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Préavis de grève sur le chantier du Transrhumel

par A. Mallem

C'est de nouveau le clash entre le partenaire social et la direction de l'entreprise brésilienne, Andrade Guttierez, chargée de la réalisation du pont transruhmel. Le syndicat d'entreprise vient de déposer un préavis de grève de 8 jours dont le délai court à partir du 7 mai dernier. Contacté hier, M. Soualmia, secrétaire général de la section syndicale de cette entreprise a confirmé l'information en exposant les motifs ayant conduit les travailleurs à recourir au droit de grève. «Il faut d'abord dire aux Constantinois et à l'opinion publique que les travailleurs et le syndicat du Transruhmel ont tout fait pour éviter le recours à la grève qui, nous le savons pertinemment, n'arrange personne et ne fait que retarder la réalisation du projet. Malheureusement, les travailleurs souffrent d'une situation inacceptable provoquée par le partenaire brésilien». Et le représentant syndical d'expliquer que les responsables de l'entreprise Andrade Guttierez s'obstinent depuis presque une année à ne pas appliquer certaines dispositions contenues dans la convention collective signée entre les deux parties, tout en refusant catégoriquement le dialogue avec le partenaire social. «Hier, nous avons pris contact avec notre tutelle syndicale, l'Union territoriale Ouest (UTO) de l'UGTA de Constantine, pour lui faire part de cette situation, explique M. Soualmia, et le responsable chargé des conflits sociaux s'est déplacé avec nous à la base de l'entreprise située dans le quartier du Bardo pour discuter avec le responsable brésilien, mais ce dernier a refusé de le recevoir». Le secrétaire de l'UTO chargé des conflits sociaux, M. Bilami Hamza, en l'occurrence, a confirmé ajoutant qu'il a réussi à forcer, pacifiquement, l'entrée du bureau du responsable en lui faisant la lecture des revendications insatisfaites des travailleurs et en l'informant du dépôt du préavis de grève.

Selon M. Bilami, les travailleurs du Transruhmel réclament l'application des dispositions de la convention collective concernant l'octroi de la prime de rendement individuelle et la prime de rendement collectif (PRI-PRC) que l'employeur s'obstine à ignorer. Aussi, le rappel de l'indemnité d'expérience professionnelle (IEP) à partir de l'année 2009, pour le non-paiement des jours fériés œuvrés ou leur récupération par un repos, pour la méthode de calcul non réglementaire des heures supplémentaires œuvrées au-delà du seuil de 44 heures, pour la discrimination constatée entre les travailleurs algériens et étrangers dans l'application des consignes de sécurité édictées par la sécurité sociale, etc. Le représentant de l'UGTA ajoute que les travailleurs algériens accusent les responsables brésiliens du chantier de ne pas appliquer les lois algériennes en matière de recrutement. «Et c'est tout à faite juste, affirme notre interlocuteur, actuellement, le chantier du transrhumel compte un nombre de travailleurs étrangers bien supérieur à celui des locaux, dans la proportion de 200 contre 150». «Alors, la question se pose : qui a délivré les permis de travail à ces étrangers ?» s'est interrogé M. Bilami tout en signalant que «l'entreprise brésilienne s'applique, depuis quelque temps déjà, à mettre fin systématiquement aux contrats des travailleurs locaux pour les remplacer par des travailleurs expatriés». Il a terminé en indiquant que des copies du préavis de grève ont été envoyées au wali, à l'inspection du travail, à la direction des travaux publics en sa qualité de maître d'ouvrage, ainsi qu'au ministère du Travail. Enfin, le secrétaire général de la section syndicale de l'entreprise, M. Soualmia, est revenu pour signaler qu'il allait informer les travailleurs, dans la journée même, du dépôt du préavis de grève. «Il se peut aussi qu'il y ait une rencontre de conciliation entre les deux parties qui se déroulera dimanche prochain à l'inspection du travail de Constantine comme cela m'a été indiqué par l'inspecteur lui-même. En tout cas, mardi prochain 14 mai, avant l'expiration du préavis de grève, nous provoquerons une assemblée générale des travailleurs pour décider de déclencher ou non la grève».

Hier, dans la journée, il nous a été quasiment impossible de joindre un responsable brésilien d'AD.