|
|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
Les ministres maghrébins de l'Intérieur à Rabat : La sécurité avant tout
par Moncef Wafi
Daho Ould Kablia
participera aujourd'hui avec ses homologues maghrébins à une réunion de travail
à Rabat dédiée exclusivement aux questions sécuritaires qui préoccupent la
région notamment la lutte contre le terrorisme, le trafic de drogue et la
criminalité transfrontalière.
Décidée en marge
de la 30è session du Conseil des ministres arabes de l'Intérieur qui s'était
tenue à Ryad le 14 mars, et annoncé par le ministre des Affaires étrangères,
Mourad Medelci, cette rencontre s'inscrit dans une conjoncture particulière
après la demande américaine d'élargir le mandat de la mission des Nations unies
au Sahara occidental (Minurso) au respect des droits de l'homme. Les priorités
de l'heure sur la table des ministres maghrébins de l'Intérieur tourneront
essentiellement sur les questions de sécurité et les cinq ministres d'échanger
leurs points de vue sur les « liens étroits entre le trafic de drogue et le
financement du terrorisme », ainsi que la « prolifération des armes à feu dans
la zone sahélo-saharienne » ou encore « l'émergence de nouveaux réseaux de
traite internationale d'être humains dans la région ouest-africaine », avait
déclaré dernièrement à l'agence marocaine MAP le ministre marocain de
l'Intérieur Mohand Laenser. Cette rencontre de Rabat se veut être un
prolongement d'un processus, selon M. Medelci, né à Alger en juillet 2012 lors
d'une réunion des ministres maghrébins des Affaires étrangères qui ont abordé,
pour la première fois, la question sécuritaire. « C'est lors de cette rencontre
que nous avons passé en revue le risque sécuritaire propre à notre région. Nous
sommes sortis avec la plateforme d'Alger qui a donné une lecture de ce risque
et, en particulier, celui découlant des développements de la crise libyenne et
malienne », a-t-il rappelé. Elle est également perçue comme un autre jalon
constructeur devant mener à la « normalisation » du fonctionnement de l'Union
du Maghreb Arabe (UMA) et la tenue de son sommet, avait indiqué le ministre
algérien des Affaires étrangères. La rencontre d'aujourd'hui doit passer en
revue, entre autres dossiers, la situation sécuritaire dans la région
influencée par les événements au Sahel mais aussi en Libye, en ce qui concerne
Alger avec la circulation des armes alors que d'après M.Medelci, un travail est
fait avec les Libyens et les Tunisiens pour une meilleure gestion de la
sécurité aux frontières. La lutte contre le terrorisme et le crime organisé
avec la montée en puissance des réseaux de narcotrafiquants restent également
des sujets d'actualité. Si un consensus s'est dégagé sur ces dossiers à traiter,
l'ombre d'autres questions « bilatérales » planeront certainement sur ce
rendez-vous des cinq de l'UMA avec l'ouverture des frontières
algéro-marocaines, le dossier sahraoui, du cas du jeune Islam Khoualed, détenu
au Maroc ou de la campagne médiatique marocaine menée contre l'Algérie. A
propos de ces questions en suspens, Mourad Medelci avait affirmé dernièrement
que la campagne médiatique marocaine contre l'Algérie est « en contradiction »
avec la volonté d'Alger et de Rabat « d'aller de l'avant ». Quant aux
frontières terrestres, il a précisé que la solution doit être trouvée «
bilatéralement ». S'agissant de Islam Khoualed, il a déclaré que « l'Algérie
n'a pas l'intention de remettre en cause la souveraineté de la justice
marocaine », tout en souhaitant que le processus d'appel introduit par sa
famille « pourra permettre à la justice marocaine de tenir compte de ce qui
c'est passé réellement ». Du côté marocain, cette rencontre tombe dans un
contexte assez spécial qui a vu les principaux alliés du royaume alaouite lui
tourner le dos. Washington qui a déclaré présenter, avant la fin avril, un
projet de résolution aux pays membres du Conseil de sécurité de l'ONU pour
étendre le mandat de la Minurso au respect des droits de l'homme et Paris qui
envisage de ne pas s'opposer à cette démarche. Rappelons que le roi du Maroc,
Mohammed VI, et les membres de son gouvernement ont dénoncé cette initiative
visant à « dénaturer le mandat » de la Minurso.
| |
|