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Alors que l'ANA pointe du doigt les Japonais : Le chantier de l'autoroute Est-Ouest toujours bloqué

par A. Mallem



La grève déclenchée par les entreprises sous-traitantes, au niveau du tronçon constantinois de l'autoroute Est-Ouest, entre, aujourd'hui, dans sa quatrième journée, sans que les prémisses d'un dénouement n'apparaissent à l'horizon.

Les entrepreneurs qui n'ont pas été payés par Cojaal, depuis 2 ans, jugent leur situation dramatique, car faisant face, aussi, aux réclamations de leurs ouvriers mis dans une situation désespérée. Ainsi, la colère est montée d'un cran parmi les entrepreneurs, de plus en plus nerveux, menaçant de bloquer et le chantier et les bases de vie des Japonais, à partir de samedi prochain. Telle est la situation, au moment où le gouvernement, par l'intermédiaire du directeur général de l'Agence nationale des autoroutes (ANA), M. Ziani, est intervenu pour éclaircir les choses. Le DG de l'ANA a déclaré, en effet, hier à l'APS, que « l'argent réclamé par le consortium japonais, chargé de la partie-est de l'autoroute Est-Ouest, pour l'achèvement du tronçon Constantine/Skikda, a été versé, il y a près de 2 mois par le gouvernement algérien, et que le coût total des travaux de base ou complémentaires, devant être réalisés dans le cadre de ce chantier, a été versé le 12 mars 2013, au Fonds national de l'investissement (FNI), conformément aux directives du Premier ministre, M. Abdelmalek Sellal ». Le DG de l'ANA lance la balle dans le camp des Japonais qui, selon ses affirmations, « n'ont pas encaissé ces fonds pour des raisons qui n'ont rien à voir avec la partie algérienne ». M. Ziani a ajouté, dans ce contexte, que la partie japonaise n'a pas présenté, jusqu'ici, la prorogation du délai de caution, document indispensable et réglementaire, dans la conclusion de ce genre de transactions. Ce délai avait expiré en octobre 2012, a encore précisé M. Ziani, ajoutant que le maître d'ouvrage «ne restera pas les bras croisés» et compte agir conformément à la réglementation en vigueur, en appliquant des «mesures coercitives à l'encontre de cet opérateur étranger qui détient le marché de réalisation de l'un des plus importants projets d'Algérie».

Rappelant «toutes les facilités multiformes accordées par le gouvernement algérien au consortium japonais Cojaal depuis la remise de l'ordre de service (ODS), en septembre 2006", le directeur général de l'ANA a indiqué que son agence avait «exprimé, il y a deux jours, lors d'une réunion avec la partie japonaise, son entière disposition à fournir tout document administratif pouvant aider les Japonais à obtenir la prorogation du délai de caution». Le gouvernement algérien a mis les bouchées doubles pour honorer les engagements du Premier ministre, lors de sa visite de travail dans la wilaya de Constantine, en février dernier, pour régler les problèmes des factures impayées et permettre ainsi au consortium japonais de livrer le chantier dans les délais impartis, a souligné le responsable, précisant que si erreur il y a, elle incombe à la seule partie japonaise. Soulignant qu'une «régression dans le rythme des travaux a été observée sur le tronçon Constantine-Skikda», M. Ziani a affirmé que la partie algérienne veillera à ce que les «pendules soient remises à l'heure».

Mais, les responsables de Cojaal, de la base d'El-Harrouch, dans la wilaya de Skikda, persistent dans leur obstination à mettre tout le tort sur le dos du gouvernement, en disant aux créanciers « qu'ils n'ont pas de quoi honorer leurs factures faute d'avoir reçu l'argent émanant de l'organisme gouvernemental compétent ». Contactés hier, les représentants des entreprises algériennes prestataires de services au bénéfice de la société nippone, par la voix de M. Talhi, ont annoncé clairement qu'ils vont durcir leur position, à partir du samedi 11 mai, en paralysant complètement le chantier et la route nationale Constantine-Skikda-Annaba. « A l'expiration du délai de 4 jours que nous avons accordé à Cojaal pour nous verser au moins 50 % de la facture des 500 milliards de centimes, qui date maintenant de 2 ans, nous allons bloquer toutes les routes », a-t-il déclaré, sur un ton catégorique, ajoutant que « ses collègues vont contacter les chefs des dairas d'El-Harrouch, Zighoud-Youcef et Didouche Mourad (qui dépend de Hamma-Bouziane, ndlr), ainsi que les services de sécurité, et nous bloquerons la route nationale en exigeant l'intervention des autorités supérieures ».