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Registre de commerce obligatoire pour les ambulants
par Moncef Wafi
L'Etat impose dorénavant aux commerçants exerçant des activités
commerciales non sédentaires, autrement dit les ambulants, un registre du
commerce et une autorisation du maire pour exercer. Le décret exécutif n°13-140
publié dans le journal officiel n°21 fixe les conditions d'exercice des
activités commerciales non sédentaires, qui doivent désormais souscrire à une
immatriculation au registre du commerce et à l'autorisation du président de
l'APC de sa commune de résidence habituelle, pour l'attribution d'un
emplacement au niveau des marchés hebdomadaires ou bihebdomadaires et de
proximité ou des champs de foire, ou de tout autre espace ou emplacement
aménagé à cet effet. L'activité en étal ou de manière ambulante à bord de
véhicules aménagés est exercée par des personnes physiques, titulaires de
registre du commerce comportant les codes d'activités y afférents, tels que
répertoriés dans la nomenclature des activités économiques soumises à
inscription au registre du commerce. Le wali, lui, fixe par arrêté les
conditions générales d'organisation et d'exercice de l'activité non sédentaire
avec la délimitation des emplacements réservés à l'exercice de l'activité, les
droits de place et de stationnement ainsi que les règles d'aménagement,
d'hygiène, de salubrité et de police des lieux. Par ailleurs, le président de
l'APC peut ouvrir exceptionnellement les espaces réservés aux ambulants à des
commerçants sédentaires et à d'autres intervenants non immatriculés au registre
du commerce. Le décret en question stipule que le commerçant non sédentaire est
tenu de respecter la réglementation applicable à son domaine d'activité et/ou
aux produits et services qu'il commercialise qui doivent obéir aux exigences de
sécurité, de salubrité, de tranquillité et de santé publique et ne doit pas
porter préjudice à l'environnement urbain immédiat ou constituer une entrave
pour les activités commerciales sédentaires mitoyennes. Un article rarement
respecté en vérité puisque les ambulants exerçant dans des espaces réservés, à
l'image des marchés hebdomadaires, n'hésitent pas à laisser, en fin de journée,
des tonnes d'ordures ou de concurrencer déloyalement leurs voisins sédentaires.
Cette décision risque de porter un coup préjudiciable à des milliers
d'ambulants qui ont toujours activé avec pour seul document officiel, quand il
est présenté, une patente du maire. Ainsi, et après le démantèlement des
marchés «sauvages» et des espaces de vente «illégaux», l'Etat veut mettre
davantage de l'ordre dans les activités commerciales pour cerner définitivement
le commerce informel, source de milliards de dinars d'évasion fiscale.
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