L'idée généreuse et citoyenne de bâtir des maisons du cancer en Algérie
fait son chemin. Après Sétif, Alger, Blida, Djelfa et Tlemcen, c'est au tour de
Constantine, une wilaya qui a de tout temps accueilli les malades atteints de
différentes pathologies de l'est du pays, particulièrement les cancéreux et
leurs accompagnateurs en raison de la domiciliation dans la ville des ponts du
CAC et son matériel de radiothérapie, de lancer les premiers jalons de la
naissance du projet de réalisation d'une maison du cancer. La maison d'accueil
de «WAHA», du nom de l'association d'aide aux malades du cancer qui porte à
cœur ce projet, a obtenu au prix sonnant et trébuchant de 18 millions de dinars
un terrain de 6000 mètres carrés pour réaliser la maison du cancer, une
assiette acquise dans le cadre du Calpiref. Il est clair, en classant la
demande du terrain en question au niveau du Calpiref, qu'on confond là entre un
investisseur et une association à but non lucratif militant pour un projet
humanitaire, mais cela ne semble pas trop perturber la sérénité et la volonté
de l'équipe de l'association «WAHA», présidée par le professeur Abdelhamid
Aberkane et qui compte en son sein différents membres actifs venus de divers
horizons, ainsi que l'adhésion de plusieurs personnes venues de différents
secteurs professionnels dont les architectes « citoyens » qui prennent en charge
le volet étude et réalisation de la maison du cancer et qui ont fait hier les
premières esquisses du projet architectural par un de leur représentant, M.
Mourad Belabiod. De son côté, interrogé hier en marge de la rencontre organisée
à l'occasion de la «naissance» de ce projet au niveau de l'Hôtel Hocine de la
nouvelle ville Ali Mendjeli en présence du wali (président d'honneur de
l'association «WAHA») et plusieurs spécialistes éminents de ce drame social et
familial, le professeur Aberkane laissera entendre à ce propos que «le ministre
des Finances a été saisi sur la question du prix de cession du terrain, trop
élevé pour une association à but non lucratif, et l'espoir existe d'une
révision à la baisse de ce prix». Mais l'enjeu n'est vraisemblablement plus limité
à ce niveau pour cette équipe qui a fait son credo cette citation, «s'il est
urgent d'alerter, il est encore plus urgent de commencer». L'association
«WAHA», qui se veut une oasis de repos face aux tourments provoqués par les
maladies du cancer, nourrit clairement l'ambition de passer à un «autre» stade
pour réaliser son projet. Et, dans ce sens, le recours à la générosité des
citoyens est déjà initié, notamment grâce au riche «relationnel» entretenu par
les personnalités membres de l'association. Dons des bienfaiteurs, téléthon,
soutien de fonds publics, sont autant d'idées qu'on s'attelle à exploiter pour
réunir l'argent nécessaire à la construction, le plus tôt possible, de la
maison du cancer qui servira de lieu d'accueil, d'information, d'orientation et
d'accompagnement pour les patients cancéreux et leurs proches. Bien sûr, la
maison du cancer n'est qu'un maillon dans la chaîne de la prise en charge des
cancéreux, car pour éliminer tous les dysfonctionnements qui affectent depuis
quelques années le quotidien des malades et leurs familles, il faudrait
impérativement associer d'autres services publics, à l'enseigne de la CNAS «
qui se doit de revoir sa copie en matière de remboursement des médicaments
prescrits aux malades cancéreux», préconise le président de l'association «El
Badr» de Blida.