Hier, devant le cabinet du wali, deux sit-in ont été organisés. Le
premier par les propriétaires ou plus précisément les héritiers des terrains
d'El Ménia et l'autre par les souscripteurs à ces mêmes terrains, transformés
en lotissements, en 1998, et mis sur le marché par l'APC de la ville pour faire
face à la crise du logement. Il est à rappeler, que depuis que l'Agence
foncière de la wilaya de Constantine a annoncé que cette région sera un nouveau
pôle urbain de haut standing, avec la construction d'appartements de grand luxe
et des tours de 25 étages, que les uns et les autres ont commencé à se
manifester et le cabinet du wali est devenu un point de convergence pour la
contestation. Ainsi les héritiers des propriétaires des terrains d'El Ménia,
montent régulièrement au créneau pour rappeler leur existence et faire état de
leurs revendications. Selon leur représentant, « lorsqu'il a été décidé de
faire des 47 ha d'El Ménia des lotissements pour parer à la crise du logement,
le site conservait encore son caractère d'intérêt général et nous l'avons
compris et admis. Cependant, quand le directeur de l'Agence foncière se targue
de le destiner à l'aménagement du quartier le plus huppé de la ville, avec la
participation d'entreprises étrangères et qu'il a vendu le m², à 15 millions de
centimes, il confirme le caractère purement commercial de l'opération», est-il
soutenu. Et de souligner «nous ne voyons pas pourquoi nous ne faisons pas de
même et que nous demandons à être indemnisés selon la valeur du marché, car il
s'agit d'une expropriation et en l'occurrence nous demandons le juste prix».
Les souscripteurs aux lotissements pour ce qui les concerne, viennent rappeler
la proposition qui leur a été faite de les compenser en des lots de terrains
situés, ailleurs ou en logements dans les nouvelles cités en réalisation, ainsi
que s'informer si elle tient toujours la route. Et le président de
l'association des bénéficiaires des lotissements d'El Ménia, fera savoir qu'il
est en possession d'une liste des concernés qu'il pourra remettre à qui de
droit et dont la majorité, dira-t-il, a choisi une indemnisation en lots de
terrain à Ali Mendjeli ou à Ain S'mara. Selon les protestataires, «ni le wali
ni un de ses représentants n'a daigné nous recevoir et vers 12h 30, nous avons
décidé de nous disperser non sans promettre de revenir encore et encore».