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Alors que le chantier du tramway vit au rythme de la «correction» des
anomalies détectées sur le parcours après le lancement des essais techniques,
anomalies dont on ne mesure pas, pour l'instant, les répercussions sur le délai
de livraison, le ministre des Transports, M. Amar Tou, revient aujourd'hui,
pour la énième fois, dans la ville des ponts afin de s'enquérir du taux
d'avancement dans la réalisation de ce projet. Lors d'une visite de travail et
d'inspection effectuée à Constantine au mois de décembre dernier, M. Amar Tou
avait donné une date limite pour la livraison du projet du tramway, «avant le 4
juin 2013», avait-il souligné, menaçant dans le cas contraire de confier la
réalisation des projets d'extension vers l'aéroport Med Boudiaf et la nouvelle
ville Ali Mendjeli à des sociétés française ou espagnole.
L'ambassadeur de France l'avait clairement annoncé lors d'une récente virée à Constantine, «les entreprises françaises sont intéressées par les projets d'extension du tramway», devait-il lancer son message. «L'entreprise Pizzarotti doit prouver sa compétence en livrant le projet du tramway dans le délai, si elle ambitionne de bénéficier d'autres marchés», avait-il estimé quelques jours avant la fin de l'année 2012. Le challenge est difficile à concrétiser pour la société italienne qui a dû affronter depuis 2006, année du lancement du premier coup de pioche, tant d'obstacles sur ce chantier du tramway de Constantine. Terrain topographique «miné» presque sur tout le parcours des 9 kilomètres de rails, difficultés techniques liées au tracé de la ligne du tramway, notamment dans le tissu urbain, et d'autres ennuis sur le volet «humeur» sociale, comme les contraintes qui découlent des grèves, les longues tergiversations avant de passer à la phase humiliante de l'élimination de la trémie de la cité Filali (inaugurée par le président Bouteflika et enterrée pour la modique somme de 15 milliards de centimes) et surtout le casse-tête «algérien» de l'absence de cartes fiables des réseaux souterrains de câbles d'électricité, de gaz, d'AEP et de téléphonie. «Bien malin» celui qui peut prévoir avec certitude la date de livraison de ce projet, estiment des techniciens algériens engagés sur le chantier et des responsables de la société italienne. Déjà, le directeur général de l'entreprise Métro d'Alger avait en tant que maître de l'ouvrage remis les pendules à l'heure lors d'une récente émission à la radio chaîne 3, annonçant que les Constantinois ne pourront prendre officiellement le tramway que le jour de la célébration de la fête de l'indépendance, car la deuxième quinzaine du mois de juin sera consacrée aux essais à blanc. D'autres avis, plus pessimistes, laissent entendre que le tramway ne peut pas être entièrement mis en service avant le quatrième trimestre de l'année 2013. En tout cas, souhaitent des travailleurs de Pizzarotti, il ne faudrait pas sanctionner ou exclure la société italienne, en confiant les marchés d'extension à d'autres entreprises, sous le prétexte d'un retard dans la livraison de ce premier tronçon du tramway. «Il serait franchement injuste de ne pas tenir compte de toutes les entraves, hors champ de compétence de la société Pizzarotti, qui ont freiné la bonne marche des travaux», estiment des avis largement au sein des travailleurs et de l'opinion publique. Notons que le ministre des Transports devrait entamer aujourd'hui sa visite par une virée à la gare ferroviaire d'El-Gourzi, pour voir là aussi où en est l'avancement des travaux de la double voie. Le respect du délai de réalisation, un autre souci majeur pour le ministre. |
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