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7e FOFA : Le film syrien «Mariam», de Basil Al Khatib, relance le festival
par Ziad Salah
La première moitié
du parcours de la septième édition du FOFA (Festival d'Oran du filma arabe)
s'est terminée par une grosse ovation. C'est le film syrien «Mariam», de Basil
Al Khatib, qui a arraché l'acquiescement, voire l'émerveillement du public, venu
en grand nombre lors de la dernière projection de jeudi dernier en fin de
journée. C'est peut-être le seul moment où cette manifestation, déjà
essoufflée, a renoué avec son auditoire des années précédentes. «Ouf, ce film
est venu à temps sauver ce festival du naufrage !», remarque un vieux routier
de cette manifestation. Ceux qui suivent ce festival depuis sa naissance se
sont interrogés sur le peu de cas qu'a réservé le public jusqu'ici à cette
manifestation. En effet, même jeudi après-midi, le jour qui a enregistré la
plus grande affluence, la salle El Maghreb n'a pas affiché complet. Les autres
salles de cinéma abritant d'autres activités inscrites dans le cadre de ce
festival ne connaissent pas meilleure fréquentation. Quant au film syrien qui a
visiblement plu au public, même en abordant la guerre, il a l'avantage de
présenter de grands plans aérés, il ne verse ni dans l'hyperréalisme, ni dans
le symbolisme béat. Le réalisateur, visiblement issu de l'école soviétique du
cinéma qui a marqué son temps, réussit à faire coïncider des pans de l'histoire
de son pays avec des trajectoires personnelles et familiales. Bien ficelé sur
le plan technique, bien servi sur le plan de la photo et de la musique, le
film, malgré ses prises de position politiques très subtiles qu'il faut pouvoir
déceler, réussit à captiver le spectateur. Signalons que ce film a déjà obtenu
sa première distinction lors du Festival d'Eddakhla (Sahara Occidental sous
occupation marocaine) en février 2013. Lors du même après-midi, le public a
assisté à la projection de «Chaos et désordre», film égyptien de Nadine Khan.
Ce film s'inscrit parfaitement dans une tradition littéraire et artistique
égyptienne, se limitant à reproduire ou à parodier le réel, en tentant par
moment l'esthétisation de sa laideur et de ses vicissitudes. En même temps, ce
film fait partie de la nouvelle vague du cinéma égyptien où tout le monde ou
n'importe qui est héros potentiel et, par conséquent, n'importe quel sujet
mérite d'être porté à l'écran. La veille, la journée du mercredi a été
consacrée au cinéma maghrébin. Un cinéma où apparemment les problématiques du
terrorisme et de la harga sont venues se greffer et prolonger d'anciennes
préoccupations telles que l'émigration et la perte d'identité. Mais la journée
maghrébine est passée sans laisser de traces marquantes. Le réalisateur
marocain Mohcine Basri a rejoint la Suisse où il réside le lendemain de la
projection de son film et le Tunisien a été annoncé absent. L'intérêt du film
du Marocain, traitant la question du terrorisme en la caricaturant peut-être à
son insu, réside dans le goût de son œuvre. «C'est un film à budget nul», nous
a-t-il déclaré. «Et ce qui m'intéresse, c'est de discuter avec mes amis
algériens et tunisiens». Mohcine caresse le rêve de voir les cinéastes
maghrébins aborder la question de distribution de leur œuvre à l'échelle de la
région. Mais est-ce que le Festival d'Oran est en mesure d'examiner de telles
perspectives ? Peu probable.
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