Nombreux citoyens, dont la majorité de jeunes, ont assiégé, vendredi
après-midi, les locaux de la Gendarmerie nationale de la localité d'El Biodh, à
60 km, de Naâma, en signe de protestation contre la manière par laquelle un
citoyen, ancien moudjahid, âgé de 80 ans, a été arrêté. Scandant des slogans
hostiles aux forces de l'ordre, les manifestants ont, selon certains
témoignages, jeté des pierre et autres projectiles sur les gendarmes, en
faction, devant le siège de la Gendarmerie. Craignant le débordement de la
situation, des renforts sont intervenus de Mécheria et Nâama pour disperser la foule,
dès lors que plusieurs arrestations ont été opérées parmi les manifestants.
Selon le groupement de la Gendarmerie de Naâma, cité par l'APS, des dizaines de
citoyens de la commune d'El-Biodh s'en sont pris, violemment, vendredi soir, à
la brigade locale de gendarmerie, et blessé plusieurs de ses éléments. Ce
mouvement de contestation a éclaté, indique un communiqué de la gendarmerie,
suite à l'arrestation «sans abus et selon les procédures légales» d'un individu
qui a agressé, avec son véhicule, le chef de brigade de la gendarmerie de la
commune d'El-Biodh, lui causant de graves blessures, ayant nécessité son
transfert, en urgence à l'hôpital des ?Frères Rahmani' de Mécheria, puis à
l'hôpital militaire régional d'Oran. «L'individu en question s'était présenté à
la brigade de gendarmerie pour exiger l'intervention de ses éléments, dans une
affaire qui, lui a-t-on expliqué, n'est pas de la compétence de ce corps
sécuritaire, suscitant ainsi son courroux. Il revient avec son véhicule en
trombe, fonce vers l'entrée de la brigade avant le lancer son véhicule sur le
chef de brigade et de prendre ensuite la fuite le laissant gisant sur le sol»,
ajoute la même source. Plus tard, des citoyens (près de 350 selon les
estimations de la gendarmerie) ont commencé à affluer pour se rassembler devant
le siège de la brigade, réclamant la libération de la personne arrêtée. Ils ont
saccagé la brigade avec des jets de pierres et des objets hétéroclites, causant
des blessures à plusieurs gendarmes, dont le nombre n'a pas été précisé. Cette
situation s'est poursuivie, durant plusieurs heures, sans réaction de la part
des gendarmes, avant que n'interviennent les forces anti-émeutes pour disperser
les protestataires et procéder à l'arrestation d'un groupe d'instigateurs des
actes de saccage, non sans avoir, au préalable, saisi les instances judiciaires
compétentes et mené des tentatives d'apaisement, de la part des autorités et
élus locaux, appelant à faire prévaloir la voie du dialogue. Selon un citoyen
de la vile d'El-Biodh, la colère qui s'est emparée de la population locale a
été nourrie par une rumeur selon laquelle l'individu arrêté aurait été
maltraité et torturé, ce qui a entraîné des heurts sporadiques et des saccages
du siège de la brigade.