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«De la santé humaine dépend
tout le reste. En effet, l'économie est difficilement dirigeable par
l'intelligence artificielle ou la robotique. Si les hommes et les femmes ne
sont pas là, elle s'écroulera inévitablement.» (Alain Grimfeld)
Recommandations générales : 1/ Introduction : Partant de la définition de la santé selon l'OMS : « La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d'infirmité ». Un des facteurs, selon le pédiatre Alain Grimfeld, qui impacte fortement la santé humaine est l'environnement au sens large. Ainsi exhorte-t-il les responsables politiques et l'ensemble des pouvoirs publics à mettre en avant le domaine «Santé et Environnement» dans les programmes de gouvernance. Ceci se fera de la manière suivante : 1.1/ Insérer des unités de formation dans les programmes scolaires, du primaire à l'université, traitant de l'interdépendance de la santé et de l'environnement/écologie, en développant, entre autre, les points suivants : 1.1.1/ Sensibilisation sur le lien entre les différentes pollutions environnementales créées par l'Homme et la dégradation de son état de santé. 1.1.2/ L'environnement est la clé de voûte d'une meilleure santé. Et que celui-ci n'est pas uniquement physique. La référence demeure ce que les spécialistes appellent « One health » ; c'est-à-dire que la santé de l'espèce humaine est totalement subordonnée à celle de la faune et de la flore, dont l'état doit nous alerter. Le SRAS en 2003 n'a pas été transmis par la civette ? L'épidémie de 2015 au Moyen-Orient et en Arabie Saoudite n'avait-elle pas pour vecteur le chameau ? Et les grippes saisonnières ne partent-elles pas du porc ? « Einstein ne disait-il pas, à propos : si un jour les abeilles disparaîtraient, le monde n'aurait alors pas plus de deux années à vivre avant sa fin inéluctable ». Il est, en outre, vital de prendre en considération les « Environnements » psychologique et social de l'individu. « On ne soigne pas une maladie, on soigne une personne qui est malade. On s'occupe de la personne ; c'est un abord fondamental. Ce n'est pas uniquement le Cure qui y est engagé, mais le Care aussi à plus forte raison. De ce fait prendre en considération ses environnements : familial, local, professionnel, la nature de son logement, ses possibilités d'accès aux loisirs, etc., ne peut être que le garant de son épanouissement véritable. 2/ Missions allouées à l'université et à ses scientifiques et chercheurs : A/ Volet recherche : «L'université est appelée à revoir ses paradigmes intellectuels en développant, entre autres, ceux de l'anticipation et de la réactivation». L'université, face à cette crise, ne peut être que réactive. De ce fait sa « distanciation » par rapport au centre de décisions devient une nécessité absolue et une condition sine qua non afin de jouer son rôle de locomotive non seulement pour combattre cette pandémie mais aussi et surtout pour apporter d'une manière efficiente sa pierre à l'édifice national. Elle doit dès à présent mettre à la disposition des praticiens de la santé des outils de surveillance, d'orientation, de suivi et de prise en charge effective. Chaque discipline et dans les limites de ses compétences, savoir, savoir faire et savoir devenir doit, selon ses responsables délestés totalement du poids des entraves de la tutelle agir en conséquence. Passons en revue leurs apports possibles : 2.1/ Sciences humaines et sociales : 2.1.1/ Psychologie : a/ Prendre en charge les personnes vulnérables. b/ Initier des recherches pour mesurer l'impact de la crise et du confinement sur la population et, à partir des résultats, préconiser des conduites à tenir. c/ En collaboration avec les « experts » en communication, produire des messages, de sensibilisation et d'alerte à même de pallier le manque d'efficacité de ceux diffusés jusqu'à présent. Mettre à la disposition des utilisateurs potentiels, principalement les médias, des discours où l'affectif s'allie à l'émotionnel pour des résultats probants. 2.2/ Informatique : a/ Développer une plate-forme d'identification et de suivi de personnes contaminées afin de faciliter leur prise en charge. 2.3/ Mathématiques et statistiques : a/ Modéliser les processus de propagation du virus. b/ Etablir des formules d'anticipation en neutralisant toutes les variables aléatoires possibles. 2.4/ Biologie : a/Etudier en profondeur le virus en le «cartographiant». b/ Expérimenter, tester, comparer, évaluer aux fins d'arriver à mettre au point vaccin et/ou traitement. Ce travail doit être fait en sollicitant la collaboration d'autres laboratoires à travers le monde. c/ Mise au point de produits de protection de la contamination. d/ Mise au point de tests sérologiques ou par PCR pour identifier les personnes infectées et de juger de leur degré d'immunité. e/ Voir si la maladie est immunisante. f/ Tous les tests mis au point seront soumis à une sorte de commission scientifique qui validera leur fiabilité. 2.5/ Médecine de l'épidémie : a/ Cartographier grâce au concours de géographes/cartographes les foyers d'infections en fonction d'un certain nombre de paramètres démographiques nécessaires pour l'établissement d'une stratégie ciblée et rationnelle tels que : ? Le niveau d'infection, ? L'âge, ? Le sexe, ? Le lieu de résidence, ? Les antécédents sanitaires, etc. b/ Identifier les personnes contacts à dessein de les rendre visibles sur les sites du ministère de la Santé. c/ Offrir un dépistage incitatif afin d'amener les personnes à se présenter d'elles-mêmes aux services concernés. Ceci permettra la rupture de la chaîne d'infection. d/ Prévoir l'extension des services d'infection et de réanimation afin de faire face à toute éventualité d'augmentation du nombre de cas infectés. e/ Augmenter les capacités d'accueil des hôpitaux d'une manière générale afin de faire face avec plus de célérité et d'efficacité à une éventuelle deuxième vague d'infection. f/ Surveiller les indicateurs d'infection. 2.6/ Bibliothéconomie : a/ Archiver tous les documents réalisés dans ce sens afin de pouvoir « témoigner » preuves à l'appui et/ou prouver des droits. ? Choisir les supports adéquats (numérique et/ou papier), ? Penser à faciliter leur exploitation, ? Veiller à leur pérennité. 2.7/ Les sciences économiques : Toute la réflexion des « sciences économiques » portera sur la gestion de la crise et sur le plan de relance après confinement. a/ Les modalités pratiques de la mise en place d'un fonds de solidarité nationale, b/ Le soutien que l'on doit apporter aux ménages les plus nécessiteux, c/ Relance des investissements après confinement, d/ Relance des prêts bancaires, directs et indirects, et des crédits à la consommation, e/ Assouplissement des règles comptables, f/ Et comment combler l'endettement public, etc. 2.8/ Histoire : a/ Ecrire l'histoire de cette crise et du confinement qui s'en est suivi ainsi que leurs multiples impacts pour : ? Que nul n'oublie, ? Que cela sert de leçon pour l'avenir. 2.9/ Géographie : a/ Cartographier les zones d'infection. B/ Volet enseignement : 1/ La pédagogie : La « science » pédagogique doit prendre en charge l'aspect enseignement/apprentissage dans son intégralité, car dans sa définition minimaliste, la pédagogie est une discipline qui se caractérise par une série d'opérations visant la réalisation des objectifs assignés à ces deux pôles qui se situent au centre du champ pédagogique. Pour ce faire, elle doit considérer, en amont, les curricula, en aval, les résultats/produits obtenus et transversalement, les facteurs de contexte interne (l'environnement académique et apprenants) et les facteurs de contexte externe (politique, sociaux tels que les crises engendrées par la pandémie du Covid-19, etc.). L'ensemble des éléments à considérer ou système pédagogique est en outre traversé par 02 dimensions : ? La première est diachronique et correspond au processus de formation, ? La deuxième est synchronique et fait référence aux différents facteurs de contexte externe. La question qui se pose avec acuité est quel rôle doit-elle jouer en temps de crise principalement durant le « confinement ». a/ Les curricula : Les curricula doivent être pensés et présentés dans le cadre d'un enseignement à distance ou e.learning. Celui-ci se présentera sous forme de plateforme permettant un apprentissage en ligne favorisant les échanges et les interactions entre les enseignants et les étudiants autour de contenus précis. La plateforme en question permettra aux enseignants de créer et d'éditer des cours en ligne et de les enrichir constamment en fonction des interactions et aux étudiants de consulter, de télécharger des contenus, de poser des questions, de débattre des réponses obtenues, de transmettre des travaux à corriger, de consulter leurs notes et de s'évaluer objectivement. La mise en place d'une telle plateforme est totalement subordonnée à la réunion des conditions suivantes : ? Un débit d'internet assez conséquent, ? Un local ou des locaux pour héberger une telle plateforme, ? Un contrôle systématique de sa fonctionnalité 24/24, de ce fait son entretien par des techniciens est une condition sine qua non. b/ Les enseignants : Les enseignants doivent faire montre de disponibilité totale durant les tranches horaires qui leur sont affectées. Affectations qui doivent être arrêtées en concertation avec leurs responsables pédagogiques. Donc un contrôle de leur assiduité est nécessaire. c/ Les étudiants : Afin de valider leurs acquis, les étudiants doivent faire montre d'un minimum d'assiduité. d/ L'évaluation : Là où le bât blessera sans doute est comment évaluer les apprentissages de ces étudiants afin de valider leurs acquis. Les enseignants engagés pour la bonne cause en collaboration avec l'ensemble des acteurs universitaires seront aptes à trouver la parade pour peu qu'ils se sentent se mouvoir dans un climat de confiance où le mérite ne s'acquiert qu'à l'aune des compétences avérées. *Professeur de psychologie - Université Alger 2 - Membre du CNDH et de l'ONPPE - Vice-présidente de la FOREM et présidente de l'ODE - Membre de l'ARIC |
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