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Le Mardi, 9 avril 2013, sur la splendide avenue Habib Bourguiba, à Tunis,
des enfants ont défilé, portant à la main des kalachnikovs en plastique, la
tête enturbannée dans un keffieh, et enroulée d'un bandeau noir, à la manière
des commandos suicide islamistes. Les photos prises de la scène n'ont pas fini
de faire couler de l'encre dans diverses associations mondiales des droits de
l'homme et de la protection des enfants.
Inconscience parentale ? De simples gamins assaisonnant les westerns et autres batailles épiques entre cow-boys et indiens à la sauce islamique ? Rien n'est moins sûr. Car en l'occurrence, il ne s'agit pas du seul exemple de l'endoctrinement de l'enfance tunisienne. L'endoctrinement des jeunes enfants tunisiens est une véritable lame de fond. Ces enfants seront préparés pour se faire exploser dans les rues des capitales et les zones urbaines touchés par des mouvements de protestation populaire manipulés par le terrorisme wahhabite. En septembre 2012, c'est une vidéo qui avait fait l'effet d'une bombe sur les réseaux sociaux. Elle mettait en scène cinq enfants tunisiens âgés d'à peine une dizaine d'années, à la tête ceinte de ce même bandeau noir que l'on retrouve sur la photo. Les gosses chantaient à gorge déployée, sous la direction d'un adulte, des chants de guerre à la gloire de Ben Laden, du Mollah Omar, et des Talibans afghans. Avec des paroles glorifiant l'attentat du 11 septembre et appelant à la destruction des mécréants. Au début de cette année 2013, des cheikhs tout droit importés du Golfe sont venus dans le sud tunisien avec pour mission d'embrigader des fillettes encore mineures, pour les « convertir » au Wahhabisme. A l'époque, c'étaient des photos de petites fillettes voilées de noir, en compagnie d'un cheikh accoutré à la saoudienne qui avaient fait scandale. Et la série continue. Il y'a juste un an passé, en mars dernier, les Tunisiens découvraient avec stupéfaction que même leurs propres enfants étaient envoyés au djihad, en Syrie. Le ministère des affaires de la femme et de la famille avait même clairement précisé, dans un communiqué publié le lundi 18 mars, qu'«il ne s'agit pas de cas isolés». Même si selon le directeur général de la protection de l'enfance, M. Mehyar Hamadi, le ministère ne dispose d'aucun chiffre sur le nombre d'enfants tunisiens tués en Syrie. Pendant ce temps, les jardins d'enfants dits «coraniques» continuent de proliférer à toute vitesse, avec souvent, dans le rôle des puériculteurs, des salafistes qui profitent du laxisme des autorités Et les quelques ordres de fermeture formulés par l'Etat à leur encontre sont trop souvent pas même respectés. Faut-il, dès lors, s'étonner de voir des enfants brandissant des kalachnikovs en guise de jouets, et entonnant des slogans djihadistes dans les rues de Tunisie. Prévoir, c'est mieux que guérir, car la doctrine du terrorisme wahhabite a déjà pris forme dans le Sud Algérien et risque de se propager vers le Nord à grande vitesse. * Journaliste indépendant |
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