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La LADDH a décidé d'exclure quatre de ses membres accusés «d'activités
fractionnelles» et prépare son prochain congrès début décembre.
Lors de son Conseil national, organisé les 4 et 5 octobre à Bejaïa, la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (LADDH) a décidé l'exclusion de quatre de ses membres «auteurs de violations des dispositions statutaires et réglementaires et activités fractionnelles», selon un communiqué de l'Organisation. Lors d'un point de presse organisé hier, son président, Me Noureddine Benissad, est allé plus loin en accusant les quatre exclus, à savoir Keddour Chouicha, Kamel Eddine Fekhar, Falah Hamoudi, et Djabria Naili, «affiliés à une organisation syndicale» (SNAPAP, ndlr), d'avoir exécuté une «stratégie d'infiltration» de la LADDH. Le président de la LADDH a rejeté toutes les accusations portées contre lui ainsi que d'autres membres du bureau de la Ligue. Etaient également présents lors du point de presse, les autres membres du nouveau bureau de la LADDH, en l'occurrence le Pr. Kamel Daoud, Kamel Mammar, Hamid Yahi et Abdelouahab Guenane. Selon le président de la LADDH, le Conseil national, «l'instance souveraine entre deux congrès» s'est réuni avec une «majorité de ses membres», donnant ainsi un cachet légal aux décisions prises. Outre l'exclusion des membres cités, «qui n'ont pas assisté à la réunion de Bejaïa, bien qu'une invitation leur ait été adressée», le Conseil national a également adopté «le rapport moral et financier des années 2010 à ce jour». Pour Me Benissad, le rapport a été «adopté à l'unanimité et sans réserves». Le Conseil national de la LADDH réuni à Bejaïa (après le refus de la wilaya d'Alger d'accorder l'autorisation nécessaire), a également désigné les membres de la Commission préparatoire du prochain congrès de la Ligue qui devra se tenir les 5 et 6 décembre, alors qu'il était prévu pour mars 2014 en raison d'une «contrainte administrative», explique le président de la Ligue. Il s'agit, selon lui, de «se conformer à la nouvelle loi sur les associations». «Tout le monde a été invité, y compris le président d'honneur de la LADDH (Me Ali Yahia Abdennour, ndlr). Se sentant minoritaires au sein du Conseil national, ils (le groupe des quatre, ndlr) n'ont pas voulu affronter les membres de cette instance, et ont choisi la stratégie de l'agitation médiatique», affirme encore Me Benissad. Concernant les critiques de Me Ali Yahia Abdennour, il estime qu'il «a été trompé» et «mal informé». Concernant les accusations de mauvaise gestion des finances de la Ligue, Me Benissad affirme : «Il est facile d'accuser. Mais s'ils ont des choses contre nous, qu'ils aillent à la justice». Il affirme au passage que la LADDH, qui «ne reçoit pas de subventions publiques» et «fonctionne au jour le jour», «n'est pas tenue d'étaler sa gestion en public». «Nous faisons des bilans devant le Conseil national». Selon lui, mis à part quelques permanents qui assurent le fonctionnement quotidien de la LADDH, «comme dans toutes les associations», «aucun membre de la direction ne perçoit de salaire». Quant aux salaires de permanents, «ils sont payés par des partenaires sur des projets précis», ajoute le président de la Ligue. Mais, selon Me Benissad, le fond du problème, c'est que la Ligue tient à se mettre à distance de tous les acteurs, qu'ils soient au pouvoir ou dans l'opposition. «Nous ne sommes affiliés à aucun parti politique. Nous ne sommes pas dans l'opposition. Notre fonction est de dénoncer les atteintes aux droits de l'homme d'où qu'elles viennent». Le professeur Kamel Daoud, vice-président de la LADDH, estime que «ce qui gène les détracteurs de la Ligue, c'est que nous sommes indépendants». Selon lui, ce n'est pas une question de bilan. «Allez demander au SNAPAP, au FLN ou à d'autres de vous montrer leurs bilans financiers et vous verrez», dit-il encore. Sur un autre registre, et concernant le refus d'autoriser les réunions publiques de la LADDH, en particulier à Alger, Pr Kamel Daoud, considère que «le pouvoir veut pousser à la violence». Selon lui, il y a une «demande de la part des jeunes» d'organiser des rencontres pour débattre de la question des droits de l'homme au pays, mais devant les «refus répétés des autorités» ces rencontres publiques sont impossibles. «On dirait qu'ils veulent pousser les jeunes. Nous refusons la violence et nous ne serons pas amenés sur ce terrain», affirme Pr. Kamel Daoud. |
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