|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
Le printemps arabe et la crise économique en Europe a incité les pays du
Maghreb à changer de stratégie touristique et chercher à exploiter d'autres
marchés. Le touriste arabe est très conquis, ces dernières années, par ces pays
dits touristiques. Il est désormais le plus privilégié par rapport au touriste
européen. Un changement de cap très affiché, du moins, par les Marocains qui
voient en ce nouveau client un marché potentiel qui ne doit pas être négligé
par l'Organisation arabe du tourisme. Malgré la fermeture des frontières entre
l'Algérie et le Maroc du côté algérien, le nombre de touristes algériens est
passé de 100.000 à 700.000, selon le consul général du Royaume du Maroc à Oran,
M. Abdelilah Oudadas, présent jeudi à l'ouverture de la 4e édition du Salon
national du tourisme (Siaha), organisé au Centre des conventions d'Oran (CCO).
La présence de ce pays à cette manifestation économique ainsi que de la Tunisie
répond, en effet, à un besoin de promouvoir le tourisme et faire du marketing
pour ces deux destinations. «Le marché algérien est un marché prometteur», a
déclaré M. Abdelilah Oudadas au «Quotidien d'Oran». Pour le représentant
diplomatique du Maroc, «avec les évènements qui ont secoué le Maghreb et la
perturbation du secteur du tourisme en 2011, du côté algérien, on n'a pas
ressenti un changement. Le touriste algérien ne se sent pas du tout dépaysé au
Maroc. Tout Algérien a une famille au Maroc et tout Marocain a une famille en
Algérie. 80.000 Marocains résident, actuellement, en Algérie. Au Maroc, la
communauté algérienne ne dépasse pas les 30.000», souligne le même diplomate
qui estime, cependant, que si la réciprocité entre le Maroc et l'Algérie
n'existe pas pour le moment, c'est dû à «l'absence de promotion algérienne dans
le tourisme et de marketing. Les agences de voyages algériennes ne font pas la
promotion au Maroc bien que l'Algérie ait un potentiel naturel extraordinaire.
Il y a la mer, la montagne et la forêt. Mais il y a un manque d'infrastructures
touristiques bien que j'aie vu des hôtels comme «Le Méridien», «Le Sheraton» et
«IBIS» ici à Oran. Il reste l'investissement de la part des opérateurs
économiques du tourisme».
Sur la différence de prix entre la Tunisie et le Maroc pour un voyage touristique, M. Abdelilah Oudadas souligne qu'avec «500 euros, il est possible de faire un voyage d'une semaine au Maroc avec une prise en charge complète et des visites guidées». Concernant le salon Siaha qui a regroupé plus de 100 participants et qui a été inauguré par le secrétaire d'Etat chargé du Tourisme, M. Hadj Saïd, il y a eu la signature d'une convention de partenariat entre l'Office national algérien du tourisme (ONAT) et le complexe «Les Andalouses». Sur la base de cette convention, la prise en charge des touristes étrangers qui optent pour la destination algérienne sera assurée par le complexe durant la période basse (mai-juin-juillet) et commercialisée par le biais de l'ONAT en collaboration avec la compagnie de transport aérien «Air Algérie». La nouveauté de ce salon a été la promotion d'un nouveau produit en Algérie, le «Halal Voyage», un produit exclusif en Algérie destiné, tel que nous l'a expliqué la directrice technique de «ABI Travel», à un segment de musulmans. «Il s'agit d'un concept qui respecte les principes de l'Islam. Il offre des services où il n'y a pas de boissons alcoolisées et des excursions halal. Comme il met à la disposition des clients des paquebots et des villas en tenant compte de leurs convictions religieuses». La directrice technique explique également que l'agence «travaille en partenariat avec une centrale en réservation halal voyage turque. Nous sommes leur représentant ici en Algérie où il y a beaucoup d'opportunités. Il y a un très large segment de musulmans qui ne trouvent pas une destination qui leur convient. Notre agence a donc voulu exploiter ce besoin». Il y a 300 hôtels conventionnés avec Halal voyage où le standing peut être de bas standing ou de très haut standing. Il y a des hôtels qui ont un label halal voyage. En Algérie, ce n'est pas encore développé. C'est la raison de notre présence dans ce salon», a souligné la représentante de ABI voyage. Sur les tarifs de cette nouvelle formule, la même interlocutrice indique qu'elle n'est ni plus chère ni moins chère par rapport aux autres formules. «Nous obéissons à l'offre et la demande et à l'élasticité de la période de la saison touristique. Les tarifs sont variables». |
|