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La wilaya de Béjaïa va-t-elle renouer avec le développement, après la
«traversée du désert» qui a commencé en 2001, avec les événements tragiques de
Kabylie ?
Tout porte à le croire. Du moins, c'est le message que veulent faire passer certains proches du Premier ministre qui relèvent que depuis la visite de l'ancien chef du gouvernement Mokdad Siffi, à la fin des années 1990, jamais un responsable de cette envergure ne s'est rendu dans cette wilaya. Il faut savoir que le Premier ministre connaît très bien la région, du temps où il était ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, puis sous l'ère Bouteflika, en tant que ministre des Ressources en eau. C'est d'ailleurs le seul ministre à s'être rendu, dans la wilaya de Béjaïa, qui était, en ce temps là (2002), en proie à des émeutes sanglantes. Contrairement à toutes les prévisions et en dépit de la décision des «Arouchs» de ne laisser aucun officiel se rendre en Kabylie, Abdelmalek Sellal était le seul membre du gouvernement à s'y rendre, en traversant, par route, toute la vallée de la Soummam et en inspectant des projets relevant de son secteur, notamment celui du barrage de Tichi Haf. Pour l'histoire, aucun incident n'avait émaillé sa visite dans la wilaya de Béjaïa, alors que cette dernière était à feu et à sang, en ce temps-là. Aujourd'hui, la wilaya de Béjaïa, en dépit de tous les programmes de développement dont elle a bénéficié, est restée à la traîne et accuse un retard d'au moins une dizaine d'années, par rapport aux autres wilayas limitrophes, telles Sétif, Bordj Bou Arreridj, M'Sila et même par rapport à la wilaya de Tizi Ouzou qui avait vécu, en 2001, les mêmes événements tragiques. Le Premier ministre ne vient pas les mains vides. Une douzaine de projets sont inscrits dans son canevas. Mais le plus important reste, incontestablement, le lancement officiel des travaux pour la réalisation de la pénétrante qui reliera la wilaya de Béjaïa à l'autoroute Est-Ouest. Il faut préciser que les populations locales souffrent, atrocement, du manque d'infrastructures routières. Il n'existe qu'une seule voie (RN 26) pour se rendre à Alger ou dans l'ouest du pays. Cette route existe depuis l'indépendance et est restée, en l'état, alors que le parc automobile a littéralement explosé. Il faut une dizaine d'heures pour se rendre de la capitale, à Béjaïa, sur une distance de 245 km, alors qu'on peut faire le double de cette distance en, à peine, 3 heures, en empruntant l'autoroute vers Oran ou Constantine, à titre d'exemple. Dans ses valises, le Premier ministre vient aussi avec d'autres projets, non moins importants, notamment le lancement des travaux de la gare maritime, le dédoublement et la modernisation de la ligne de chemin de fer entre Beni Mansour et Bejaïa ou encore l'extension de la piste d'atterrissage de l'aéroport ?Abane Ramdane'. La visite d'autres projets, en cours de réalisation, est également programmée, lors de cette visite qui sera clôturée par la traditionnelle rencontre avec la société civile. Même si Sellal jouit d'un grand capital sympathie dans la région, la population l'attend, toutefois, de pied ferme pour s'expliquer sur les raisons qui ont fait de la wilaya de Béjaïa, l'une des dernières en matière de développement économique, alors qu'elle était la destination favorite des Algériens, avant les événements du «Printemps noir». |
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