louable qu'on a remarqué chez beaucoup de commerçants. Ils refusent de céder leurs bêtes à des revendeurs. Pour eux, ça ne fera qu'augmenter encore les prix. Mais à part la conscience de certains maquignons, rien ni personne au marché à bestiaux d'El Kerma ne protège les petites bourses de la cupidité des spéculateurs.