Un séisme de magnitude 5,1 sur l'échelle de Richter a été ressenti, hier
à 4 h du matin, par les habitants des wilayas de Blida, Alger, Tipaza, Médéa et
Boumerdès. L'épicentre de cette secousse a été localisé par le CRAAG à environ
4 km au nord-ouest de Hammam Melouane, dans la wilaya de Blida, au niveau d'une
faille, située entre les wilayas de Blida et Médéa, qui connaît une activité
sismique régulière depuis plusieurs semaines. En effet, de nombreuses secousses
ont eu lieu dernièrement à quelques kilomètres de là, entre L'Arba et Tablat.
Vingt-quatre blessés ont été recensés au cours de ce tremblement de terre, dont
19 pour la seule wilaya de Blida, parmi eux 17 à Magtaâ Lazreg à moins de deux
kilomètres de l'épicentre ; un citoyen a été blessé à la tête après
l'effondrement d'un mur sous lequel il se trouvait et un autre à Ouled Yaich,
qui souffre de blessures multiples après qu'il s'est jeté du deuxième étage de
l'immeuble où il réside. Le même mouvement de panique s'est emparé de toutes
les localités situées autour de l'épicentre, comme les commune de Meftah,
L'Arba, Bougara, Bouinan, Blida et jusqu'à El Affroun, puis au-delà dans la
wilaya de Tipaza. Les autres wilayas limitrophes ont connu, elles aussi, des
mouvements de panique parmi les citoyens mais Blida et Alger étaient les plus
touchées. Ainsi, et comme le tremblement de terre a eu lieu au moment de la
prière du Sobh, la plupart des gens étaient éveillés et se sont rués au-dehors.
La peur a pris de court les habitants des immeubles qui ont rejoint les cours
des cités, certains dans des habits d'intérieur, n'ayant pas eu le temps de mettre
autre chose. Dans certains endroits, des femmes ont été prises d'hystérie et
ont poussé des cris stridents qui ont augmenté la panique chez leurs voisins.
Un brouhaha indescriptible régnait un peu partout et les gens s'interpellaient
d'un endroit à un autre pour demander des nouvelles. Les téléphones
n'arrêtaient pas de sonner et les parents ainsi que les amis s'appelaient pour
s'enquérir de la situation. La majorité des habitants des wilayas proches, et
plus particulièrement Blida, ne sont rentrés que plus de trois heures après la
secousse, de peur d'une réplique qui pourrait être meurtrière. A Hammam
Melouane ville, à Magtaâ Lazreg, dans les hameaux de Tahamoult et de Borg, la
situation était confuse, un épais nuage s'étalait sur la région, rendant la
visibilité presque nulle et le bruit qui a accompagné la secousse résonnait
toujours aux oreilles. Dès le petit matin, les secours se sont organisés après
l'arrivée des agents de la Protection civile qui ont été obligés de passer par
Tabainette, parcourant plusieurs kilomètres de plus, après que le CW 61 a été
fermé par un éboulement provenant de la montagne au niveau du col des pigeons.
De nombreuses habitations précaires se sont effondrées ou ont subi des dégâts
importants dans leurs structures. Un membre de l'APC, que nous avons rencontré
au siège de la mairie, nous a informés que la plupart des habitations de la
commune de Hammam Melouane datent de l'époque coloniale ou sont des
constructions qui n'obéissent à aucune norme. D'ailleurs même le siège de l'APC
où nous nous trouvions avait des fissures sur les murs, alors que d'autres
édifices publics ont subi des dégradations diverses. Le wali de Blida, M.
Mohamed Ouchen, qui s'est rendu sur les lieux du séisme moins d'une heure après
la secousse, a pris la décision d'installer une cellule de crise composée des
responsables de toutes les directions concernées alors que la Protection civile
a installé un centre de santé de campagne composé de 5 médecins et d'agents. En
outre, la maison de jeunes de Magtaa Lazreg a été mise à la disposition des
familles dont les demeures ont été sérieusement touchées et où ils pourront
demeurer le temps que des solutions soient trouvées rapidement. Outre
l'hébergement, le wali a instruit les services de la DAS pour l'acheminement
des aides alimentaires aux familles dans le besoin et la direction de
distribution de l'électricité pour rétablir certaines lignes. Enfin, des
informations non encore confirmées font état de la visite du ministre de
l'Habitat, M. Tebboune, sur les lieux du sinistre. Nous reviendrons sur cette
catastrophe dans nos prochaines éditions.