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« Il y a un
déficit de confiance entre l'Etat et les citoyens. Sans la confiance, j'allais
dire l'amour même, tout l'argent du monde ne réglerait pas nos problèmes. Il
faudrait que la tolérance règne entre nous. La concorde civile, le plus grand
chantier mené par notre pays, à la fin du siècle passé, ne visait pas seulement
à faire descendre du maquis le terroriste armé, mais bien plus, à réconcilier
les Algériens avec eux-mêmes».
Les mots «confiance», «croyance» et «tolérance» revenaient, tel un leitmotiv, dans la bouche de Sellal, qui intervenait, jeudi en fin d'après-midi, devant des représentants de la société civile, au siège de la wilaya d'Oran. Devant une assistance qui donnait l'air d'avoir été soigneusement triée au volet, le Premier ministre a reconnu, en des termes à peine voilés, que ce manque de confiance, entre le pouvoir et les citoyens, était à l'origine de pas mal de problèmes, en Algérie. Il a, en tout cas, laissé entendre que l'Etat a pris conscience du fait que les tensions sociales que vit le pays, depuis quelques années, ne sont pas uniquement dues à des problèmes macro-économiques (chômage, inflation, etc.), mais plutôt à ce manque de dévouement des institutions à l'égard du citoyen. Le gouvernement Abdelmalek Sellal, d'ailleurs, s'est assigné depuis sa prise de fonction, comme mission prioritaire, de restaurer cette confiance «Etat-citoyen», en remédiant, d'abord, aux dysfonctionnements des institutions, notamment celles assurant un service public. «Si on ne règle pas ce problème (la réhabilitation des relations entre les citoyens et les pouvoirs publics), on ne pourra jamais avancer», a-t-il souligné. Dans le même ordre d'idées, il confiera, un peu plus tard, lorsqu'il aura à mettre en évidence les «gros efforts» déployés par l'Etat, à travers les différents dispositifs d'emploi, que «la bureaucratie nous a bien compliqué les choses, on ne s'est pas retrouvé avec cette maladie qui ronge notre administration.» Evoquant l'inévitable sujet du chômage, lequel problème était au centre des revendications formulées, dans la salle, par plusieurs citoyens, notamment des jeunes habitant dans les localités d'Arzew et Béthioua, le Premier ministre a affirmé que «nous faisons un effort titanesque pour faire face au chômage et, dans ce contexte, nous avons demandé au ministre de l'Energie, ici présent d'ailleurs, de nous accompagner dans cette démarche. Il a réagi très efficacement en n'épargnant aucun effort en ce sens. Mais il y a des limites qu'on ne peut transcender, bien entendu. Sonatrach est une société économique. On ne peut pas faire du social à outrance. On ne va, tout de même, pas faire couler notre compagnie pétrolière. La seule solution est la création d'entreprises. Ce n'est que de cette façon qu'on pourra créer des emplois et des richesses. Tout à l'heure, lors de ma visite à travers des sites à Oran, j'ai vu un très bel exemple, dont je suis extrêmement fier, à savoir une nouvelle entreprise de centre d'appels, située à Gambetta, qui emploie 200 jeunes Algériens et fait entrer des devises. Voilà un modèle à suivre, si on veut vraiment lutter contre le chômage !», dira M. Sellal, en soulignant, au passage, que la wilaya d'Oran est devenue une référence nationale, en matière de création d'entreprises. Il citera, dans ce registre, le nouveau complexe d'aciérie électrique et laminoir, spécialisé dans la production de rond à béton, à partir des déchets ferreux, réalisé en partenariat avec des Turcs et auquel il avait lui-même, en début de matinée, donné, sur place, le coup d'envoi symbolique de la mise en service. «19 mois ! Cette immense usine qui produira, entre autres, du rond à béton à partir des déchets ferreux, et qui générera 1.018 emplois directs et 3.500 indirects, a été mise sur pied, dans un temps record de 19 mois. C'est hallucinant !» «On n'a rien contre ceux qui veulent gagner plus d'argent. Qu'ils investissent et se remplissent les poches ! A condition, bien sûr, de payer leurs impôts. Là, l'Etat est intraitable», a-t-il soutenu, par ailleurs. |
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