La 30e journée du championnat de Ligue 1, qui a clôturé la saison footballistique 2012-2013 en Algérie, a été marquée par des scandales qui éclaboussent le football national, notamment ses instances dirigeantes. Le premier scandale est sans conteste le boycott par le MC Alger de son match contre l'USM El-Harrach. Le Mouloudia n'a pas effectué son court déplacement à El-Harrach, alors que l'enjeu de la rencontre était de taille et concernait la seconde place du championnat, qualificative à la Ligue des champions d'Afrique. Le MCA ne s'est pas déplacé après que des centaines de supporters eurent assiégé l'hôtel où l'équipe était en regroupement. Ces supporters ont empêché le MCA de se déplacer, ce qui explique son forfait. Ainsi, le MCA perd par forfait (3-0) et se voit défalquer trois points dans le championnat. Une amende d'un million de dinars (100 millions de centimes) sera infligée au club qui sera également privé des revenus des droits de retransmission télévisuelle de la saison 2012-2013, selon les règlements de la FAF. En fait, ce boycott provoqué par le MCA est une protestation du club contre les sanctions décidées par la FAF à son encontre. Ces sanctions ont été aggravées par la non-sélection des joueurs du Mouloudia en équipe nationale A' et la domiciliation du match USMH-MCA au stade d'El-Harrach. Or, une décision du bureau fédéral fait ressortir que tous les matches derbies d'Alger (coupe et championnat) doivent se dérouler au stade du 5-Juillet. Pour protester contre «l'acharnement» des instances du football national sur le MCA, selon des dirigeants de ce club, le boycott se veut un geste pour dénoncer les responsables de la FAF et de la LFP. Le président du conseil d'administration du MCA, Hocine Amrouche, a, pour sa part, démissionné de son poste à cause «des pratiques de la LFP».

L'ESS GACHE SA PROPRE FETE

Le deuxième scandale de la fin du championnat s'est déroulé à Sétif. L'ES Sétif, fraîchement sacrée champion d'Algérie, a gâché sa propre fête. Les supporters de l'Entente, qui s'étaient déplacés au stade pour fêter le titre décroché par leur équipe, se sont retrouvés en train de conspuer les champions d'Algérie. Et pour cause ! L'ESS, qui n'a perdu aucun match cette saison à domicile, s'est inclinée mardi dernier sur son propre terrain devant le CS Constantine sur le score de 3-1. Cette victoire permet donc au CSC de prendre la troisième place du championnat et de participer à une compétition internationale la saison prochaine. Les supporters de l'Entente auraient souhaité fêter le titre avec leur équipe par une victoire et un record d'invincibilité de l'équipe à domicile. De ce fait, les inconditionnels de l'ESS se sont sentis floués et ont insulté les champions. Les familles, qui s'étaient déplacées au stade pour assister à la fête, se sont également senties arnaquées par cette défaite. Il est vrai que l'équipe sétifienne était déjà en vacances, mais elle aurait pu jouer le jeu par respect aux supporters et aux familles qui étaient présentes au stade.

LA JSK SE TROMPE D'HORAIRE ET UN DIRIGEANT DE LA LFP DEMISSIONNE

L'équipe des moins de 21 ans de la JS Kabylie a, de son côté, déclaré forfait à Batna. Elle devait affronter le CA Batna à 11h, mais l'équipe s'était présentée au stade à 13h, les dirigeants de la JSK croyaient que le match était programmé à l'heure sus-citée. Au stade de Bologhine, l'arbitre du match USM Alger-CR Belouizdad (1-0) a pris tout le monde à contre-pied en arrêtant la partie à un quart de la fin en raison du mauvais temps, marqué par des vents violents et des pluies diluviennes. Alors que des spectateurs et des journalistes chargés de couvrir le match avaient quitté le stade, l'arbitre décida par la suite de reprendre la partie après un arrêt de 20 minutes ! A ne rien comprendre. Enfin, le dernier scandale de cette dernière journée du championnat est venu de la LFP.

Ali Lafri, membre du conseil d'administration de la Ligue de football professionnel, a annoncé qu'il est démissionnaire. Il a fait savoir que son âge (65 ans) et son éducation ne lui permettaient pas «de cautionner les décisions de la Ligue, refusant d'être un béni-oui-oui», pour reprendre ses propos. En somme, c'est une triste fin de saison pour un championnat qualifié de «professionnel !».