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Humeurs cannoises
au jour le jour. Chronique délirante à ne jamais prendre au sérieux. Même si la
vérité sort souvent des yeux de la vieille momie. Cinquième épisode : La nuit
de pleine lune.
23h55 : Le dilemme de la nuit : Y aller ou pas, à la fête de Abou Leïla ? La lune était pleine et le ventre vide. Ok, tant pis, allons-y. A nos risques et périls. 00h12 : Il n'y avait pratiquement rien à manger, rien à boire, et tout à perdre en venant à cette fête. L'équipe de Abou Leïla était là, certains attendaient tels des vautours déguisés en pingouins ce qui devait fatalement se produire. 00h14 : Mounia Meddour est là, comment l'éviter ? Danser ? On ne sait pas. S'enfuir, ça ne se fait pas. 00h17 : Clash. Avec en intro le fameux «Tu es bien le seul à dire du mal de mon film Papicha» et en outro «Tu as été odieux avec Lyna Khoudri». 00h20 : Lyes Salem danse très bien mais pas aussi bien que Yacine Bouaziz. Et si on dansait Mounia au lieu de se disputer sans s'entendre ? 00h50 : Lyna Khoudri me fait la gueule, ça se voit et ça fait mal au cœur, vraiment. Mounia Meddour enfonce le clou «C'est toi qui nous a brisé le cœur». 00h51: Le ciel va peut-être s'ouvrir et des anges descendre à la rescousse de la Momie. Le ciel ne s'ouvre pas, ce salaud, mais on s'enfonce de plus en plus dans le sable à chaque fois qu'on croise la maîtresse des papichettes 00h55: «Blababla, tu écris n'importe quoi, blablabla t'es méchant. Blablabla, boum boum boum. Tout ça sur fond des Djadja Djadja de Aya Nakamura qui tourne en boucle dans une sono tellement saturée qu'on est obligé de hurler comme un forcené quand on dit «Mounia on n'a rien contre toi» . Quelle idée aussi de venir à cette fête ! 00h55 : Résultat des courses de ce Cannes DZ : Trois nouveaux ennemis en trois jours, la miséricorde et le pardon ils sont où ? Résumons. D'abord Yasmina Khadra fâché qui annule une interview suite à une blague certes de pas très bon goût mais pas de quoi fouetter un guett même m'digoûté. Nous avions juste écrit en apprenant son arrivée sur la Croisette ceci: «Khadra sur le tapis rouge, s'il vient en haïk blanc, ça fera drapeau algérien». Grosse colère en forme de refus glacial de m'adresser la parole, c'est fou comme une blague un peu conne peut révéler d'autres conneries qui le sont beaucoup moins. 01h00 : La décision est prise : bannir irrévocablement le mot haïk, les films avec des haïks, et les femmes portant le haïk. Le haïk porte malheur, maintenant c'est prouvé. Désormais le haïk pour la Momie, c'est comme le hidjab pour la Fourrest (présente elle aussi dans les fêtes cannoises, tiens, tiens). No Way c'est No Way? 01h12 : Discussions sous stress avec Belkacem H. et Amine K. sur l'état du cinéma algérien qui va mal et qui ne risque pas de s'améliorer avec le hirak -à ne pas confondre avec haïk, s'il vous plait-. Le cinéma algérien va mal ? Voilà qui promet des prochains festivals de Cannes plus calmes. Un mal pour un bien. Du coup, la Momie accepte à son tour de porter les badges en soutient au hirak. Pourvu qu'il dure? 01h15: Comment se fait-il qu'Amin Kabbès reste souriant avec tout le monde, toujours avenant, aussi bien avec les uns que les autres. Amin K. est l'assistant réal acclamé aussi bien par l'ancienne garde que la nouvelle vague du cinéma algérien. Bref, à quelles drogues carbure-t-il ? Il jure sur le haïk de sa grand-mère qu'il n'en prend jamais. On le croit tout à fait, mais on lui demande quand même le téléphone de son dealer, car l'ambiance est down. 01h20 : Gros blues et bouffées nostalgiques, flashs sur les belles années cannoises sans films algériens, où l'on pouvait dans le calme et la volupté regretter l'absence du pays bien aimé (loin des yeux, près du cœur) dans un entre-soi civilisé avec la complicité des Mabrouki.. . 01h22: Sapristi, les Mabrouki ! Ils ne sont pas à Cannes cette année pour la première fois de l'histoire du Festival et on ne s'en était même pas rendu compte ! Or Cannes sans Azzedine et Roselyn Mabrouki, c'est comme si on nous disait Cannes sans les palmiers?Comment se fait-il et où sont-ils ? Un coup de Viber à la prison militaire de Blida : Non, ils n'ont pas été arrêtés?On commence à imaginer le pire et des larmes de crocodiles coulent déjà sur notre Lacoste made in China. Un dernier essai par FB et, coucou voilà Azzedine qui nous répond : «Nous sommes à Hong-Kong pour un festival de films restaurés. Très bien ton interview avec Lyna Khoudri ». Quelqu'un peut-il nous passer son haïk pour qu'on puisse se pendre ici même et toute de suite, avant que la fête ne se termine ? |
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