|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
Le correspondant du Quotidien
d'Oran a été plutôt sévère dans son compte-rendu du film «Papicha»,
premier long-métrage de Mounia Meddour dévoilé à Un Certain Regard, voyons voir
comment les journalistes du reste du monde ont vu et jugé ce film. Revue de
presse.
Tout le monde veut rencontrer Lyna Khoudri, certes, mais comment le film dans lequel elle brille a-t-il été vu et reçu ? Il y a ceux qui ont décidé de ne pas en parler, une manière de ne pas en dire du mal ? Rien en tout cas dans Variety, le journal de référence américain de l'industrie cinématographique et dont le moindre article peut décider - ou pas - un distributeur à acquérir les droits de diffusion du film. Rien non plus dans The Hollywood Reporter, ni dans Le Monde, le quotidien français qui a réduit sa pagination consacrée au Festival de Cannes. En revanche la revue spécialisée anglaise Screen dans sa version quotidienne à Cannes publie un article positif louant le courage de la réalisatrice: «Une caméra tenue dans la main, dont une grande partie reste concentrée sur le corps et le visage des femmes, suscite notre sympathie (...). Mais le volet le plus gratifiant du film est la manière inventive et pointue selon laquelle les vêtements et les textiles sont utilisés comme métaphores à la fois pour les contraintes et le défi féminins» note Lee Marshall. Le journaliste français Serge Kaganski du mensuel culturel Transfuge abonde dans le même sens avec toutefois un bémol «Ode aux femmes lors de la décennie noire en Algérie, «Papicha», feelgood movie un peu trop gagné d'avance qui emporte le morceau grâce à ses superbes actrices» dit-il. Son jeune collègue du quotidien Libération (de gauche officiellement) est plus explicite dans sa notule consacrée au film: «Papicha, coup d'essai de l'Algérienne Mounia Meddour, après sa présentation chaleureuse sur la scène de Un Certain Regard, et malgré la rage et la joie combatives qui portent son héroïne de bout en bout, finit par faire parvenir à saturation le désir d'empathie de ses spectateurs. Car c'est l'unique corde que le film tire, et un peu trop fort» estime Luc Chessel. Pour le quotidien catholique français La Croix, «Papicha» est «un film-manifeste d'une génération perdue». L'article qui a pour titre accrocheur «Cannes 2019, la charia sur grand écran», permet à l'envoyé spécial de rendre compte de deux films présentés dans Un Certain Regard, «Papicha» de Mounia Meddour bien sûr et «Les Hirondelles de Kaboul», le film d'animation de Zabou Breitman et Eléa Gobbé- Mévellec, adapté du best-seller de Yasmina Khadra. En ce qui concerne le film algérien, le critique Jean-Claude Raspiengeas écrit ceci : «Chronique d'une amitié, Papicha, longuement ovationné par les festivaliers, est le film-manifeste d'une génération perdue qui a dû plier l'échine et subir de nombreuses pertes (jeunes filles tabassées ou tuées). C'est aussi un vrai film de femmes, symbole du renouveau du cinéma africain, porté par une relève de réalisatrices». Gwennaëlle Masle, la responsable du journal online Le Mag-ciné, est, elle, dithyrambique: «Papicha est fort, puissant, le genre de premier film qui passionne dans son intensité et son propos, en alliant les deux avec une maîtrise qui force le respect (...) Lyna Khoudri retient toute l'attention tant son regard, son phrasé bouleverse». |
|