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« Nous vivons dans
un monde techno-push et c'est désormais la technologie qui tire l'entreprise»,
a déclaré, jeudi dernier, Jean Pierre Temime, vice-président «Technology et
innovation» du groupe de télécoms français Orange. Ce dernier, qui était invité
par la Chambre de commerce et d'industrie algéro-française dans le cadre d'une
conférence autour de «l'économie numérique» organisée à l'hôtel El Aurrasi à
Alger, est catégorique : «Les entreprises qui ne s'adaptent pas constamment aux
nouvelles technologies de l'information et de la communication (TIC) n'iront
pas loin et risquent même la disparition?, la banqueroute, a estimé cet expert
lors d'une présentation consacrée principalement aux évolutions technologiques
que vit la planète ces dernières années.
«Le secteur de l'économie numérique représente le secteur le plus dynamique de l'économie mondiale, mais les régions du monde sont différemment impactées», a fait savoir M. Temime en soulignant dans le même cadre que l'Afrique s'appuie sur les TIC pour gérer sa croissance économique. Pour l'expert, une croissance de 10% en matière de pénétration du mobile créera en Afrique une croissance d'environ 1,5% du PIB. La numérisation des entreprises, soutient le conférencier, permettra la création de métiers et usages innovants et transformera leurs fonctions et du coup, des secteurs entiers seront totalement reconfigurés. Lors du débat lancé autour du sujet de «l'économie numérique», les intervenants algériens ont brossé un tableau peu reluisant du développement des TIC en Algérie dont un nouveau rapport du World Economic Forum (WEF), publié mercredi, place justement l'Algérie à la 131e place dans le classement mondial 2013 des TIC, après avoir occupé le 118e rang en 2012. «Il faut un changement de mentalité», lance un intervenant pour qui la formation des «seniors» (patrons et cadres d'entreprises) doit constituer une priorité pour suivre l'évolution des technologies sur la base desquelles prospèrent aujourd'hui les entreprises à travers le monde. Pour Jean pierre Temime, chaque pays est différent d'un autre. «On ne peut pas, en matière de TIC, mettre une politique définie pour un pays. Chaque pays doit définir sa propre politique en fonction de ses spécificités», dira le responsable d'Orange pour qui le changement des usages est la toile de fond du problème pour chaque pays, y compris le nôtre. Y'a-t-il une réelle volonté politique d'aller vers cette «numérisation»? Certains experts algériens, qui sont intervenus à la conférence-débat, émettent sérieusement des doutes en rappelant l'exemple de l'introduction de la 3G en Algérie qui tarde à venir alors que certains pays sont passés à la 4G. Certains dans la salle regrettent pour leur part que les entreprises algériennes sont restées en retrait de la «révolution numérique» qui se produit actuellement estimant que l'impact de l'utilisation des TIC sur le rendement des entreprises n'est plus à démontrer aujourd'hui. Jean Pierre Temime, de son côté, en «manager averti», n'a pas par ailleurs raté l'occasion de faire une offre de service à l'adresse des Algériens, même si cela a été fait avec «tact et finesse». Une installation de l'opérateur français en Algérie a du «sens», estime M. Temime qui s'interroge qu'il n'y a pas encore des contacts dans cette direction. |
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