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Un effort méritoire est fait par les autorités pour
suggérer que la tripartite qui s'ouvre aujourd'hui ne sera pas une simple
routine où le gouvernement fait des gestes, voire des concessions à des
partenaires sociaux qui y répondent par un soutien politique. On observe bien
quelques changements. Les dirigeants très médiatiques du Forum des chefs
d'entreprises (FCE) ne seront pas la «voix» du patronat. Ce sera une
coordination que dirige un rival de Réda Hamiani qui parlera au nom des
patrons.
Certains spéculent sur une volonté du gouvernement de vouloir favoriser l'émergence d'une nouvelle organisation patronale rivale du FCE. Une explication plutôt simpliste. Le FCE n'est pas dans une stratégie oppositionnelle au gouvernement et on peut le créditer d'apporter une contribution utile au débat économique. Les critiques qui peuvent, inévitablement, être exprimées ne sont pas de nature à inquiéter un gouvernement détenant l'essentiel des leviers. En réalité, ces péripéties ne font que renvoyer à la segmentation du patronat algérien par «secteurs», chacun estimant plus utile de défendre ses propres intérêts plutôt que de se diluer dans une organisation patronale unique. Certains observateurs parient d'ailleurs que la nouvelle coordination patronale à laquelle le FCE a refusé de participer ne tiendra pas très longtemps. Le gouvernement s'est toujours accommodé du «pluralisme patronal», chose qu'il n'a toujours pas accepté d'étendre au domaine syndical. Dans ce domaine, la tradition est totalement respectée, ce sera l'UGTA et elle seule. Qui d'ailleurs n'essayera pas de mettre sur la table - comme de tradition - le sujet de l'article 87 bis qui comprime le salaire minimum garanti. Ces questions seront, peut-être, abordées au cours d'un sommet social avant la fin de l'année. Pour l'heure, on parlera «d'économie» même si la grogne sociale s'exprime dans le secteur de l'enseignement et dans les transports publics. Le gouvernement s'inquiète d'une facture d'importation en hausse mais ne semble pas trouver la recette pour inverser la tendance. Pourtant que l'on soit libéral - au sens économique - ou non, la vraie question économique réside dans l'usage stratégique que l'on fait - ou non - d'une rente finissante. LA TRIPARTITE A ETE - ET ELLE L'EST JUSQU'A PREUVE DU CONTRAIRE - COMME UN ESPACE OU LE GOUVERNEMENT «AFFECTE» ET «DONNE» ET OU LES PARTENAIRES APPORTENT EN CONTREPARTIE UN SOUTIEN «POLITIQUE». DE PURE FORME. CE N'EST DONC PAS UN ESPACE OU L'ON PEUT S'ATTENDRE A DES DEBATS DE FOND, A UN PARLER-VRAI QUI BRUSQUERAIT LES PROPOS CONVENTIONNELS DE CIRCONSTANCE. ET POURTANT, IL Y A URGENCE A CHANGER D'APPROCHE POUR UNE ECONOMIE EN «GOUVERNANCE DEPASSEE », SELON LA FORMULE D'ABDERRAHMANE BENKHALFA. LA FORMULE EST JUSTE MEME S'IL A TENDANCE A «TECHNICISER» LE DEBAT EN APPELANT A UNE «GESTION RENOVEE DE L'ETAT». ON LE SAIT, IL N'EXISTE PAS D'ECONOMIE «PURE», IL N'Y A QUE DE L'ECONOMIE POLITIQUE. C'EST-A-DIRE DES POLITIQUES PUBLIQUES DE REGULATION - OU NON -, D'AFFECTATIONS DES RESSOURCES ET DE CHOIX STRATEGIQUES. CERTAINS PARLENT PUDIQUEMENT DE «GOUVERNANCE ECONOMIQUE» ALORS QU'IL Y A UN PROBLEME DE GOUVERNANCE TOUT COURT. LA TRIPARTITE NE PEUT PARLER D'ECONOMIE SI ELLE FEINT DE L'IGNORER. L'ECONOMIE, C'EST POLITIQUE ! |
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