« Ce sont des camps de concentration,» lâche le président de la commission de la protection des droits de l’homme dès nos premiers propos sur les Nigériens. Maître Ksentini déclare être «consterné et je ne peux que dénoncer ce genre de situation.» Il estime qu’il faut «avant tout respecter la dignité humaine, c’est une obligation morale qui incombe à l’Etat algérien». Pour lui, «c’est vraiment déplorable de savoir qu’il y a des êtres humains qui vivent dans d’aussi dramatiques conditions comme les Nigériens». Il affirme alors que «l’émigration, soit on l’arrête soit on l’assume et on l’organise!». L’Etat, pour maître Ksentini, «doit reconnaître et accorder le statut de réfugié aux étrangers qu’il accepte sur son sol, on ne peut les parquer comme des animaux !». Il ne pense pas que le «dossier» nigérien est politique. «C’est de l’humanitaire, il faut l’assumer surtout si on a décidé de le pratiquer ! C’est une obligation morale pour l’Etat algérien, il faut respecter la dignité humaine, d’ailleurs c’est un droit et une obligation constitutionnelle».