Fidèle compagnon
de l'homme des vastes plaines, le cheval et plus particulièrement le pur-sang
arabe disparait peu à peu du paysage. Race chevaline par excellence, il s'est
forgé au fil des siècles une réputation de membre inséparable de la famille
chez les nomades. Pour les citadins il représente à lui seul un degré d'aisance
et de richesse. Elégant et svelte, d'une endurance à toute épreuve, il a été et
sera pour l'éternité la monture la plus cotée depuis l'antiquité. Dans cette
région des Hauts-Plateaux, ces précieux compagnons, dont le nombre ne dépasse
pas les doigts d'une main, coûtent les yeux de la tête et rares sont les riches
éleveurs qui en possèdent. Cette monture, signe de richesse et de noblesse,
défendait l'honneur de la tribu en participant aux courses hippiques et autres
jeux équestres. Elle avait droit à tous les soins et égards de la part de tous
et partageait leurs joies au cours de fantasias. Focalisant les regards, cette
race, d'une beauté et d'une grâce exceptionnelle, a vécu ses heures de gloire
au cours de la seconde moitié du siècle dernier. Bien que l'on compte
actuellement un nombre assez important de chevaux d'autres races dite race dans
cette région, pas plus de cinq individus « pur-sang arabe » seulement ont été
recensés à travers la wilaya d'El-Bayadh. Pour rappel, la première remonte,
réservée exclusivement aux étalons des tribus, a été créée en 1860 à la
garnison militaire de Géryville, une institution jalousement protégée par
l'occupant. Elle assurait la reproduction de chevaux destinés à la cavalerie
coloniale et en même temps à l'exportation. La population locale a à maintes
reprises sollicité l'intervention des autorités à tous les échelons pour la
reprise en main et la promotion de l'élevage équin qui risque de disparaître à
jamais. Une seule association de jeux équestres tente tant bien que mal de
survivre et le seul hippodrome de la région a fermé ses portes depuis plus
d'une décennie. Un projet de création d'une jumenterie à Mrirrès est encore en
état de gestation et peine à se concrétiser. Dans la foulée nous ne manquerons
pas de soulever le triste sort réservé au sloughi, (lévrier) cette race canine,
dont le nombre fond comme neige au soleil.
Excellent chasseur
et d'une endurance inégalée, le sloughi se confond avec les dunes et, rapide
comme le vent, il ne lâche jamais le lièvre, sa proie préférée. Une race sauvée
in extremis de l'extinction par de braves éleveurs de la région de Djelfa qui
ont fait de sa préservation leur cheval de bataille. Autre bête de trait, utilisée
sur les aires de battage à l'issue des moissons et également pour le transport
en milieu rocailleux et accidenté, le mulet subit de plein fouet les effets de
la mécanisation en milieu rural. Il a cédé sa place depuis plus d'une décennie
aux camions de transports. Mais qui se soucierait aujourd'hui du triste sort
qui lui a été réservé.