|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
L'Intersyndicale des professionnels de la Santé publique a tenu hier son
rassemblement devant le ministère de la Santé à Alger. C'est le 3ème
rassemblement qui se tient sans qu'une solution ne soit trouvée pour mettre fin
au conflit entre les professionnels de la santé (praticiens, praticiens
spécialistes et psychologues) et la tutelle. La situation dure déjà depuis le 6
mai à raison de 3 jours de grève par semaine. Evaluant la mobilisation des
professionnels de la santé, Mohamed Yousfi, président du SNPSSP, fera une
évaluation positive de l'adhésion des praticiens spécialistes à la grève
cyclique à laquelle a appelé l'Intersyndicale. «Et ce n'est pas le taux donné
par le ministère de la Santé (18%) qui va changer la donne», a-t-il poursuivi.
Et c'est justement la question qui est au cœur de ce conflit. L'Intersyndicale
croit avoir mobilisé ses troupes suffisamment (à hauteur de 80%) pour faire
pression sur une tutelle qui ne veut voir et entendre, selon l'Intersyndicale,
que ce qu'elle aime voir et entendre. Les communiqués du ministère de la Santé
ont fait état de faibles taux de suivi qui seraient, selon le ministère «sans
conséquences» sur la continuité des services de la santé. Les grévistes
soutiennent que cela est non seulement « faux», mais renseigne profondément sur
la manière avec laquelle on gère les conflits au ministère de la Santé. Les
grévistes reprochent à leur tutelle de ne faire que dans le brouillage. «Le
ministre de la Santé affirme une chose qu'il renie le lendemain», selon un
membre de l'Intersyndicale.
«A quelle logique obéit ce genre d'attitude qu'adopte le ministre de la Santé depuis le début de la grève ?», s'est interrogé le président du SNPSP. La colère des grévistes tient surtout au fait que «la tutelle n'accorde pas d'intérêt à ce conflit et se plait à faire des commentaires en incitant les malades à la haine» et «en chargeant les professionnels de la santé d'être à l'origine des maux que connaît la Santé publique». «Dernièrement ce sont des associations des malades qui ont jeté leur dévolu sur nous en nous accusant de ne chercher que nos intérêts», indique le président du SNPSSP qui dit «aimer voir toutes ces associations qui défendent les malades se résoudre à défendre le secteur de la Santé publique qui ne cesse de se dégrader depuis des années, et ce, malgré la bonne situation financière du pays». Pour l'Intersyndicale, il faut, et en urgence, que le dossier de la santé devienne «l'affaire de tous et pas seulement des professionnels de la santé». Car selon l'Intersyndicale, c'est la Santé publique qui est menacée de «relégation» à la seconde position au profit d'un «secteur privé déréglementé et motivé par le gain facile de l'argent». Dr Yousfi précisera qu'il n'est pas contre le secteur privé dans la santé en tant que secteur complémentaire du secteur public. Mais la Santé publique doit être renforcée. «Une situation d'anarchie similaire à celle qui existe aujourd'hui va à coup sûr encore affaiblir la Santé publique au moment où sous d'autres cieux la tendance est à son renforcement», ajoute-t-on. Ayant plusieurs revendications à défendre (spécifiques et communes), les membres de l'Intersyndicale considèrent que le ministre de la Santé, Abdelaziz Ziari, non seulement se «dérobe à ses engagements mais pousse au pire en niant l'existence de l'Intersyndicale et par voie de conséquence les syndicats qui la composent et ferme ainsi la porte à tout dialogue». Toutefois, est t-il soutenu, «les grévistes gardent toujours l'espoir de voir leurs syndicats respectifs s'asseoir à la table du dialogue et aller vers le règlement de ce conflit étape par étape». Les membres des bureaux du SNPSSP, SNPSP et SNAPSY devaient se réunir pour évaluer et décider de la suite à donner à ce conflit. |
|