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La saison estivale se confond, à Oran comme ailleurs, avec celle des
mariages, dont les cérémonies, marquées par d'interminables cortèges. La saison
des mariages bat son plein à Oran comme dans les autres wilayas du pays. Le
mariage à Oran comme partout en Algérie a beaucoup changé et évolué en fonction
de la société. A présent, c'est une tout autre tradition qui s'est instaurée,
celle fondée sur le «luxe». Salles des fêtes, gâteaux, habits traditionnels,
orchestres, DJ et negaffate sont tous les ingrédients d'un mariage synonyme de
frais exorbitants. A commencer par le lieu de la fête. Celle-ci se déroulera
bien évidemment dans une salle. La mode est à la location d'une salle des fêtes
offrant toutes les commodités, climatisation et DJ compris.
Cette pratique, jadis réservée aux plus nantis, est aujourd'hui très en vogue à Oran. Cette année et comme le mois de Ramadan coïncide avec la deuxième semaine de juillet, la plupart des familles ont choisi la période allant du 15 juin au 5 juillet pour célébrer leurs fêtes de mariage. Conséquence : salles des fêtes, traiteurs et autres métiers attenants au mariage sont très demandés, au point où trouver une salle libre le jour «J» est devenu, ces derniers jours, impossible. «J'ai fixé la date de mon mariage le 6 juillet mais, à ce jour, je n'ai pas trouvé de salle pour célébrer la fête», dira Reda. La tendance s'est répandue comme une traînée de poudre à Oran (et en Algérie) ces dernières années. Dès que pointe le printemps et même avant, c'est la course effrénée vers les réservations. «J'ai loué une salle qui m'a coûté 150.000 DA», confie une dame devant célébrer le mariage de son fils le 1er juillet prochain. «C'est un peu cher, mais comme la salle est agréable, nous avons profité de la louer cinq mois à l'avance, au mois de février», ajoute la dame. Selon le gérant d'une salle, située au centre-ville, «les réservations commencent bien avant le mois de février. Ceux qui viennent après n'auront pas la chance de trouver une salle et seront obligés de reporter la date du mariage», avant d'ajouter qu'«en ce qui le concerne il propose la salle à 80.000 DA pour un après-midi de 12h à 18h ou bien 120.000 DA pour la soirée (de 18h à 6h du matin)». Le service est inclus. D'autres sont plus chères et coûtent jusqu'à 600.000 dinars la soirée. Un proverbe algérien dit : «Le mariage d'une nuit nécessite une année de préparation.» Ainsi, il faut d'abord trouver une salle pour abriter la fête. Ici, le choix est multiple, mais à condition que cela se fasse au moins cinq ou six mois à l'avance. Aujourd'hui, il existe aussi des villas construites et louées pour ce genre de célébration. Quant aux propriétaires de ces villas, ils font appel au traiteur. Ce dernier la décore et l'aménage pour en faire une belle salle des fêtes. Il faut reconnaître que l'ère des fêtes-maison et terrasse est révolue. Aujourd'hui, place à l'ère des réceptions dans les grands hôtels et les salles des fêtes qui dispensent les familles de tout effort et contrainte, en leur offrant une superficie plus spacieuse, climatisée, sécurisée et disposant d'un service impeccablement agencé. Et bien entendu, en contrepartie, un budget conséquent. Cet afflux vers les salles des fêtes est aussi expliqué par l'interdiction totale de l'utilisation des établissements scolaires pour ce genre de fêtes, comme ce fut le cas dans le temps, où certaines familles célébraient leurs fêtes dans des écoles ou CEM, voire même des lycées, et par manque d'attention et d'entretien, il a été interdit toute célébration dans les établissements. La course aux salles des fêtes est un phénomène apparu il n'y a pas longtemps dans la vie des Algériens. Mais il faut savoir que la pratique existait avant, puisque certains nantis avaient recours aux hôtels et restaurants huppés pour fêter un mariage. Devant la cherté de ces anciennes salles et le profit qu'elles généraient à leurs propriétaires, des malins, comme toujours, ont saisi l'opportunité pour investir dans ce créneau juteux et au lieu de construire des hôtels ou des restaurants, ils ont bâti des «salles des fêtes». Il est à noter qu'un récent arsenal juridique est venu régir l'activité de ces salles et exige de leurs propriétaires de répondre à plusieurs critères : ceux de fixer la distance entre les salles et les zones protégées tels les hôpitaux, les lieux de culte, les cimetières, les établissements scolaires, ainsi que les quartiers résidentiels. Il est exigé donc de respecter des normes architecturales et techniques relatives à la sécurité des lieux publics. Concernant le bruit et autres nuisances sonores, l'ouverture d'un tel établissement est conditionnée à la mise en place des dispositifs d'isolation pour n'indisposer le voisinage en aucun cas. |
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