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Le conflit
syndico-syndical qui prévaut actuellement à l'APC de Constantine autour de la
gestion de l'argent des œuvres sociales (12 milliards de centimes) n'est pas
près d'être réglé. La lutte autour de la question du «qui doit gérer ce pactole
?» a repris de plus belle la semaine passée et, surtout après que le Snapap, se
considérant majoritaire dans le collectif des travailleurs, ait pris le
contrôle de la commission des œuvres sociales et obtenu l'agrément de
l'administration de la wilaya pour lancer les activités de cette instance
dispensatrice de services et de prestations en espèces sonnantes et
trébuchantes. En effet, l'autre syndicat l'UGTA, prétendant également à une représentation
majoritaire parmi les travailleurs de la municipalité, revendique la gestion de
cette commission et s'apprête à introduire un recours devant les instances
compétentes pour faire annuler l'agrément accordé par l'administration de
wilaya pour la reprise des activités des œuvres sociales de l'APC qui ont
changé de main et sont actuellement détenues par le Snapap. «La gestion des
œuvres sociales doit revenir à l'UGTA sans faute !», nous a déclaré hier le
secrétaire général de la section syndicale UGTA, M. Zemmouri Abdelouahab.
Aussi, la position tranchée de ce responsable syndicale laisse-t-elle présager
d'une relance du conflit qu'on espérait réglé il y a quelques mois de cela.
Reste à connaître la position des travailleurs de la mairie qui ont cru un
moment, que leur attente était arrivée à sa fin avec la délivrance de cet
agrément. «C'est clair, nous ont déclaré hier des travailleurs communaux
exaspérés rencontrés à proximité du secteur urbain de Sidi-Rachid, l'APC est
prise en otage par les deux syndicats qui se disputent le contrôle du magot des
œuvres sociales et exercent des pressions sur le maire et les élus au moyen de
grèves qu'ils déclenchent chacun à son tour. Et nous, les travailleurs, nous
allons payer la casse !».
Pour le président de L'APC, M.Rihani, que nous avons interrogé hier, «l'APC n'est pas partie prenante dans ce conflit syndico-syndical. L'agrément pour le fonctionnement de la commission des œuvres sociales est un acte réglementaire qui ne relève pas de notre compétence. Maintenant si l'UGTA veut introduire un recours contre l'agrément accordé au Snapap et si la loi lui donne satisfaction nous ne pouvons que nous incliner». Concernant la réunion qu'il a tenue jeudi dans l'après-midi avec le bureau syndical de l'UGTA à propos de la plate-forme de revendications que ce syndicat a avancée lors de la grève de 2 heures qu'il avait déclenchée lundi, M. Rihani a tenu à préciser que les deux partenaires sociaux ont discuté des 9 points présentés «dans la limite de ce qui est possible à réaliser, a-t-il dit, et nous avons émis des réserves sur certains points dont la satisfaction ne relève pas de notre compétence, comme les points 8 et 9 qui sont liés au versement à terme échu des salaires et aux mutations abusives». L'essentiel est que la grève a été évitée, a ajouté le maire. A propos de cette réunion, M. Zemmouri, affirmant que celle-ci avait duré quatre heures (de 15 à 19 heures), dira que « nous avons réglé les 9 points inscrits dans le préavis de grève et le maire les a acceptés tous. Nous sommes satisfaits et nous avons annulé l'ordre de grève.Le PV sera signé conjointement demain (aujourd'hui dimanche, ndlr)». Et de rajouter que pour le problème de la commission des oeuvres sociales, le bureau syndical a décidé d'introduire un recours auprès des services de la wilaya pour annuler l'agrément accordé à la commission des œuvres sociales. «Parce que nous estimons que cet agrément est illégal en ce sens que la composition de la commission fait la part belle au Snapap du moment que l'UGTA est majoritaire. Et le Snapap a constitué tout seul cette commission en n'accordant que 2 places, sur 13 membres, à l'UGTA. Et puis le règlement prévoit 9 membres élus et 4 désignés. Ce qui n'est pas le cas actuellement, et c'est pour cette raison que nous allons introduire un recours pour récupérer la commission des oeuvres sociales. Sinon, c'est à l'assemblée générale de tous les travailleurs de la municipalité de trancher». Pour sa part, le Snapap considère que la commission actuelle a été désignée en toute légalité au cours d'une assemblée générale de tous les travailleurs de l'APC, sans distinction de couleur syndicale. Elle est donc légale et légitime. Et le conflit est relancé. |
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