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En effet, le niveau des
salaires est excessivement élevé pour un rendement presque nul dans tous les
domaines : La production en baisse ! Les études de projets, sous-traitées à des
concurrents de Sonatrach ! Exxon, appelée à réévaluer
les réserves ! Chevron, à coopérer dans le gaz de schiste ! Total, convoitant
les actifs pétroliers d'Anadarko, sans volonté de recours au «droit de
préemption», comme pour un défunt sans héritiers ! La stratégie de Sonatrach, sous-traitée auprès de Boston Consulting Group
(BCG). En effet, la stratégie «SH 2030» initiée par Ould
Kaddour, a coûté plus de 30 millions de US $ pour son
élaboration. Un gâchis qui découle de cette ancienne technostructure de Sonatrach. Bien entendu, ce n'est pas Ould
Kaddour, ce «génie»inventé
à des «fins douteux» avant et même après le scandale de Brown and Root Condor(BRC), qui paie de sa poche, mais la douloureuse
vers au BCG étant la dote de la «Bahja», la Belle
d'Algérie, pour un éventuel «soutien» outre-Atlantique ! BRC étant un holding
«militaro-énergétique» qui «gagne sans soumissionner», par magie du lobbying ou
de suppléance ! Il a été dissous sans recours à la procédure de liquidation
judiciaire et sans récupération de la «dote» !
Donc réduire les charges d'emploi du topmanagement de Sonatrach, c'est le salut économique pour cette compagnie, une mine d'or pour l'Algérie, permettant de supprimer les passe-droits, le gaspillage, les cartes bleues, la prime du sud, les comportements rentiers et carriéristes. Une «retraite à 50 ans»de Sonatrach, pour aller travailler comme cadre dirigeant dans des compagnies concurrentes, opérantes de surcroît en Algérie, comme Cepsa, BP, Statoil, Saipem ! Une logique du «beurre et de l'argent du beurre» d'Algérie ! Une situation anti-économique et même maladive ! Une différenciation salariale inexplicable (voir Chegrouche «Le surplus des fournisseurs» in Cahiers économiques de Bruxelles, 78 p) ! Pourtant, il y a une seule et unique Algérie. Le salaire n'est pas fonction d'un espace géographique (Sud ? Nord ?). Mais,il rétribue «la compétence de l'agent et de la complexité technique de l'agence», selon la théorie économique et managériale. Nulle part ailleurs, cette logique de différenciation salariale ! En réalité, on est en face d'une logique de «coopérants outre marins» venus du Nord (cette fois-ci le nord d'Algérie), qui opèrent au Sud(le Sahara), comme à l'époque coloniale : L'Algérie (le Nord) et le Sahara (le Sud) ! Non ! Il y a une seule Algérie ! Le salaire doit donc refléter«la compétence des agents et la compétitivité de l'entreprise» (in «Chroniques nord-africaines : Régence et Gouvernance»). Un cadre à Hassi Messaoud ou Ain Amenas vaut une autre compétence à Arzew ou à Boumerdes. Dans ces conditions, l'expertise et le savoir seront rémunérés à leur juste valeur et de manière équitable ! Pour ces «Coopérants» venus «d'ailleurs»qui espéraient peut-être un salaire similaire à celui de Carlos Ghosn, cet ancien de Renault. Au moins Ghosn a enrichi son pays d'origine Le Liban !La politique salariale de Sonatrach est donc un abus absolu, une contre sens économique, une façon de capter une part importante de la rente ! De quel droit ? Revoir les charges salariales surtout du management dirigeant mérite le soutien et la contribution des experts honnêtes et patriotes. Pas ceux qui hurlent avec les loups. Une technostructure, «hors-jeu» ? Le «scepticisme» du second groupe d'acteurs doit être différencié pour mieux cerner les enjeux pour Sonatrach, les trajectoires de croissance et le comportement de l'ancienne technostructure. Des acteurs «mécontents» certes, mais pas pour les mêmes raisons, souvent leurs intérêts sont contradictoires, voire antagonistes. Il s'agit de deux catégories : Les cadres compétents marginalisés, les «affidés» de l'ancienne direction. «Des cadres marginalisés !» De nombreux cadres de Sonatrach, souvent marginalisés par l'ancienne direction, en raison de leur origine géographique ou (et) de leur école de formation, sont sceptiques, voire amères probablement pour le «préjudice» subi ou même par «naïveté» culturelle, parce qu'ils ont perdu l'espoir dans le changement. Une paupérisation managériale sans précédent a frappé ces cadres compétents au mépris de l'éthique et de la réglementation. Nombreux sont ceux qui ont même quitté le pays, parce qu'ils refusent le despotisme de l'ancien ministre, le chef d'orchestre de l'ancienne technostructure, qui a tenté de remodeler Sonatrach en une zaouia patriarcale ! Ces cadres marginalisés sont plutôt révoltés ou déçus en raison de l'ampleur du gâchis ! Donc, comment une nouvelle direction peut-elle insuffler une dynamique de croissance et de progrès à une entreprise qui sous-traite tout à l'international ? Des cadres certes sceptiques mais patriotes qui méritent d'être réinsérés dans une dynamique de pôles d'excellence à Hassi Messaoud, à Hassi R'Mel ou éventuellement In Salah. «Des affidés hors-jeu ?» L'autre partie de ces acteurs amères, ce sont les «affidés» de l'ancienne direction, des loups qui se sont enrichis individuellement, tout en rendant l'Algérie pauvre. Ces loups sont les rentiers, partisans de 10% sur tout projet à l'international, avec des gros salaires directs de 50 millions centimes de DA, sans parler des avantages pécuniaires ou en nature, mal-acquis, indus ou passe-droits !Pour semer le doute, amplifier la confusion, ces rentiers mobilisent des «experts» supplétifs en Algérie et à Navarre, des plumitifs sur le Net pour empêcher toute initiative de changement. Parfois, ces loups étaient des anciens dirigeants de Sonatrach ou des affidés de la technostructure qui pointaient encore à la cantine du Groupe pétrolier : «Ils dégustent le fruit mais s'acharnent sur l'arbre» ! Le discours de cette technostructure qui a dirigé Sonatrach ou celui de son élite, en particulier pendant les deux dernières décennies, est contestable, souvent partial, donc sans intérêt explicatif pour la question de la gouvernance de Sonatrach, parce qu'il procède d'un vouloir de mystification et il participe à un pouvoir d'apologie. Il est très souvent répétitif, empreint de formulations passéistes de type «zaouia», spéculatives ou polémiques à «l'américaine».Par le discours de cette technostructure, Sonatrach donne l'impression que son «pays vital» qu'il faut «satisfaire sa demande énergétique n'est pas l'Algérie, Mais plutôt les marchés extérieurs, en particulier, les marchés d'Europe !». Une forme de perversion qui traduit au fait une extraversion économique de cette compagnie pétrolière d'Algérie, une forme de suppléance de sa gouvernance. Enjeu de la raréfaction de la rente ? La baisse tendancielle de la production, les fluctuations des prix du pétrole et l'ouverture de l'amont aux compagnies internationales (IOCs) sont les principaux enjeux d'une possible raréfaction de la rente pétrolière. L'anticipation de cette raréfaction est amplifiée par le nouveau mode de redistribution de ces IOCs, un mode inhérent à la mise en œuvre de la nouvelle loi sur les hydrocarbures (LH2020). Cet enjeu, que les acteurs ne mesurent pas encore ses effets sur l'économie du pays, est susceptible de soustraire tout un panel social des avantages acquis (rente, excédent organisationnel, abus de position) par un jeu de transfert de pouvoir de rétribution lié à la captation de la rente pétrolière, de Sonatrach vers les compagnies internationales. Une perte progressive des parts de marché de Sonatrach se traduirait notamment par l'influence croissante des compagnies étrangères dans la définition des règles du jeu en Algérie. Par ailleurs, la demande intérieure énergétique est de plus en plus forte et exige la mise en œuvre d'une infrastructure de production et de transport performante. Parmi ces projets pertinents et crédibles, il y a ceux qui devront satisfaire la demande énergétique et électrique intérieure, sans cesse croissante, du littoral et du Sahara. Enjeu de la course à l'exportation ? Dans une dynamique de jeu de puissances et d'échange inégal, la course à l'exportation ne reproduit que l'extraversion économique. L'exportation des hydrocarbures génère des revenus dont une partie est destinée au développement d'autres projets d'exportation, pour satisfaire toujours une demande outre marine. Telle est la vision de l'ancienne technostructure de Sonatrach, celle de la montée en puissance des projets d'hydrocarbures pour une demande extérieure. Le plan «Valhyd» et le «plan pétrochimique» s'insèrent dans cette vision managériale. La recherche de la rente reproduit cette logique d'extraversion économique. Les effets de cette extraversion et son coût pour le pays sont d'abord géopolitiques : une dépendance croissante des marchés mondiaux et des puissances internationales. L'exportation des hydrocarbures induit l'exportation, toujours l'exportation. Quel que soit le motif évoqué, l'ancienne technostructure de Sonatrach ne peut rien penser en dehors de l'exportation des hydrocarbures. Les élites de gouvernance ne peuvent anticiper ou conduire une action économique ou budgétaire que dans une optique d'exportation. L'exportation est à l'Algérie postcoloniale, ce que la course était à l'Etat d'Alger (1710-1830). Une similitude syndromique (in Chegrouche op. cit.) ! La rente est le jeu et l'enjeu pour Sonatrach. Elle est une bénédiction pour les puissances qui régulent son usage comme la Norvège et la Hollande. Une malédiction pour les pays rentiers, toujours à la recherche de la rente, comme l'Espagne, dans sa course à l'or d'Amérique ! Ce pays a accaparé presque tout l'or sud-américain mais elle a perdu au final, sa puissance et son rayonnement, exactement comme l'Etat d'Alger. La rente «tue» ! La gouvernance a gaspillé 1000 milliards de US $ de 2000 à 2020, sans effet induit pour l'économie du pays ! Les annonces de la nouvelle direction de Sonatrach sont de nature à insuffler une nouvelle dynamique d'entreprise et de pôle d'excellence, pour des véritables «oasis» industrielles et urbanistiques en Algérie ! *Dr. Chercheur en Economie & Stratégie, Université Paris I - Directeur du Centre d'Etudes Nord-Africaines (Paris) - Auteur de nombreuses publications relatives à l'économie et à la géopolitique. En 2020, il a publié deux ouvrages : «Chroniques nord-africaines : Régence et Gouvernance» (500 P), «Géopolitique d'Algérie : Syndrome de la régence» (300 P). Il s'exprime souvent dans la presse ou lors des forums sur des problématiques de Géopolitique comparée et de Relations internationales. Chroniqueur sur de nombreuses chaines de télévision internationales. |
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