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En Algérie, pratiquement l'ensemble des protagonistes du secteur culturel
adhérent à l'idée selon laquelle les associations culturelles et artistiques en
Algérie sont très nombreuses et «pullulent» à grande allure depuis les années
1990.
Une autre idée très répandue et qui revient souvent veut que ces «nombreuses» associations bénéficient d'un budget conséquent malgré leur faible rôle sur le terrain et qu'elles n'ont été, en réalité, créées que pour bénéficier des financements publics. Ces affirmations nous rappellent l'idée reçue et qui a eu la peau dure selon laquelle le budget consacré à la culture en Algérie était faible. Mais vérification faite, il s'est avéré que ce budget est de loin le plus important en Afrique et dans la région arabe ! Selon les derniers chiffres officiels (voir le tableau ci-dessous), le nombre des associations culturelles et artistiques en Algérie s'élève à 6074 entre 2006 et 2009, dont 171 associations «littéraires», 1168 associations «artistiques», 1299 associations qui s'intéressent à «l'histoire et au patrimoine» et 3436 autres dites «pluridisciplinaires», selon le classement du ministère de la Culture. 6074 associations culturelles et artistiques dans un pays comme l'Algérie, cela correspond au taux très faible de 1 association culturelle pour environ 6250 Algériens. Ce taux s'affaibli davantage à Alger. Avec ses 3 millions d'habitants environ, la capitale compte 309 associations culturelles seulement, soit environ 1 association culturelle pour presque 10.000 habitants ! Il faut savoir qu'en France par exemple, il existait en 2007 quelque 204.800 associations culturelles, soit 1 association culturelle pour environ 300 habitants. Le constat est donc sans appel : le nombre d'associations culturelles est très faible, et le taux par habitant est probablement l'un des plus bas au monde. De plus, ces 6074 qui existent ?en activité ou pas? à travers le territoire national reçoivent seulement 0,23% du budget consacré à la culture en Algérie par an, soit environ 5 milliards de centimes, une somme totalement dérisoire et qui est, de plus, distribuée d'une façon complétement opaque. Ainsi, les deux idées reçues citées aux débuts n'ont absolument aucun fondement. Le faible nombre d'associations ainsi que le montant très dérisoire qui leur est consacré reflète l'absence d'un secteur culturel indépendant, et la marginalisation par les autorités de de toute action culturelle initiée par les citoyens. Les politiques publiques pour faire émerger le secteur culturel indépendant sont à revoir, et les mécanismes sournois contribuant à son étouffement sont à bannir cat il s'agit là d'un totalitarisme qui ne dit pas son nom. |
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