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Depuis l'ennui de santé dont il a été victime en 2005,
Bouteflika a été la cible d'une campagne lancée par ses adversaires politiques
visant à accréditer la thèse qu'il n'a plus les capacités physiques voire même
intellectuelles pour pouvoir continuer d'exercer ses hautes et contraignantes
fonctions. Le nouveau problème de santé qu'il a connu il y a une quarantaine de
jours a relancé cette campagne dont ceux qui y participent demandent maintenant
ni plus ni moins que son départ de préférence avant le terme de son troisième
mandat en 2014. A leurs yeux, peu importe la procédure à suivre pour provoquer
ce départ pourvu qu'il ait lieu car la nation pâtirait gravement de
l'incapacité du chef de l'Etat à assumer ses responsabilités présidentielles,
quitte selon certains à prendre des libertés avec l'article 88 de la
Constitution qui codifie le processus menant à la proclamation de l'empêchement
menant à déclarer le président en exercice incapable de rester à son poste. Il
en est même qui suggèrent ouvertement le recours à un coup d'Etat « soft » et
verraient favorablement l'armée en prendre l'initiative.
Le black-out officiel qui entoure l'état de santé de Bouteflika, son absence hors du pays qui se prolonge sans que les causes qui la nécessitent aient été rendues publiques de façon convaincante sèment incontestablement le doute sur la probabilité qu'il puisse reprendre son activité à la tête du pays. Doute qui fait prêter l'oreille au prêche des partisans de l'empêchement à tout prix et donne pour beaucoup d'Algériens de la consistance aux scénarios qui leur sont suggérés comme susceptibles d'être mis en scène au cas où les « décideurs » en viendraient à provoquer le départ de Bouteflika. A la base, tous ces scénarios qui sont multiples ont en commun le postulat que c'est Bouteflika qui est le problème de l'Algérie et donc que son départ le résoudrait. Ce en quoi leurs concepteurs prennent les Algériens pour de parfaits imbéciles à qui il est aisé de faire avaler les élucubrations qu'ils leur vendent en guise de solutions à la crise nationale. Beaucoup d'Algériens conviennent que la gouvernance de Bouteflika a fait un grand tort au pays, certains en sont arrivés effectivement à souhaiter qu'il n'aille pas jusqu'au bout de son troisième mandat et encore moins à ce qu'il postule pour un quatrième. Mais pour tous la solution ne consiste pas dans le changement de président uniquement. N'en déplaise aux vendeurs d'illusions, les Algériens ne sont pas dupes de leurs boniments qui font de Bouteflika la seule cause de la catastrophe dans laquelle leur pays a été empêtré en cinquante ans d'indépendance. D'autres y ont leur part de responsabilité, hommes et institutions qui ont sponsorisé son arrivée au pouvoir. Tant que le système qui leur octroie le droit de se substituer à la souveraineté populaire sera en place, un autre Bouteflika peut-être en pire sera propulsé à El-Mouradia. De cela, les citoyens en ont parfaitement conscience et n'ont aucune confiance dans le vernis « objectif et réaliste » dont les partisans de l'empêchement enrobent leurs « propositions » de sortie de crise. D'aucuns parmi ces derniers avancent des arguments qui cachent mal qu'ils sont en mission commandée pour le compte des « faiseurs de roi » qui ont compris qu'ils ne peuvent plus faire le procès du président en exercice et le contraindre à partir sans du même coup faire eux aussi l'objet de critiques. |
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