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Selon une enquête menée il y a de cela à peine quelques années par
l'Institut du monde arabe des études sociales du Caire, sur les comportements sociaux durant le
Ramadhan, la productivité baisse de 73,3% dans les pays arabes (nous en faisons
partie, n'est-ce pas !), alors que les prix à la consommation enregistrent une
augmentation moyenne de 35%... alors que certaines maladies (liées au
cholestérol, à la tension, au diabète?) augmentent de 27,56%... les divorces de
35%..., alors que...
D'aucuns pourraient rétorquer, qu'«une fois n'est pas coutume», le mois du jeûne se déroulant, ces toutes dernières années, en plein été et, les changements climatiques aidant, avec une chaleur et une humidité insoutenables. D'autres pourraient rétorquer que les Egyptiens, dont les chercheurs scientifiques, comme toujours, pour ne pas descendre du haut de leur pyramide, étaient à la recherche d'excuses «objectives» aux contre-performances passées de leurs équipes sportives... et, toutes récentes, socio-politiques. Le drame, c'est que certains pays, et particulièrement le nôtre, depuis quelque temps, une à deux décennies, sont saisis, en ce mois de grande piété, par la «fièvre religieuse». Le taux d'intolérance publique croît dangereusement. Disons 20 à 30% ! Plus grave encore, il n'est plus le fait des autorités ou de la règlementation ou de l'humeur politique de l'homme fort du moment, chef de l'Etat, ministre, mouhafedh ou wali ou président d'Apc (comme cela s'était passé au début des années 60 avec Ben Bella ?et depuis quelque temps chez nous). Il n'est plus le fait des enfants que nous fûmes, lorsque le «kilou» du coin étant pris en flagrant délit de «casse de carême», nous le «lapidions» à coups de petites pierres, sous le regard toujours, malgré tout, réprobateur des adultes. Il n'est plus le fait du vieil et vénérable imam du coin qui, plus gêné que scandalisé par le dilletantisme de voisins encore jeunes ayant fumé une «clope» dans leur jardin secret, consacre tout son prêche au respect des valeurs religieuses... habituelles, celles «consacrées» dans la région. Sans plus ! L'intolérance est devenue le fait d'une frange activiste de la société (des jeunes plus que des vieux...encore qu'il y a des «vieux» incroyables de fanatisme), «allumée» sans répit par des prêcheurs en eau trouble, beaux parleurs à la barbe teintée de henné ou à la barbichette élégante, beaucoup plus dans la rue et, sous les lumières des télés «étrangement islamiques», dans les nouvelles «mahchaichate» (dotées de ce nouveau produit importé d'Orient, le narguilé?comme si les poisons de la cigarette et de la zetla ne suffisaient pas ) que dans les lieux de culte répertoriés ou «validés». L'intolérance est le fait, aussi, d'individus se trouvant, par hasard ou par nécessité?ou par calcul, au sein de corps ou d'institutions d'autorité, et qui interprètent à leur manière et selon leurs convictions personnelles la règlementation... et les principes islamiques tels que toujours suivis par nos pères et nos Anciens en Algérie : un «petit» haut-fonctionnaire (ou supposé tel car occupant une fonction dite supérieure, avec en poche, parfois, un «décret présidentiel») par là, un «petit» policier par ci, un «petit» gendarme par là, un «petit» juge par çi... toujours avec cet inévitable soupçon de «hogra» du plus petit que soi...ou du plus libre que soi?ou plus libéré que soi...ou plus nanti que soi. L'intolérance est aussi le fait d'une certaine presse et de certains «pisse-copie» qui, durant le mois sacré, mais aussi, en dehors, font dans la surenchère religieuse (comme ces quotidiens qui, dans leurs pages consacrées à la religion, vous «imposent» de les garder de toute souillure après leur lecture car «elles comportent des versets coraniques»?et, pire encore, de ne rien détruire ou jeter de ce qui contient comme écrits en langue arabe, sous prétexte de «langue du Coran») ou font «feu de tout bois» pour descendre en flammes tous ceux qui ne pensent pas comme eux, qui ne font pas comme eux, qui n'achètent pas leur journal, qui ne leur donnent pas de la publicité,? La religion au service des commerces et les nourritures les plus bassement «terrestres» ! Une «religiosité hâtive» qui met aux oubliettes les principes-clés de l'Islam, un religion basée sur le travail et l'effort...même le vendredi. Le drame, c'est que le déroulement estival du ramadhan va durer quelques années encore. Les pourcentages et les incantations vont certainement «éclater» avec un plafonnement les deux à trois prochaines années. La chaleur aidant, et cela a déjà commencé, il y a deux années, le pays va vivre la nuit et faire dodo le jour (déjà que, selon ce qui est rapporté par un journal en date du 14 septembre 2009, le Bureau international du Travail avait montré, dans un rapport, que le travailleur et le fonctionnaire algériens ne «travaillent» en moyenne que 16 mn par jour sur les 8 heures réglementaires). Entre-temps, les autres avancent, travaillant le jour et, malgré tout, ne dorment pas beaucoup la nuit. |
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